Les Burkinabè s’organisent pour se réconcilier

Le Forum national pour la réconciliation au Burkina Faso, initialement prévu du 17 au 23 janvier 2022, est officiellement reporté à une date non encore précisée par les autorités du pays.
Par Véronique Clara-Véronne
Le ministre burkinabè en charge de la Réconciliation, Zéphirin Diabré, a fait cette révélation ce mardi 28 décembre 2021. Cette difficile, décision de report n’est pas arrivée à brûle-pourpoint.
Pour le ministre Zéphirin Diabré, il est nécessaire que l’opposition reprenne sa place dans le processus de réconciliation enclenché dans le pays.
De fait, selon le ministre « l’opposition a décidé, en raison d’un certain nombre de paramètres que je n’ai pas à évoquer ici, de ne plus participer aux différentes instances gouvernementales. C’est une décision souveraine que je respecte».
Tout semble indiquer que ce report est intimement lié à « la rencontre au sommet » mardi entre le ministre Zéphirin Diabré et le chef de l’opposition Eddie Komboïgo. Ce que ne cache d’ailleurs pas le ministre.
En effet, il assure qu’« au regard de l’importance de ce Forum et de ce qu’il va apporter comme point de départ important pour la réconciliation nationale, au regard de la contribution de ce Forum à la résolution des problèmes à la fois anciens et présents du pays,
j’ai demandé humblement au CFOP (Chef de file de l’opposition au Burkina Faso NDLR) et à ses collègues de bien vouloir faire une entorse à leur décision et à s’associer au Conseil national d’orientation et de suivi qui va piloter ce Forum et au comité national d’organisation qui va en assurer l’organisation pratique ».
Le ministre assure même que le Forum est dans sa dernière phase, celle des préparatifs. Les documents de la stratégie de réconciliation nationale sont prêts. Mais le conseil d’orientation et de suivi et le comité d’organisation ne sont pas encore installés. D’où l’importance du retour de l’opposition.
Même tonalité du côté de l’opposition qui par la voix de Eddie Komboïgo note que « nous vivons des situations difficiles. Il ne se passe pas un jour sans qu’on enregistre des morts. Cela n’est pas acceptable.
Nous l’avons écouté (le ministre, NDLR) religieusement, nous allons nous réunir et nous allons lui donner une suite dans les meilleurs délai » après une réunion avec les autres responsables de partis politiques.
Au lendemain de l’attaque meurtrière qui avait visé le 14 novembre un poste de gendarmerie dans la localité de Inata (Nord-Ouest) et qui avait coûté la vie à une cinquantaine de gendarmes, l’opposition s’était retirée des instances gouvernementales en vue de protester contre la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.
Pour Zéphirin Diabré, il est nécessaire que l’opposition reprenne sa place dans le processus de réconciliation enclenché dans le pays.
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@VCV