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Presse

Le fondateur de JA, Béchir Ben Yahmed est décédé

Le fondateur de JA, Béchir Ben Yahmed est décédé
  • Publiémai 3, 2021

Béchir Ben Yahmed (93 ans), fondateur du magazine Jeune Afrique, est décédé ce lundi à Paris de la Covid-19. 

Par Serges David

Fondateur et PDG de Jeune Afrique, Béchir Ben Yahmed avait été hospitalisé fin mars à Paris. Il a rendu l’âme ce 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse.

Béchir Ben Yahmed était né le 2 avril 1928 à Djerba, en Tunisie. Avec sa disparition, l’Afrique perd un grand témoin de son histoire contemporaine.

Durant les négociations avec la France en avril 1955 pour l’indépendance de la Tunisie, il est déjà membre de la délégation tunisienne.

Cette année 1955 n’est guère anodine pour Ben Yahmed, car c’est durant cette période qu’il fonde son journal, L’Action. Ce titre naît sur les cendres d’un  journal créé en 1934 par Habib Bourguiba.

En 1956, le président Bourguiba nomme Ben Yahmed (28 ans), secrétaire d’État à l’Information.

En 1957, Béchir Ben Yahmed démissionne de ses fonctions. Et dans la foulée, il lance le 17 octobre 1960, l’hebdomadaire Afrique Action, qui se mue rapidement en Jeune Afrique. Après un passage à Rome,  Jeune Afrique s’installe à Paris en 1963.

Au début des années 2000, Amir et Marwane Ben Yahmed (les fils de Béchir), prennent le relais de leur père, tandis que François Soudan reste l’inamovible directeur de la Rédaction.

Béchir Ben Yahmed, se trouve alors une nouvelle vocation : Il se consacre, dès 2003 dans le lancement de La Revue, magazine bimestriel de réflexion sur l’actualité internationale.

Béchir Ben Yahmed était né le 2 avril 1928 à Djerba, en Tunisie. Avec sa disparition, l’Afrique perd un grand témoin de son histoire contemporaine.

TÉMOIGNAGE 

L’époque héroïque

Par Afif Ben Yedder, PDG et fondateur de IC Publications

Afif Ben Yedder

J’ai vécu avec « BBY » l’époque héroïque et passionnante des premières années de l’aventure Jeune Afrique. D’abord à Rome avant que je n’ouvre le bureau de Paris en 1963. Et enfin à Londres en 1971 pour lancer Africa Magazine.

Une page vient de se tourner.

Jeune Afrique a été une pépinière pour des dizaines de grands journalistes et écrivains qui y ont fait leurs premières armes.

La personnalité forte et attachante de BBY a attiré, jusqu’à la dévotion, une quantité impressionnante d’admirateurs.

Il a été un maître pour des professionnels de la presse et de l’édition qui ont eu une carrière exceptionnelle par la suite.

Très rigoureux et très exigeant sur la qualité du travail, il n’avait qu’une seule passion pour laquelle il a consacré sa vie : il ne vivait que par et pour son journal. Il adorait travailler, travailler, et toujours travailler. Les vacances et le farniente n’étaient pas pour lui.

Il a pris des risques toute sa vie, risques qu’il a toujours assumés.

Vif, intelligent, plein d’humour, sauvage, un grand timide mais très sûr de lui, très honnête dans ses critiques et jugements, il disait crûment ce qu’il pensait lors des redoutables conférences de rédaction hebdomadaires. Peu de journalistes ont échappé à ses affronts publics durant ces séances souvent pénibles pour beaucoup. Mais BBY était un maître irrésistible et on lui pardonnait tout.

Je suis revenu à mes premières amours  en 2000,  en répondant à son appel pour diriger de nouveau Jeune Afrique qui était devenu une grande entreprise de presse reconnue et incontournable. Cette expérience dévorante et passionnante a duré moins de deux ans.

Béchir Ben Yahmed appartenait à la race des bâtisseurs. Personne n’aurait parié un centime sur le succès de son entreprise. Souvent à court d’argent et au bord du précipice, la chance ou la baraka venaient toujours à point voler à son secours pour lui éviter la déconfiture.

Il a eu la vie qu’il a toujours voulue. Ses triomphes ont été aussi nombreux que ses déconvenues. Ses choix politiques et éditoriaux lui ont donné raison. Sur ce plan là, il a presque toujours vu juste. Peu d’hommes peuvent s’enorgueillir d’un parcours aussi prestigieux.

Je n’ai quasiment jamais vu Béchir malade. Il nous a quittés en tenant la barre jusqu’à sa soudaine hospitalisation.

BBY a été un maître écouté par plusieurs générations d’Africains.

Paix à son âme.

Afif Ben Yedder

 

 

 

 

 

 

Écrit par
Par Serges David

1 Commentaire

  • Bonjour ,

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    anto desouza

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