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Politique

Soudan : Unanime désapprobation internationale

Soudan : Unanime désapprobation internationale
  • Publiéoctobre 28, 2021

La Banque mondiale et le département d’État américain ont suspendu leur aide financière au Soudan. Un coup dur porté au processus de réforme économique du pays.

Par Shoshana Kedem et SD

A la suite du coup d’Etat, la Banque mondiale a suspendu son soutien économique au Soudan et « a cessé de traiter toute nouvelle opération » dans le pays, a annoncé mercredi 27 octobre 2021 David Malpass, le président de la BM.

Cette décision est intervenue alors que des officiers militaires ont organisé un coup d’Etat le 25 octobre, en arrêtant le Premier ministre Abdalla Hamdok et ses ministres.

Les États-Unis et la Banque mondiale annoncent des réductions « douloureuses » de l’aide au Soudan, pour sa part, l’Union africaine (UA) a suspendu le pays de l’organisation africaine en guise de dénonciation du coup d’Etat.

Ces derniers événements pourraient faire perdre les gains économiques durement engrangés alors que des réformes douloureuses et des prêts multilatéraux ramenaient le pays dans le système financier mondial après des décennies d’isolement sous l’ancien président Omar el-Bechir.

En juin, le pays avait conclu un programme du FMI de douze mois soldé par une décision du Fonds de lui accorder un allégement global de sa dette. Essentiel pour rétablir la stabilité dans le pays à un moment crucial de sa transition démocratique.

« Je suis très préoccupé par les événements récents et leur impact négatif sur le développement social et économique du pays », a déclaré David Malpass, le président de la Banque mondiale. « Le Soudan était dans un ambitieux programme de réformes économiques, qui a ouvert la voie à l’apurement des arriérés du pays alors qu’il devenait éligible à l’allégement de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE », a-t-il ajouté.

En mai, lors d’un sommet à Paris, le Soudan avait franchi le dernier obstacle à l’obtention d’une aide indispensable grâce à l’initiative FMI-Banque mondiale en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE), alors que les pays membres du FMI ont promis des prêts-relais de 1,4 milliard de dollars pour apurer les arriérés de Khartoum envers le fonds.

Les États-Unis ont également gelé 700 millions de dollars d’aide d’urgence le 25 octobre à l’annonce du putsch militaire.

Le soutien économique affecté l’année dernière à la transition démocratique du Soudan serait suspendu, a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État, Ned Price. Jusqu’à présent, aucun financement n’a été versé au gouvernement soudanais.

Les coupes dans l’aide, dont 2 milliards de dollars alloués au redressement du Soudan auprès de la Banque mondiale sont « douloureuses », a déclaré Patrick Heinisch, chercheur en économie à la banque commerciale allemande Helaba. « Les subventions devaient fournir près d’un tiers des revenus en 2021/2022. Les alliés du Golfe peuvent-ils compenser le manque à gagner ? [Ce] serait ironique. Ils ne figuraient pas parmi les meilleurs financiers de la transition jusqu’à présent».

Lors d’une conférence de donateurs étrangers à Berlin en juin, les pays avaient promis 1,8 milliard de dollars pour reconstruire l’économie soudanaise.

Les plus grands bienfaiteurs avaient été l’Union européenne (promesse de 350,13 millions de dollars), et une autre promesse de 356,2 millions de dollars.

L’Arabie saoudite avait promis 10 millions de dollars et les Émirats arabes unis 50 millions de dollars.

Le chef du coup d’État au Soudan, le général Abdel Fatah al-Burhan a rencontré mercredi l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Khartoum, Ali Bin Hasan Jaafar, dans la capitale pour des entretiens de crise, selon les forces armées du pays sur leur page Facebook.

Ce dernier coup d’État a fait déjà dérailler les efforts du gouvernement de coalition militaro-civil du Soudan pour redresser l’économie après des décennies d’isolement des marchés mondiaux.

En décembre, le retrait du pays de la liste américaine des États qui soutiennent le terrorisme avait déclenché la réintégration du Soudan dans l’économie mondiale après l’éviction du président de l’époque Omar el-Bechir lors d’un soulèvement populaire en 2019. Mais le pays présente toujours une dette extérieure de 60 milliards de dollars.

L’ex-Premier ministre rentre chez lui

Dans le même temps, le Premier ministre déchu Abdalla Hamdok et son épouse ont été libérés par des responsables militaires après leur détention le 25 octobre, selon un communiqué du bureau de Hamdok. Toutefois, ils restent sous « haute sécurité » à leur domicile à Khartoum, tandis que d’autres responsables gouvernementaux arrêtés le jour du coup d’État restent en détention.

Abdallah Hamdok

Les ambassadeurs du Soudan aux États-Unis, dans l’UE, en Chine, au Qatar, en France et le chef de la mission à Genève ont également été démis de leurs fonctions, a rapporté Sudan TV le 27 octobre, selon Reuters.

Pour sa part, l’Union africaine (UA) a suspendu le Soudan de l’organisation africaine en guise de dénonciation du coup d’Etat.

@SK et SD

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Par Shoshana Kedem et SD

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