Afrique : Brèves, économie, commerce…
La Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, la CLSG, a été lancé le 4 juin à Monrovia (Liberia) en marge du sommet des chefs d’État de la Cdeao par Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, aux côtés de ses homologues Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Ernest Bai Koroma de Sierra Leone et Alpha Condé de Guinée.
Par Gérard Choisnet
Le chantier d’une nouvelle interconnexion électrique, longue de 1 303 km, premier projet d’approvisionnement électrique transfrontalier entre la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, la CLSG, a été lancé le 4 juin à Monrovia (Liberia) en marge du sommet des chefs d’État de la Cdeao par Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, aux côtés de ses homologues Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Ernest Bai Koroma de Sierra Leone et Alpha Condé de Guinée.
Projet d’interconnexion électrique CLSG
« Avec ce premier coup de pioche, tous les quatre, en tant que dirigeants des pays bénéficiaires du projet, nous assurons la Société de transport d’électricité régionale (Transco CLSG) de notre plein engagement et notre entier soutien pour faire en sorte que ce projet progresse aussi rapidement que possible », a déclaré la présidente libérienne.
La Banque européenne d’investissement (BEI) va prêter 75 millions d’euros à l’appui du projet CLSG, dont le coût total se monte à 370 millions d’euros et qui sera également financé par la BAD, la Banque mondiale et la KfW, ainsi que par les quatre pays concernés.
Le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures a également accordé une aide non remboursable d’un montant total de 27 millions d’euros pour financer l’assistance technique à l’ingénierie, aux études de faisabilité et à l’électrification des zones rurales. La mise en service complète est prévue pour décembre 2019.
Par Gérard Choisnet
Plaidoyer de la Banque mondiale pour le transport d’électricité
Dans un rapport publié le 6 juin, Linking up: Public-Private Partnerships in Power Transmission in Africa, la Banque mondiale appelle à augmenter les investissements privés dans les infrastructures de transport et de distribution d’électricité encore sous-développées d’Afrique, faute de quoi le continent ne pourra pas atteindre ses objectifs énergétiques.
Sachant qu’à peine 35 % de la population africaine a accès à l’électricité, ce, avec des capacités de production de seulement 100 GW, le continent est en retard sur le reste du monde. Le niveau de consommation des Africains raccordés à l’électricité est en général faible, et le service peu fiable et coûteux.
Les infrastructures de transport sont un élément clé de la chaîne de valeur du secteur de l’électricité. Parallèlement à la production et à la distribution du courant, l’amélioration des infrastructures et leur déploiement sont essentiels pour remédier aux problèmes d’accès. Jusqu’ici, le transport d’électricité en Afrique a été financé sur fonds publics et les nouveaux modes de financement faisant appel au secteur privé n’ont pas reçu une attention suffisante de la part des décideurs ou des investisseurs.
« L’Afrique pourrait bénéficier de ces financements privés qui ont facilité le déploiement d’infrastructures de transport d’électricité dans de nombreuses régions du monde. Mais pour attirer les investisseurs, les gouvernements doivent adopter des politiques capables de sous-tendre cette stratégie et mettre en place un environnement commercial, réglementaire et juridique adapté afin de nourrir leur intérêt », souligne Riccardo Puliti, directeur principal du pôle mondial d’expertise en Énergie et industries extractives à la Banque mondiale.
Selon la Banque, on estime qu’entre 3,2 et 4,3 milliards de dollars d’investissements par an serait requis pour étendre le réseau de transport d’électricité, et ce sur la période 2015-40. Il s’agit d’opérations critiques pour fournir une énergie fiable et bon marché aux ménages et aux industries.
Soutien du Japon au secteur privé
L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé le 15 juin à Abidjan le « Septième prêt d’assistance au secteur privé » d’un montant de 34,41 milliards de yens soit environ 300 millions $, dans le cadre de l’Initiative renforcée d’assistance au secteur privé (EPSA) d’Afrique. Ce prêt soutiendra le secteur privé à travers le guichet non-souverain de la BAD.
Cet accord de prêt marque la conclusion de la deuxième phase de l’EPSA et le démarrage de la troisième phase.
La BAD et le Japon avaient annoncé la conclusion d’un accord visant à fournir 3 milliards $ au profit du développement du secteur privé africain sur les trois ans à venir. Le Japon prévoit d’y apporter 1,5 milliard $ en trois ans, par l’intermédiaire de la JICA.
Projet d’interconnexion électrique CLSG : Le chantier d’une nouvelle interconnexion électrique, longue de 1 303 km, premier projet d’approvisionnement électrique transfrontalier entre la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, la CLSG, a été lancé le 4 juin à Monrovia (Liberia) en marge du sommet des chefs d’État de la Cedeao par Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, aux côtés de ses homologues Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Ernest Bai Koroma de Sierra Leone et Alpha Condé de Guinée.
La troisième phase de l’EPSA portera sur les infrastructures économiques (transport, énergie, etc.) et les infrastructures sociales (santé, éducation, nutrition). EPSA a été lancée en 2005, lors du Sommet G8 de Gleneagles. Son périmètre a été étendu afin d’y inclure des secteurs tels que l’éducation et la santé, qui contribuent eux aussi au développement du secteur privé. Le Japon a fourni l’équivalent de 1 milliard $ en prêts concessionnels dans le cadre d’EPSA-1 (2005-2011).
Selon le nouveau vice-président Finance de la BAD, Hassatou N’Sele, avec ce septième prêt, les prêts EPSA ont atteint un total cumulé de 1,5 milliard $ depuis 2007.
Partenariat WorldRemit et Android Pay dans le transfert d’argent
WorldRemit (siège à Londres), service leader de transfert d’argent par voie électronique, vient d’ajouter Android Pay à son offre pour permettre d’envoyer par ce biais des fonds dans le monde entier vers des millions de comptes Mobile money.
WorldRemit va ainsi permettre aux utilisateurs d’Android Pay d’envoyer de l’argent instantanément vers plus de 112 millions de comptes Mobile money accessibles via son réseau. Grâce à cette intégration, WorldRemit devient le seul fournisseur au monde d’un service de transferts internationaux effectués via Android Pay à l’aide d’un téléphone portable.
Avec ce partenariat centré sur les téléphones portables, WorldRemit jette un pont entre les acteurs de la Silicon Valley et ceux de l’Afrique subsaharienne. Les perspectives sont nombreuses, le marché du transfert d’argent à l’international représentant quelque 600 milliards de dollars chaque année.
AFRIQUE DE L’OUEST
BÉNIN
La Banque mondiale soutient l’approvisionnement énergétique
La Banque mondiale a approuvé un crédit IDA de 60 millions de dollars pour aider le Bénin à améliorer ses services énergétiques en renforçant les institutions du secteur et en étendant l’accès à l’électricité dans quatre zones périurbaines de Cotonou, Porto-Novo, Parakou et Natitingou.
Le nouveau Projet d’amélioration des services énergétiques (PASE) du Bénin va contribuer à améliorer les performances opérationnelles de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE), étendre le réseau de distribution dans les quatre zones ciblées et promouvoir une gestion communautaire des ressources forestières.
Le projet mettra en place des plans de gestion communautaire des forêts sur un territoire de 300 000 hectares couvrant les communes de Bassila, Bantè et Djidja, tandis que les communes de Djougou, Ndali et Pèrèrè élaboreront de nouveaux plans pour 150 000 ha de forêts.
BURKINA FASO
Diversifier l’approvisionnement en électricité
La Banque mondiale a octroyé le 8 juin un crédit supplémentaire de 48 milliards de F.CFA (environ 73,2 millions d’euros), afin d’intensifier et d’optimiser l’impact du Projet d’appui au secteur de l’électricité (Pasel). Ce deuxième financement additionnel permettra d’intégrer des ressources solaires à bas coût dans le mix énergétique du Burkina Faso et de renforcer le réseau. Il prévoit également de fournir une assistance technique aux opérateurs et acteurs du secteur pour renforcer leurs capacités, et un conseil en transaction pour favoriser le développement de projets de producteurs indépendants d’électricité par le secteur privé.
Selon Cheick Kanté, représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, « la Banque est prête à accompagner le gouvernement qui ambitionne de couvrir 100 % des besoins en électricité en milieu urbain et 40 % en milieu rural, en fournissant une électricité fiable et abordable d’ici 2025 ».
Pour Alexis Madelain, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale, « les principaux défis à relever sont de développer les capacités de production pour réduire les pénuries d’électricité et satisfaire la demande croissante de services énergétiques, tout en assurant la sécurité et la fiabilité de l’approvisionnement en électricité. Il faudra aussi assurer la transition énergétique vers des sources de production moins onéreuses, à savoir les énergies renouvelables et les importations. Enfin, la société d’électricité devra parvenir à équilibrer ses finances de sorte que le secteur soit moins tributaire de transferts budgétaires ». Le projet durera quatre ans.
CÔTE D’IVOIRE
Succès de l’émission Eurobond 2017
Dans le cadre de l’émission d’un eurobond 2017, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a conduit du 31 mai au 10 juin 2017, une délégation de haut niveau dans six grands pôles financiers internationaux : Paris, Francfort, Munich, Londres, Boston et New York, en coordination avec un consortium de banques internationales.
Pour un montant de 500 millions d’euros recherchés par les autorités ivoiriennes, 4,5 milliards d’euros ont été souscrits, tandis que les souscriptions au niveau du dollar se sont élevées à plus de 4 milliards $ pour un montant de 1,25 milliard $ recherché.
De retour à Abidjan, le chef du gouvernement a indiqué le 15 juin que cette émission, qui s’est soldée par « un succès avec un niveau record de sursouscription », a été engagée afin d’obtenir des ressources devant venir en appui au financement du budget de l’État et notamment du Plan national de développement (PND) 2016-2020.
L’opération a permis finalement de lever 1,25 milliard $ et 625 millions d’euros (environ 1 140 milliards de F.CFA), à des maturités de respectivement 16 et 8 ans, a indiqué le Premier ministre.
« La communauté financière internationale nous fait confiance. Les perspectives sont bonnes mais il nous faut tous travailler, travailler et travailler », a souligné le chef du gouvernement.
Les résultats de cette émission euro-obligataire vont servir à la réalisation de grands projets dans les secteurs des chemins de fer, de l’énergie, des routes et d’infrastructures aéroportuaires et portuaires. I ls permettront également d’adopter une politique dynamique de transformation des produits agricoles comme le cacao et l’anacarde, d’engager de grands travaux d’infrastructures devant créer des emplois pour la jeunesse d’une part, et d’améliorer les conditions de vie des populations d’autre part, notamment en matière d’accès à de meilleurs services de santé, d’éducation, d’eau, d’assainissement, de routes, etc. , a précisé le Premier ministre.
Le FMI approuve un décaissement de 133,8 millions $
Le FMI (Fonds monétaire international) a achevé le 19 juin la première revue du programme économique de la Côte d’Ivoire appuyé par des accords triennaux au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Le conseil d’administration a en outre approuvé une augmentation du niveau d’accès dans le cadre des deux accords de 162,60 millions de DTS (soit environ 224,8 millions $ ou 25 % de la quote-part du pays). Cette décision porte l’accès total au titre des deux programmes à 650,40 millions de DTS (environ 899,2 millions $ ou 100 % de la quote-part).
L’achèvement de la revue ouvre la voie au décaissement immédiat de 96,786 millions de DTS (environ 133,8 millions $), dont 27,10 millions de DTS (environ 37,5 millions $) suite à l’augmentation du niveau d’accès. Ce montant porte le total des décaissements au titre des accords à 166,472 millions de DTS (environ 230,1 millions $).
Les accords triennaux en faveur de la Côte d’Ivoire d’un montant de 487,8 millions de DTS (environ 674,4 millions $ au moment de l’approbation, et l’équivalent de 75 % de la quote-part de la Côte d’Ivoire au FMI) ont été approuvés par le FMI le 12 décembre 2016.