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Société

Covid-19 : Le désastre attendra…

Covid-19 : Le désastre attendra…
  • Publiéseptembre 28, 2020

L’Afrique est le continent le moins touché par l’épidémie de coronavirus. S’il est prématuré d’en conclure que le pire est passé, le continent présente certaines particularités qui le mettent hors du désastre annoncé. L’OMS avance quelques explications. 

Par Marie-Anne Lubin

Il faut se garder de toute conclusion hâtive, prévient l’OMS, mais le constat est là : l’Afrique est moins touchée que le reste du monde par l’épidémie de coronavirus.

L’organisation, qui tente des pistes de réflexion, encourage les pays africains à poursuivre leurs efforts contre la propagation du virus, et à collecter des données afin de comprendre le phénomène.

L’OMS note que près d’une cinquantaine de pays a signalé une diminution de l’incidence des cas, entre le 17 et le 23 septembre 2020. Une situation qui confirme des tendances constatées depuis deux mois.

Le nombre de décès quotidiens le plus faible a été enregistré le 20 septembre. « Dans l’ensemble, je me félicite de la réaction des pays africains. Nous progressons grâce aux efforts concertés des gouvernements, des communautés et des partenaires », commente sur un « fil » Twitter, Matshidiso Moeti, directrice du bureau de l’OMS pour l’Afrique.

« Même si l’espoir d’un vaccin pour 2021 est dans toutes les têtes, le continent n’est pas à l’abri d’une seconde vague et le chemin pour sortir définitivement de la crise est encore long », prévient la responsable régionale de l’OMS, Matshidiso Moeti. 

Bureau selon lequel près d’une trentaine de pays africains a enregistré une diminution des nouveaux cas, dont au moins six ont enregistré une baisse de plus de 50%. Il s’agit de Sao Tomé-et-Principe, de l’Île Maurice, du Botswana, des Seychelles, du Lesotho et du Sénégal.

Dans le même temps, une quinzaine de pays ont fait état d’une augmentation du nombre de cas, dont le Niger (rebond de 350%) le Soudan du Sud, la République du Congo, le Tchad et le Mali.

De façon générale, on relève une hausse du nombre de nouveaux cas sur la même période en Afrique centrale et en Afrique du Nord – en grande partie à cause des nouveaux cas au Maroc, en Libye et en Tunisie. Au total, le continent africain recense maintenant plus de 1,4 million de cas de Covid-19 dont 34.269 décès (taux de létalité de 2,4 %) et près de 1,17 million de personnes guéries.

Une riposte amorcée très tôt

L’Afrique représenterait 3,7 % des cas confirmés de Covid-19 et 2,6 % des décès signalés dans le monde. L’Afrique du Sud reste le pays le plus touché du continent africain et se classe au huitième rang mondial, bien que le nombre de décès y soit relativement faible.

Dans l’ensemble, Matshidiso Moeti justifie cette tendance à la baisse par les interventions précoces décidées par différents pays, qui ont contribué à contenir l’épidémie. « À partir de mars, les gouvernements ont pris des mesures de restrictions de mouvement et de rassemblement, ce qui a créé une opportunité de maintenir un faible nombre de cas et de renforcer les capacités de santé publique. »

Divers modes de transmission ont été observés dans la région, avec une transmission communautaire établie dans 35 pays, neuf pays ayant des groupes de cas et trois des cas sporadiques. « À l’avenir, les pays devraient continuer à renforcer les données et les informations, en mettant en œuvre les principaux outils de santé publique que sont la surveillance, le dépistage, l’isolement et la recherche des contacts », considère Dr Moeti.

Se gardant de conclure, la responsable appelle à la prudence « Des études sont en cours pour vérifier si les communautés ont des anticorps pour la Covid-19, ce qui signifie que des personnes ont été infectées, mais pas détectées », a-t-elle avancé, relevant que « certains résultats préliminaires suggèrent un nombre d’infections plus élevé que celui qui a été signalé ».

Le même virus qu’ailleurs

Plus largement, l’analyse préliminaire de l’OMS suggère que « plus de 80% des cas dans les pays africains sont asymptomatiques ». « Et ceci est renforcé par le fait que dans la plupart des communautés, les établissements de santé n’ont pas été submergés par des cas graves de Covid-19. »

Dans tous les cas, l’interprétation de la situation de la pandémie sur le continent africain est complexe. Elle nécessite une combinaison de mesures et d’outils. Néanmoins, il semble que le virus qui circule en Afrique est le même que celui qui ravage l’Europe. Il n’est pas question d’une souche africaine moins dangereuse.

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Par Marie-Anne Lubin

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