x
Close
Politique

Les hostilités au Soudan font craindre une guerre prolongée

Les hostilités au Soudan font craindre une guerre prolongée
  • Publiéavril 27, 2023

Alors qu’un cessez-le-feu de trois jours est sur le point d’expirer, les experts avertissent qu’un conflit prolongé au Soudan pourrait entraîner les voisins de la région.

 

Des combats sporadiques se sont poursuivis dans certaines régions du Soudan jeudi 27 avril, malgré un cessez-le-feu de 72 heures négocié par les États-Unis et l’Arabie saoudite quelques jours plus tôt.

Les combats ont commencé voici 12 jours entre les forces de l’armée soudanaise, les Sudan Armed Forces (SAF), dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), commandées par Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemedti. Ben Hunter, analyste spécialiste de l’Afrique chez Verisk Maplecroft, estime que la fenêtre d’opportunité se referme pour que le cessez-le-feu s’installe et que des négociations de paix soient entamées.

Le ministère égyptien des affaires étrangères a annoncé que 2 679 Égyptiens avaient été évacués par voie aérienne et terrestre. Et le Nigeria a annoncé qu’il évacuerait environ 5 500 citoyens par bus vers l’Égypte, d’où ils seraient rapatriés par avion.

« Nous ne nous attendons pas à ce qu’une solution négociée au conflit soit trouvée dans les trois prochains mois. L’effort diplomatique régional et mondial pour y parvenir a été au mieux, terne. »

Mercredi 26 avril, en fin de journée, le général al-Burhan a accepté de soutenir une prolongation du cessez-le-feu de trois jours qui devait expirer jeudi, et a déclaré qu’il enverrait un émissaire à Juba, la capitale du Sud-Soudan, pour des pourparlers. Mais sans réponse de la part du RSF à cette proposition, les craintes que la trêve n’entre pas en vigueur s’accroissent.

 

Risque de conflit prolongé

Une guerre prolongée risque d’entraîner des voisins régionaux comme l’Égypte, l’Éthiopie, le Tchad et le Sud-Soudan, qui ont tous des intérêts directs au Soudan.

« En cas de conflit prolongé, le Tchad pourrait se ranger du côté des Forces armées soudanaises », suppose Ben Hunter.

Il est probable que le FSR prenne pour cible les infrastructures pétrolières reliant le Sud-Soudan à Khartoum, ainsi que le terminal d’exportation de Port-Soudan, où les droits de transit des oléoducs sont contrôlés par les Forces armées soudanaises.

« Les forces de Hemedti chercheront à les couper en cas de guerre prolongée. Les dommages causés aux infrastructures pétrolières perturberaient les exportations de pétrole des opérateurs malaisiens, chinois et indiens du Sud-Soudan, qui dépendent à 100 % de l’accès au marché mondial via le Soudan », ajoute Ben Hunter.

Des années de sanctions américaines imposées au pays par son ancien dirigeant, Omar al-Bashir, ont empêché les investisseurs étrangers d’accéder à l’économie soudanaise, limitant ainsi les perturbations économiques liées aux derniers troubles.

Il est probable que Hemedti et al-Burhan fassent l’objet de nouvelles sanctions liées à la guerre, ce qui dissuaderait encore davantage les investisseurs étrangers.

 

Effort d’évacuation

Depuis que les combats ont éclaté le 15 avril, les gouvernements du monde entier ont organisé des convois routiers, des avions et des navires pour faire sortir des milliers de leurs ressortissants du Soudan, et des citoyens ont fui par voie terrestre vers les pays voisins.

Lundi, le ministre kenyan des affaires étrangères, Alfred Mutua, a déclaré que son pays avait l’intention d’évacuer 400 citoyens par voie terrestre et aérienne, tandis que l’Ouganda avait l’intention d’évacuer quelque 300 citoyens.

Mercredi, le ministère égyptien des affaires étrangères a annoncé que 2 679 Égyptiens avaient été évacués par voie aérienne et terrestre. Le même jour, le Nigeria a annoncé qu’il évacuerait environ 5 500 citoyens par bus vers l’Égypte, d’où ils seraient rapatriés par avion.

Les forces armées indonésiennes assistent des ressortissants à bord d'un Boeing 737 de l'armée de l'air indonésienne avant leur évacuation de Port-Soudan vers la ville saoudienne de Jeddah. (photo Handout / Forces armées indonésiennes (TNI) / AFP).
Les forces armées indonésiennes assistent des ressortissants à bord d’un Boeing 737 de l’armée de l’air indonésienne avant leur évacuation de Port-Soudan vers la ville saoudienne de Jeddah. (photo Handout / Forces armées indonésiennes (TNI) / AFP).

 

De son côté, la Marine française a acheminé près de 400 étrangers du Soudan vers l’Arabie saoudite, portant à plus de 900 le nombre de personnes évacuées par la France depuis le début du conflit. La frégate Lorraine est arrivée à Djeddah mercredi 26 avril en provenance de Port-Soudan. « Cette nouvelle opération a permis d’évacuer du Soudan 398 personnes, dont cinq Français et des ressortissants de plus de 50 nationalités notamment Américains, Britanniques, Canadiens, Éthiopiens, Allemands, Néerlandais, Italiens et Suédois », ont précisé les autorités françaises. 

Selon l’OMS, au moins 459 personnes sont mortes et 4 072 ont été blessées jusqu’à présent.

@NA

Écrit par
Shoshana Kedem

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *