Geekopolis : La peur de perdre le monde

Zone industrielle à Saint-Denis : En plein milieu de nulle part, au détour d’une voie balisée une immense bâtisse aux allures baroques ; là se joue la survie de l’Humanité dans une expérience combinant alternativement réflexion, stratégie et grand frisson signée Geekopolis.
Reportage réalisé par Cindy Ahodehou
Coll : JO
« Happy End » ! En lisant un communiqué de presse défilant sur un écran à la fin d’un parcours périlleux, les joueurs de l’équipe « Survivors » apprennent le succès de leur mission : Ils viennent de sauver le monde. L’antidote contre le virus mortel qui menaçait les humains a été libéré et l’Humanité est sauvée. La mission a été menée avec succès.
Est-ce un film ? Un jeu vidéo ? Une réalité virtuelle ou une réalité tout court ?

Flash-Back…
Banlieue parisienne au 112 rue Ambroise Croizat à Saint-Denis. Parking de Geekopolis. Début de l’après-midi, la chaleur est écrasante, nerveusement Sin Dee et Habout s’impatientent. Ils ont rendez-vous à 13h00. Mais c’est à 13h30 que le reste du groupe débarque. Fissa, fissa, la petite troupe s’ébranle vers l’imposant bâtiment.
Au milieu d’un décor sombre, presque lugubre, mais avec un raffinement dans la décoration cosy et très moderne, les joueurs sont accueillis par un « vous êtes en retard » de l’employée à l’accueil de la salle de Geekopolis. « Vous deviez vous présenter à 13h00. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que vous allez quand même pouvoir jouer, la mauvaise, c’est qu’il faudra patienter jusqu’à 14h00 » au lieu de 13h30, poursuit-elle.
Geekopolis est une expérience qui allie réflexion, stratégie et grand frisson. Le monde court un grave danger. Y’a-t-il des volontaires pour sauver notre bien le plus précieux : L’Humanité ?
Qu’à cela ne tienne ! L’enjeu mérite une demi-heure d’attente. Car il s’agit tout de même de sauver le monde gravement menacé par des humains mués en zombies à cause d’un virus.
Les joueurs de Survivors vont dans quelques minutes tenter l’expérience de Mutations « qui se présente sous la forme d’un parcours de deux heures, dans lequel une équipe pouvant aller jusqu’à 8 joueurs explore un complexe scientifique », explique Cyril Villalonga fondateur de Geekopolis et président de la start-up First Personal Xperience.
En attendant d’affronter ces monstres dans cet univers hostile qui appelle toutefois la réflexion et la stratégie, le petit groupe de cinq joueurs se dirige dans la cour attenante. « Alors as-tu peur Sin Dee ? », lance un brin malicieux Nenef. « Je n’y pensais pas jusqu’à ce matin, mais maintenant j’ai peur à cause de Nenef », rétorque pour sa part Aba.
Les trente minutes se sont vite égrenées et à présent, il est l’heure de se lancer. A l’accueil, les joueurs sont briefés. Ils apprennent que la mission durera 02h00. « Il est de coutume de trouver un nom de groupe ». « Nous serons les Survivors dans ce cas », lance fièrement Jay.

Après une photo prise par l’équipe de Geekopolis pour agrémenter sa page Facebook [https://www.facebook.com/Geekopolisxperience/], il est temps d’y aller. Saut dans l’inconnu.
Mission hautement périlleuse
L’équipe des Survivors aura pour finalité de sauver le monde. La mission sera donc de tout faire pour éviter la propagation d’un virus potentiellement mortel qui pourrait décimer la population mondiale. Le centre de recherche dans lequel les joueurs pénètrent est déjà infecté, mais le remède (l’antidote) qui permettra de sauver l’Humanité est enfoui au sous-sol (au -13) de ce bâtiment. Autant dire que la mission est à haut risque, semée d’embuches et menace à tout moment d’échouer.
C’est dans ce contexte que débute l’opération. « Mettez vos combinaisons et prenez une ceinture chacun », siffle entre les dents le général qui accueille les participants.
Dans son impeccable treillis d’apparat, ses lunettes noires et son gilet par balles, cet officier supérieur aussi franc que brutal met les joueurs en condition dès le début de l’expérience. « Ah bon, c’est vous la bande de baltringues qu’on m’envoie pour récupérer l’antidote ! », lance-t-il.
Une fois informés des enjeux, les joueurs entrent en immersion totale, les nerfs à vif. Dans un premier temps, l’esprit d’équipe est de rigueur pour une épreuve d’intrigues : Retrouver un code à l’aide d’un moyen mnémotechnique.
Au terme d’intenses combinaisons aux fins de décoder un système de sécurité, les protagonistes font fort opportunément la rencontre de H, une biologiste, retrouvée coincée dans un ascenseur. Avec son aide, les deux premiers obstacles de l’expérience sont franchis non sans d’énormes difficultés et surtout de pertes de temps.
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Place désormais aux frissons à travers des rencontres improbables avec des zombies infectés par le virus dont le rôle est de contaminer les joueurs qui, par effet boule de neige, multiplieront la contagion à l’échelle mondiale. Un décor donc hostile, et franchement effrayant dans lequel il faut à tout prix progresser pour sauver la terre.
Dans un dégoût digne des films d’horreur, Aba s’étrangle « ahhh, y’a quelqu’un dans la poubelle !!! ». Montée d’adrénaline. Plus de peur que de tort, car là il s’agit de M.B une infirmière qui entre en scène. Son jeu de femme apeurée donne l’impression aux joueurs d’être vraiment en plein chaos et dans une atmosphère de fin du monde.
C’est une amie inespérée des sauveteurs d’un jour. Grâce aux informations utiles pour la poursuite de la mission données par elle, l’équipe se retrouve au laboratoire. Non sans avoir perdue l’infirmière tuée par deux zombies. A cet instant précis, il faut prendre son temps, réfléchir, analyser, observer et avancer en équipe. Après plusieurs tests, les mains moites et la transpiration due à la chaleur intenable, l’antidote est enfin trouvé, et mis dans les tuyaux, mais…
La mère de tous les combats
Il y a bien un « mais ». Aba, Nenef, Jay, Habout et Sin Dee ne sont pas au bout de leur peine même s’ils ont franchi un cap décisif ! Car tout le sort de l’Humanité se joue à la prochaine étape dans la salle -13 où le remède pourra être libéré.

« Ici vous êtes chez moi, bienvenue dans mon humble demeure », lance aux joueurs « M.V » dans une salle garnie d’armes d’assaut et de bric-à-brac. A cette rencontre cruciale M.V annonce l’assaut final. Les joueurs doivent descendre au -13 activer le bouton qui permettra de libérer l’antidote.
Equipés en armes, portant des gilets par balles et des combinaisons, l’équipe des Survivors entre dans un vaisseau et va affronter dans une salle sombre, qui ne paie pas de mine, pendant de longues minutes toutes sortes de mutants, de zombies et de monstres, en ayant dans un coin de la tête cette phrase de l’instructeur M.V « si vous ressortez de là vivants, ça sera un vrai miracle ».
Cette mère de tous les combats dans l’expérience Mutations se déroule en réalité virtuelle au milieu de cris et de tirs. Les balles sifflent, les zombies ne reculent pas, la bataille d’éternise, le monde sera-t-il sauvé ou anéanti ? Les hurlements témoignent de l’horreur, le sang gicle des mi-hommes, mi-animaux, le destin de l’Humanité se joue.
Encore et encore des rafales…les zombies sont de plus en plus menaçants. Soudain un géant mutant surgit dans ce No man’s land ! C’est lui la clef ; feux nourris à volonté des joueurs sur lui. La situation est tendue. Le monde est détruit !!!? Fi, dans un sursaut de combativité les Survivors réussissent à faire tomber le monstre qui reste inerte. « Evacuation d’urgence, tous les joueurs sont priés de regagner la passerelle », annonce un message dans les casques des cinq sauveteurs.
Quelques minutes plus tard un communiqué passe à la télévision : le monde est sauvé. Définitivement ? Le doute est permis ! Mais pour en avoir le cœur net : Geekopolis, 112 rue Ambroise Croizat à Saint-Denis.
ENCADRE
L’aire de jeu de Geekopolis, est certes un décor sombre où domine le noir et le rouge, mais ses concepteurs l’ont voulu ainsi afin de lui donner ce côté effroyable. L’établissement est néanmoins moderne, luxueux et emploie quinze personnes dont huit acteurs.

La séance « Mutations », l’immersion de 02h00 est le jeu le plus prisé et est disponible du jeudi au dimanche. Les plages horaires sont larges, l’accueil est ouvert jusqu’à 22h00. Le lieu est conçu pour profiter pleinement d’une journée sympathique entre amis ou en famille.
Un bar permet de prendre l’apéritif, mais aussi de se restaurer au terme de deux heures d’efforts physiques et intellectuels.