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Politique

Togo : Une troisième voie dans le dialogue

  • Publiéjuin 20, 2018

Les minces concessions politiques entre pouvoir et opposition ne permettent pas d’avancées notables au Togo. Tandis qu’une troisième voie fait son chemin, celle d’une transition encadrée. Enfin la sortie de crise ?

Lomé, Max-Savi Carmel

De retour du sommet de l’Union africaine à Kigali, Nana Akufo-Addo arrive à Lomé le 23 mars. Facilitateur du dialogue intertogolais, le président ghanéen avait donné quelques semaines aux deux camps « pour assouplir leurs positions ». Mais la reprise sera de courte durée.

Une timide avancée et le retour aux résistances. L’opposition veut une garantie que Faure Gnassingbé ne se représente pas pour un 4e mandat en 2020.

Le pouvoir propose des réformes constitutionnelles non personnalisées qui permettent à son mentor de rester au pouvoir jusqu’en 2030 s’il le souhaite. « Inadmissible ! », s’exclame Jean- Pierre Fabre, chef de file de l’opposition, qui dénonce « un régime inconséquent qui confisque le pouvoir depuis un demi-siècle ».

De son côté, Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique et représentant de Faure Gnassingbé dans les discussions, regrette « une opposition obstinée qui peine à s’ouvrir » et demande que « le dernier mot revienne au peuple ».

En deux mois, le dialogue n’a, à aucune occasion, duré plus de trois jours, le blocage est vite intervenu, d’un côté ou de l’autre. L’opposition exige essentiellement le retour à la Constitution de 1992 qui limitait à deux le nombre de mandats et une élection à deux tours. Elle demande aussi que la diaspora – qui lui est largement favorable –, puisse participer aux prochains scrutins.

L’opposition veut une garantie que Faure Gnassingbé ne se représente pas pour un 4e mandat en 2020. Le pouvoir propose des réformes constitutionnelles non personnalisées qui permettent à son mentor de rester au pouvoir jusqu’en 2030 s’il le souhaite. « Inadmissible ! », s’exclame Jean- Pierre Fabre, chef de file de l’opposition,

À un retour à l’ancienne Constitution, le pouvoir oppose une modification profonde. « La Constitution de 1992 est déjà trop vieille, il vaut mieux la réviser en profondeur pour prendre en compte les évolutions de la société », soutient Christophe Tchao, président du groupe parlementaire Unir.

Nana Akufo-Addo essaie de rapprocher les positions. Il multiplie depuis février des rencontres collectives à Lomé et aussi des consultations bilatérales séparément avec chacune des parties. Mais les avancées sont trop timides.

Le pouvoir essaie de gagner du temps pendant que l’opposition voit le rapport de force lui échapper depuis qu’elle s’est engagée à ne pas continuer les manifestations. Dans l’opinion nationale, le désespoir gagne du terrain en dépit de la mobilisation de la diaspora. Elle n’avait jamais été aussi active depuis que le pays enchaîne des crises.

La pression sous-régionale et internationale

Jusqu’au 19 août 2017, le pays jouissait encore d’une certaine accalmie quand Tikpi Atchadam a lancé les premières manifestations. Depuis la rue ne donne plus que peu de répit au régime. Et le dialogue ne présage en rien une issue consensuelle.

De son côté, Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique et représentant de Faure Gnassingbé dans les discussions, regrette « une opposition obstinée qui peine à s’ouvrir » et demande que « le dernier mot revienne au peuple ».

Alors que le Togo était si près du but, le Millennium Challenge Corporation (MCC) qui dirige le programme américain d’appui stratégique aux pays africains, a reporté le versement de 35 millions de dollars. L’institution estime que toute aide doit être consécutive à une avancée dans le dialogue intertogolais ouvert à Lomé depuis le 19 février. Une décision que l’opposition interprète comme une victoire.

Écrit par
ade

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