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Société

Féministe Jottay Ji, un festival pour les femmes

Féministe Jottay Ji, un festival pour les femmes
  • Publiéseptembre 3, 2022

De nombreuses personnalités, mais aussi des anonymes, ont participé au festival Féministe Jottay Ji, à Dakar. L’occasion d’échanges entre militantes féministes qui ont partagé leurs expériences de la lutte contre les stéréotypes de genre.

 

Elles étaient plus d’une centaine à honorer de leur présence le festival « Féministe Jottay ji », au Musée Henriette Bathily, situé à la place du Souvenir de Dakar, du 19 au 21 août 2022. Cette réunion des Femmes était organisée par le Collectif « Jama » (Union) avec la collaboration d’autres structures. S’inscrivant dans le cadre de la première édition de « Jottay Ji » (« La rencontre »), elle a donné lieu à trois jours consécutifs d’intenses débats. 

En effet, des tables rondes de partages d’expériences diverses, des ateliers d’écritures, des panels de discussion autour du genre, de la sexualité, de la santé mentale féminine, de l’éducation féministe, des violences conjugales, du mariage forcé ou précoce, du droit concernant le code de la famille ainsi que des sujets comme la promotion de l’entrepreneuriat féminin ont été abordés et débattus. Des séances de yoga et de relaxation, des expositions d’art, des projections de films ainsi qu’un concert de slam et de poésie ont agrémenté la soirée de clôture au troisième jour pour le clap de fin. 

« L’idée était de proposer un espace horizontal pour faciliter des conversations voire des échanges entre femmes et personnes féministes dans le souci d’aller au cœur du féminisme voire des féminismes. » 

Le festival « Féministe Jottay Ji », a rassemblé des structures qui parlent au nom des Femmes comme « Bajenu Gox » (« Les tatas du quartier ») ainsi que des actrices et acteurs de différents milieux. Parmi les participantes de ce prestigieux rencontre au féminin figurent : Coumba Touré, présidente du Conseil d’administration de TrustAfrica et coordinatrice du mouvement Africans Rising ; Aby Diallo, présidente de l’Association des femmes juristes du Sénégal.

Ainsi que Régina Sambou, journaliste et directrice de AfriculturELLE ; Dior Fall, première femme procureure du pays ; Rosebell Kagumire, éditrice en chef de African Feminism et militante féministe ; Zoubida Fall, écrivaine, initiatrice du podcast conversations féminines; Marième Faye, comédienne engagée; Fatou Warkha Sambe, journaliste, militante féministe, entre autres personnalités qui luttent pour les droits des femmes.

 

Un espace innovant

Le festival « Féministe Jottay Ji » a permis aux différentes conférencières et panélistes d’échanger sur la place de la femme dans la société notamment sénégalaise ainsi que son rôle dans les prises de décisions. Une position sociétale qui a suscité de nombreux débats ces dernières décennies dans le pays. Ces femmes engagées, militantes de la première heure, conscientes des enjeux, ont, durant ces trois jours de travail, réfléchi ensemble autour de la ou des questions sur les femmes pour définir des perspectives de changements afin de faire évoluer les mentalités. 

De plus, le festival offre un espace féministe innovant qui permet de partager des expériences de militantes féministes en proposant des activités ludiques qui contribuent à vulgariser les connaissances sur le féminisme, ainsi qu’à déconstruire et à dénoncer les stéréotypes sexistes à travers une approche pluridisciplinaire. Il a identifié, grâce à l’implication des participantes, les effets des discours et pratiques sexistes sur les discriminations à l’égard des femmes ; et enfin, il a contribué à la visibilisation des expériences et des actions féministes au Sénégal. 

Ce festival qui parle pour les femmes dans leur globalité, a pour ambition de remettre la question de l’égalité entre les femmes et les hommes au cœur des préoccupations sociales. « Les débats ont été ainsi portés par des femmes universitaires, écrivaines, intellectuelles, entrepreneures, artistes ou sportives, qui aspirent simplement à plus d’équité et au respect de leurs droits les plus fondamentaux en tant que femmes », explique Laïty Fary Ndiaye membre du Collectif Jama. 

 

Les stéréotypes persistent

Durant ces trois jours, les femmes leaders d’opinion présentes à cette rencontre, ont naturellement dénoncé à travers leur exposé, la violence faite aux femmes à tous les niveaux de fonctionnement de la société. C’est dans cette perspective de dénonciation mais surtout de revendication que s’inscrit la première édition de ce festival « Féministe ». Leur objectif ultime est d’arriver à une société plus juste et plus égalitaire. Leur engagement féministe est ainsi comme un contre-courant face à l’évolution d’une société qui se fige sur la discrimination du genre produite par un système patriarcat qui est perpétuellement remise en question. 

L’autre temps fort de ce festival, a été la présentation du livre Féminismes africaines de la chercheuse sénégalaise Rama Sala Dieng. Cet ouvrage regroupe des entretiens de femmes africaines intellectuelles activistes, qui parlent de féminisme sur le continent sous un prisme de décolonisation des mentalités et préjugés. À travers ces échanges révélateurs d’une société à doubles faces, le constat est amer : les stéréotypes sont loin d’être éradiqués. 

In fine, « le festival a été une grande réussite », juge Laïty Fary Ndiaye. « L’idée était de proposer un espace horizontal pour faciliter des conversations voire des échanges entre femmes et personnes féministes dans le souci d’aller au cœur du féminisme voire des féminismes. » 

@NA

 

  

Écrit par
Aïssatou Diamanka-Besland

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