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Politique

Tolérance zéro pour les putschistes

  • Publiéjuillet 20, 2015

L’Afrique détient le record mondial des coups d’État : pas loin de 90 depuis les indépendances, la plupart militaires. Jusqu’aux années 2000, les rivalités Est/Ouest, les impératifs de stabilité, les régimes de partis uniques, tout concourrait à l’impunité des putschistes qui pouvaient s’installer durablement au pouvoir : 38 ans pour Eyadema au Togo, 32 ans pour Mobutu au Zaïre…

 

Aux Comores, en Centrafrique ou en Mauritanie, les coups de force ont constitué le principal mode d’accès au pouvoir… Depuis la fin de la guerre froide, ils n’ont pas cessé et dans les pays fragiles où les éléments constitutifs d’une démocratie durable ne sont pas réunis, les risques de nouveaux coups d’État sont encore nombreux. Pourtant, les putschistes n’ont plus la vie facile. La communauté internationale, Union africaine en tête, a établi des règles claires qui mettent les coups d’État hors la loi. L’heure est au principe de la tolérance zéro contre ces « changements anticonstitutionnels ».

Condamnations, non-reconnaissances, stratégies d’isolement, pressions et sanctions, suspensions, interruptions des aides extérieures : les nouveaux putschistes se retrouvent dans des situations beaucoup plus inconfortables pour se maintenir longtemps au pouvoir. Les exemples sont nombreux ces dernières années : les Dadis Camara en Guinée, Sanogo au Mali, Djotodia en Centrafrique, n’ont pas pu résister aux nouvelles règles du jeu.

Si nombreux sont ceux qui pensent que ces cas de figure suscitent un débat sur les bons et les mauvais coups d’État, personne, et c’est légitime ne se permet de remettre en question le principe désormais sacré de la tolérance zéro contre les putschistes

Le principe qui régit immanquablement la neutralisation des putschistes est celui du retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais. Les exigences imposées : une transition la plus courte possible, une surveillance serrée du processus, l’organisation rapide d’élections libres, l’interdiction de changements constitutionnels et l’impossibilité pour les putschistes d’être candidats. Y a-t-il des bons et des mauvais coups d’État ?

Il est arrivé dans plusieurs situations graves de dégradation du fonctionnement régulier des institutions, voire de violation flagrante des droits et des libertés, d’abus de pouvoir, de répression des opposants ou des défenseurs des droits et des médias, qu’un coup d’État puisse être considéré comme une rupture susceptible de favoriser un retour à l’ordre constitutionnel et à la démocratie.

« ATT » au Mali, Buyoya au Burundi, Salou Djibo contre le Tazarché au Niger, plus récemment Isaac Zida au Burkina Faso : tous se sont affichés en sauveurs de la démocratie et se sont engagés à rendre le pouvoir dans les meilleurs délais à l’issue d’élections. Si nombreux sont ceux qui pensent que ces cas de figure suscitent un débat sur les bons et les mauvais coups d’État, personne, et c’est légitime ne se permet de remettre en question le principe désormais sacré de la tolérance zéro contre les putschistes qui seul peut crédibiliser les efforts pour faire progresser la démocratie. Reste que des cas comme celui de l’Égypte continueront d’alimenter ce débat…

Écrit par
ade

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