Au terme d’un forum virtuel organisé lundi à Nairobi, la capitale kenyane, des experts africains en santé ont appelé à l’élaboration de vaccins locaux dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
Par Kimberly Adams
A la tête d’un groupe international de défense de la santé basé à Nairobi, le PDG d’Amref Health Africa, Githinji Gitahi estime que l’Afrique sera en capacité de vaincre la Covid-19 dès lors que le financement national du développement de candidats vaccins ne sera pas un leurre. Cela sous-entend, selon lui, l’augmentation par les Etats africains du budget alloué à la recherche sur les vaccins anti-Covid-19.

Autre pan abordé, la question de la désinformation qui entraîne le refus des populations africaine de se faire vacciner contre la Covid-19. De son point de vue, Joachim Osur, vice-chancelier de l’université internationale Amref, le refus de la vaccination est récurrent chez les femmes, les jeunes et les agents communautaires de santé.
Cette tendance, donc, pour lui constitue, sans l’ombre d’un doute, une menace dans le combat de l’Afrique pour venir à bout de cette crise pandémique. Il a soutenu son argumentaire par une étude menée récemment au Kenya, selon laquelle chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans le refus de se vacciner est de l’ordre de 58%, et de 19% chez les agents communautaires de santé.

Joachim Osur a également révélé que pour plus d’efficacité, le programme de recherche sur les vaccins anti-Covid-19 en Afrique, devrait prioriser l’engagement communautaire afin de stimuler son adoption chez les groupes à haut risque, notamment les personnes âgées et les malades chroniques.
La commissaire du Département de la santé reproductive et infantile du ministère ougandais de la Santé, Jesca Nsungwa-Sabiiti, a, de son côté, souligné que la recherche sur les vaccins, couplée à la modernisation des infrastructures, à la collecte de données et à la sensibilisation du public, est un impératif pour s’assurer d’atteindre l’objectif de vaccination globale d’une bonne partie de la population africaine.

Les experts ont, par ailleurs, ajouté qu’il ne devrait pas y avoir de scrupules à se faire notamment pour ce qui concerne la négociation des brevets avec des sociétés pharmaceutiques étrangères et l’élaboration de vaccins locaux. Pour eux, il s’agit d’une question de salubrité publique nationale dont le but in fine est de sauver des vies. Exit donc les états d’âme.
KA