Lula en RD Congo pour un sommet trilatéral sur la forêt tropicale

Le sommet de Kinshasa, le 25 août, marquera la reprise de l’énergique diplomatie africaine de Lula et apportera une nouvelle preuve du retour en force du Brésil dans la diplomatie climatique.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva se rendra en RD Congo, le 25 août 2023, pour un sommet trilatéral sur la protection des principales forêts tropicales humides du monde.
Lula rejoindra le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi (photographié ci-dessus avec Lula lors du sommet sur le bassin amazonien tenu au Brésil le 10 août), et le président indonésien, Joko Widodo, pour le « Sommet du G3 sur le climat » à Kinshasa.
Les dirigeants représenteront respectivement la forêt amazonienne, le bassin du Congo et le bassin de Bornéo-Mékong, les forêts pluviales d’importance mondiale situées sur leur territoire.
Au cours de ses deux premiers mandats, de 2003 à 2010, Lula s’était rendu dans des dizaines de pays africains pour des réunions bilatérales.
Le bassin du Congo, dont environ 60 % se trouve en RD Congo, est le plus grand puits de carbone au monde, absorbant 1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone chaque année.
Selon un communiqué du gouvernement congolais, « le sommet RDC-Brésil-Indonésie vise à créer une dynamique unifiée pour défendre les intérêts de l’humanité et de leurs peuples respectifs afin qu’ils n’agissent plus en ordre dispersé ».
Un front commun pour protéger les forêts tropicales
Les trois pays ont officiellement annoncé la création d’un partenariat trilatéral pour la protection de leurs forêts tropicales lors d’une réunion précédant le sommet du G20 à Bali en novembre 2022.
La semaine passée, lors du sommet sur la forêt amazonienne à Belém, au Brésil, le ministre indonésien de la mer, Luhat Pandjaitan, a réaffirmé la détermination des trois pays à former un front commun pour partager leurs expériences, travailler ensemble à la sauvegarde de leurs forêts tropicales et faire pression en faveur d’une compensation équitable pour leurs populations.
Le sommet de Kinshasa se concentrera sur la création d’une dynamique unifiée pour protéger non seulement l’avenir de leurs propres populations, mais aussi celui de l’humanité dans son ensemble. La réduction de la pauvreté et la croissance socio-économique seront également à l’ordre du jour.
« La question essentielle est de savoir comment les trois pays vont travailler ensemble pour préserver ces forêts, car ces trois pays montrent que les pays en développement ont une contribution à apporter à l’humanité en matière d’environnement et de changement climatique », a-t-il déclaré.
Lula reprend la main sur l’Afrique et le climat
La conférence prévue représente une preuve supplémentaire d’un retour majeur à la diplomatie climatique internationale pour le Brésil, qui a été fustigé sous le prédécesseur de Lula, Jair Bolsonaro, pour ses projets d’exploitation commerciale de la forêt amazonienne, dont près de 60 % se trouve au Brésil.
Le seul mandat de Bolsonaro a vu une augmentation spectaculaire de la déforestation, qui a atteint en moyenne plus de 10 000 km² par an, contre une moyenne de 6 500 km² au cours des dix années précédant son entrée en fonction. Lula a promis une rupture décisive avec Bolsonaro, bien qu’il ait lui aussi été critiqué pour son inaction lors de ses précédents mandats.

Le sommet de Kinshasa marque également la reprise de la diplomatie africaine énergique de Lula. Au cours de ses deux premiers mandats, de 2003 à 2010, Lula s’est rendu dans des dizaines de pays africains pour des réunions bilatérales. Lors d’un voyage au Cap-Vert en juillet, Lula a déclaré qu’il se réjouissait de visiter « plusieurs » pays africains en 2023 et 2024. Son prédécesseur ne s’est pas rendu en Afrique pendant son mandat.
S’adressant à la diaspora congolaise au Brésil, le président Tshisekedi a déclaré que le sommet marquera également la relance des relations brésilo-congolaises, qui, selon lui, étaient en sommeil depuis 1987. Félix Tshisekedi considère que les parties viseraient une coopération renouvelée dans les domaines des infrastructures, du transport aérien, de l’électricité et de l’agriculture.
@AB