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Politique

Macron en soutien du G5 Sahel

  • Publiéjuillet 30, 2018

Soucieux de passer le relais de la lutte contre le terrorisme aux pays africains, le président français a été rattrapé par le principe de réalité. D’où un changement à la tête du commandement de la Force conjointe du G5 Sahel, rendu public à la veille du 14-Juillet.

Par Christine Holzbauer, envoyée spéciale à Nouakchott

Aucune information officielle n’a filtré des entretiens à huis clos que le président français a eus avec ses homologues du G5 Sahel, lors de sa visite officielle à Nouakchott, le 2 juillet, en marge du 31e sommet de l’Union africaine. Venu avec l’intention de parler de recherche de financement, notamment en ce qui concerne l’initiative de l’Union africaine en vue d’assurer un financement «autonome» et «prévisible» des opérations africaines de paix, Emmanuel Macron a été rattrapé par l’attentat suicide du 29 juin et celui du 1er juillet contre le quartier général du G5 Sahel à Sévaré, au centre du Mali…

La montée en puissance de la force du G5 Sahel, appelée à prendre le relais de la force française Barkhane, est désormais palpable. Tandis que de son côté, l’ONU lance son plan de soutien au Sahel pour la période 2018-2030.

…ayant fait sept morts civils et blessé grièvement quatre militaires français. Mais le changement qui vient d’être effectué à la tête du commandement de la Force conjointe du G5 Sahel est la conséquence directe de cette rencontre entre Emmanuel Macron et les présidents des cinq pays africains concernés.

Didier Dacko, le général malien qui assurait le commandement et son adjoint, Yaya Seré, ont été remerciés. Ils sont remplacés par le Mauritanien Hanena Ould Sidi, secondé par le général de division Oumar Bikimo Jean, jusque-là commandant en second de la Force et qui, lui, est originaire du Tchad.

Rétablir la confiance

Créé le 16 février 2014 à l’initiative de la Mauritanie, le G5 Sahel est devenu très vite un cadre privilégié pour la coordination des efforts en matière de développement régional inclusif et de lutte contre le terrorisme et le crime organisé ainsi que les trafics illicites particulièrement le trafic de drogue. Le G5 Sahel compte cinq membres (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Mali et Tchad) qui le financent « symboliquement », mais c’est surtout la France et l’Arabie Saoudite qui en sont les principaux bailleurs de fonds.

Les États-Unis ont également promis un financement de 60 millions de dollars en mars 2018, portés à 100 millions $ depuis, afin d’y inclure une partie du financement du collège de défense du G5 Sahel. Toutefois, d’après son directeur, le général de brigade Brahim Vall Cheibani Cheikh Ahmed, les États- Unis n’ont pas encore déboursé le premier dollar alors que le collège doit accueillir en octobre sa première promotion de 31 officiers brevetés d’état-major en dix mois de scolarité qui sera, ensuite, portée à 45 par an.

Président d’honneur du G5 Sahel, du fait de l’engagement militaire de la France au Mali par le biais de la force Barkhane, Emmanuel Macron a également aidé, en 2017, à la création de la force conjointe antiterroriste du G5 Sahel avec l’intention que les pays sahéliens prennent, très vite, en main leur propre défense.

Tous les entretiens à huis clos que le chef de l’État français a eus avec ses homologues africains ont consisté à trouver une riposte après les récentes attaques, mais aussi des financements pour opérationnaliser cette force. Selon les déclarations du président tchadien Idriss Déby Itno, un calendrier opérationnel a été décidé, en vue de passer à l’offensive après la saison des pluies.

Ces dernières années, la Mauritanie et le Tchad – dont les armées sont plus aguerries –, ont souvent reproché au Mali, au Burkina Faso et au Niger d’avoir des armées moins performantes.

Écrit par
ade

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