Mauritanie : L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz arrêté

L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie (2008 – 2019) a été arrêté ce mardi et écroué. Il était déjà inculpé, depuis mars, dans une affaire de corruption.
Par Véronique Clara-Véronne
Selon le parquet, l’arrestation de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz est liée à son refus d’obéir ces derniers jours à l’obligation de se présenter à la police. Ce dernier avait invoqué « les brimades infligées aux citoyens qui m’accompagnent et me témoignent leur soutien » pour justifier sa décision.
Un véritable bataille en perspective s’annonce donc et Abdel Aziz a déjà indiqué en avril que : « Il ne faut pas qu’ils pensent qu’ils peuvent me faire plier (…) Je ne partirai pas, ni au Sénégal, ni au Mali, ni au Maroc, ni en Algérie, ni dans un quelconque autre pays et ni en France ». En un mot, pas d’exil, mais de la résilience.
Quoi qu’il en soit, cette arrestation décidée par le juge est aussi en rapport avec l’enquête pour corruption présumée dans laquelle il avait été inculpé en mars. Car c’est le même magistrat chargé de l’enquête qui a émis le mandat d’arrêt.
Pour diverses sources, Mohamed Ould Abdel Aziz ne devrait pas être écroué en prison dans l’immédiat à cause du risque de contamination par la Covid-19. Il est de fortes probabilités qu’il soit « logé » deux semaines dans une chambre de la police.
Le doyen des avocats, Me Mohameden Ould Ichidou, qui assure sa défense, a assisté au déferrement de son client. Il dénonce une décision arbitraire. « C’est une décision qui viole toutes les lois de la procédure pénale. On va montrer que ce n’est qu’une vengeance et que cela n’a aucune base juridique. », peste-t-il.
Depuis le début de cette affaire de corruption présumée et lorsqu’il avait été inculpé en mars, en même temps qu’une dizaine de hautes personnalités, pour ces faits présumés de corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite ou encore dilapidation de biens publics commis pendant les années où il dirigeait le pays, Mohamed Ould Abdel Aziz avait tout de suite parlé de « règlement de comptes » mené par les nouvelles autorités contre lui.
De fait, la justice est saisie depuis août 2020 d’un rapport d’une commission parlementaire sur la gestion des revenus pétroliers sous la présidence de Abdel Aziz. Notamment sur la vente de domaines de l’État, les conditions de liquidation d’une société publique assurant l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires ou encore les activités d’une société chinoise de pêche.
Pour l’ancien Président c’en était trop, il a alors décidé de revenir en politique. Lui qui a, après plus de dix ans à la tête du pays entre 2008 et 2019, a favorisé l’ascension de son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son ancien chef de cabinet et ministre.

Pour ce faire, l’ex-Président a annoncé son retour en avril en politique en prenant sa carte de membre au sein d’un petit parti d’opposition : le Ribat national.
Auparavant, il avait perdu, en décembre 2019, la direction de l’Union pour la République (UPR, au pouvoir), parti qu’il a fondé et qui détient toujours une forte majorité au parlement.
Un véritable bataille en perspective s’annonce donc et Abdel Aziz a déjà indiqué en avril que : « Il ne faut pas qu’ils pensent qu’ils peuvent me faire plier (…) Je ne partirai pas, ni au Sénégal, ni au Mali, ni au Maroc, ni en Algérie, ni dans un quelconque autre pays et ni en France ». En un mot, pas d’exil, mais de la résilience.
VCV
1 Commentaire
Il me semble que le général Ould Abdel Aziz est victime d’une machination politique des hommes d’ombres du président Gazouani, qui constituent l’État profond en Mauritanie. Le général ex président , n’avait pas l’intention de jouer la passation du pouvoir et pour cause , il savait ce que tramer la société civile mauritanienne et donc il savait que Gazouani n’apportait rien de démocratie ; et il n’y aurait que la corruption et c’est justement de quoi il est accusé car le général de nature il ne se défend pas car il néglige les choses publique de cette dimension. Mais d’un autre côté le général qui avait l’académie militaire au Maroc à Meknès, sait ce que vaut l’armée marocaine et il sait que cette armée rentrerait tôt ou tard à Nouakchott car la Mauritanie est une invention du roi Hassan II liée à la question du Sahara occidental . Aujourd’hui , les choses publiques sont plus claires et l’armée marocaine rentrerait à Nouakchott car les mauritaniens sont des séparatistes , et donc ce n’est qu’une question de temps et du pouvoir en place à Rabat. Gazouani fait de son mieux pour voler à l’aise l’État fictif mauritanien et seulement il se trompe d’objectif et attaque un général qui ne dit que la vérité . J’ajoute que l’armée mauritanienne se sauve à la présence de l’armée marocaine à Guerguerat, …et puis d’un autre côté l’armée marocaine a déjà deux ennemis militaires Espagne au Nord et Algérie à l’Est exactement comme l’Algérie à l’Est la Libye que le Maroc doit rester à distance ,et le Maroc à l’ouest et le Mali au sud et donc se concentrer sur 1front mieux que 2 et 2 fronts mieux que 3…