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Société

Comment lutter contre les discours de haine

Comment lutter contre les discours de haine
  • Publiéjuillet 4, 2022

L’Afrique centrale se dote d’une série de documents destinés à lutter contre les discours de haine et les appels à la violence, dans les médias et sur les réseaux sociaux. Une feuille de route que la RD Congo, particulièrement concernée, entend suivre rapidement.

 

Par Laurent Allais

Alors que la RD Congo est de nouveau en proie aux tensions politiques, exacerbées par les différends avec le Rwanda voisin, les discours de haine pullulent dans le pays et sur les réseaux sociaux. Depuis plusieurs semaines, les autorités et les Nations unies mettent en garde contre toute escalade de la violence verbale.

Les dirigeants d’Afrique centrale ont plaidé pour « un accompagnement en vue du lancement d’un Forum annuel des régulateurs sur les questions de paix et sécurité afin de contribuer à la recherche des solutions durables aux défis de gouvernance qui nous interpellent ».

Au nom du Bureau de l’ONU pour les droits de l’homme, Abdoul Aziz Thioye soutient les appels au calme, lancés notamment sur les radios. Il constate que depuis plusieurs mois, les appels à la haine se multiplient, contre telle ou telle communauté. Et déplore qu’une majorité de ces discours soient diffusés par des membres de la diaspora, qui pour la plupart, vivent pourtant dans des pays où ces messages sont susceptibles de poursuites judiciaires. « S’il est plus facile, dans un espace physique qui a pour cadre un territoire et où les autorités peuvent mettre en action des règles de procédure et sanctionner ce genre de discours, il reste difficile de le faire dans l’espace virtuel. »

C’est dans ce contexte que la RD Congo, tout comme ses partenaires de l’Afrique centrale, a adopté, fin juin 2022, un projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique. Ce document a été adopté à l’issue d’un forum tenu du 21 au 24 juin à Kinshasa.

Au-delà des éléments essentiels justifiant son élaboration, ce document permet de mieux comprendre le sens des concepts, y compris la différence entre les discours de haine et l’incitation à la violence.

 

De nouveaux outils

Le projet met également l’accent sur la nécessité de se conformer aux normes internationales en matière de droits de l’homme, en particulier le droit à la liberté d’opinion et d’expression. Celle-ci est en effet considérée comme l’un des principaux moyens de lutter contre les discours de haine, à travers notamment des contre-récits, des discours positifs et la promotion d’un espace civique.

Globalement, le projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine propose des outils appropriés pour faire face à ce phénomène de manière collective et coordonnée. Il définit les acteurs chargés de sa mise en œuvre, le dispositif de coordination ainsi que les priorités de la sous-région dans ce domaine.

L’ONU a salué l’adoption de ce projet de stratégie et de plan d’action, soulignant qu’il s’agit d’une « importante initiative pour le vivre-ensemble dans les pays de l’Afrique centrale ».

Abdoul Aziz Thioye a réitéré la disponibilité de l’ONU à accompagner sa mise en œuvre. Ce document permet de mieux comprendre le sens des concepts, y compris la différence entre les discours de haine et l’incitation à la violence.

De son côté, la ministre Nana Manwanina Kiumba a déclaré que la RD Congo – qui assure la présidence en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale –, « fera tout ce qui est possible pour inciter les pays de la sous-région à adhérer aux conclusions du Forum ».

À son sens, il est « crucial de mettre en mouvement les mécanismes devant permettre aux États membres de l’endosser et de l’intégrer comme outil communautaire de prévention et de lutte contre les discours de haine en Afrique centrale ».

 

Un rendez-vous annuel des régulateurs

Le Forum de Kinshasa a été aussi marqué par l’adoption de deux Déclarations, celle de l’ensemble des participants et celle des représentants des instances de régulation de la communication et des médias d’Afrique centrale. Ces derniers se sont engagés « fermement à contribuer à la poursuite du processus de validation et de mise en œuvre du projet de stratégie régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine en Afrique centrale adopté lors du Forum de Kinshasa ».

De plus, ils ont plaidé pour « un accompagnement en vue du lancement d’un Forum annuel des régulateurs sur les questions de paix et sécurité en Afrique centrale afin de contribuer à la recherche des solutions durables aux défis de gouvernance qui nous interpellent ».

À cet égard, ils ont exprimé le vœu de « nouer des partenariats formels et dynamiques avec les autres organisations régionales et internationales oeuvrant pour la paix et le développement » de l’Afrique centrale. 

@NA

 

Écrit par
laurent

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