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Politique

Un dialogue dans l’impasse au Niger

  • Publiémars 30, 2015

Le CNDP à l’épreuve du temps

Jusqu’à la formation avortée du gouvernement d’union nationale en août 2013, le CNDP était considéré comme l’instrument qui a permis à la classe politique nigérienne de dialoguer, discuter et s’entendre sur les questions électorales, notamment. Depuis, le climat politique s’est détérioré ; il se caractérise aujourd’hui par un bicéphalisme des partis politiques de l’opposition : une partie des militants de trois partis, à savoir le MNSD, de l’ancien président Tandja Mamadou, la CDS de l’ancien président Mahamane Ousmane et le Moden-Fa de l’ancien président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, « soutiennent les actions du président de la République » tout en clamant leur appartenance à leur formation politique.

Tandis que le ministère de l’Intérieur reconnaît les congrès organisés par « les dissidents » proches du gouvernement, l’opposition parle de démolition des partis politiques. Depuis, les ponts sont coupés et les sessions du CNDP se tiennent désormais sans les représentants de l’opposition remplacés par des « dissidents ».

«Le CNDP est un outil qu’on doit continuer à préserver, à garder pour l’intérêt de notre pays et à améliorer son fonctionnement. »

Double jeu de l’État ?

« Pour que la démocratie fonctionne, il faut qu’il y ait interaction entre majorité et opposition au Parlement ou au niveau de certaines instances comme le CNDP. Aujourd’hui, le dialogue se fait au sein de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), proche du pouvoir », constate le politologue Dodo Boukari pour qui « le CNDP est en panne ».

« Longtemps, le pouvoir a considéré le CNDP comme une source de gêne et a cherché le passage en force de plusieurs textes à l’Assemblée nationale, sans concertation préalable. Puis, le pouvoir a créé les conditions pour que l’opposition ne puisse plus participer aux réunions du CNDP », regrette le secrétaire permanent du MNSD, principal parti de l’opposition. Avis contesté par Alkassoum Indatou, du PNDS, principal parti au pouvoir, selon qui « il n’y a aucunement de crise entre les partis politiques. Il n’y a pas de conflit entre majorité et opposition et le CNDP continue à jouer son rôle ».

Pour Dodo Boukari, cette situation présage une crise politique et l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république (ARDR), regroupant les partis de l’opposition, craint une rupture de dialogue face à ce qu’elle estime être « une volonté de la majorité de vouloir en imposer à l’opposition qu’elle considère comme un appoint et non comme un partenaire ». Elle en veut pour preuve l’éviction d’un membre de l’opposition du comité chargé d’élaborer le fichier électoral, au profit d’un « dissident ».

Face aux craintes sur l’avenir du CNDP, le Premier ministre Brigi Rafini se veut rassurant : « Le CNDP est un outil qu’on doit continuer à préserver, à garder pour l’intérêt de notre pays et à améliorer son fonctionnement. »

Salvator Nkurunziza, expert du PNUD, conclut : « Le CNDP est un dispositif gouvernemental. Il peut être considéré comme un dispositif neutre pour pouvoir régler les différends entre partis politiques. S’il n’est pas perçu ainsi, il lui est difficile de régler les conflits, parce que l’institution ne peut pas se détacher ou marquer sa différence avec les partis en conflit. »

Écrit par
ade

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