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Politique

L’Afrique est à Saint-Pétersbourg les 27 et 28 juillet

L’Afrique est à Saint-Pétersbourg les 27 et 28 juillet
  • Publiéjuillet 14, 2023

De nombreux dirigeants feront le déplacement à Saint-Pétersbourg pour un Sommet Russie-Afrique très attendu. Les opinions publiques africaines condamnent l’agression de la Russie en Ukraine mais peu veulent que leur pays hausse le ton à ce sujet, selon un sondage.

 

 

Le deuxième sommet Russie-Afrique se tiendra à l’Expo Forum de Saint-Pétersbourg du 27 au 28 juillet 2023, et les dirigeants de la majorité des pays africains devraient y participer. Le Forum économique et humanitaire Russie-Afrique qui doit se tenir en parallèle constituera une plateforme de rencontres d’affaires et comprendra un programme composé d’une trentaine de sessions de panels et d’événements thématiques.

La plupart des Africains adoptent une position neutre lorsqu’on leur demande si leur propre gouvernement devait soutenir la Russie ou l’Ukraine. La majorité des personnes interrogées soutiennent que le résultat idéal se situerait à mi-chemin entre les deux extrêmes.

« Le Sommet Russie-Afrique est un événement qui joue un rôle majeur dans le développement des relations russo-africaines. C’est grâce à ce format d’échange que nous pourrons, dans les plus brefs délais, atteindre un niveau résolument supérieur de partenariat mutuellement bénéfique, capable de relever les défis du XXIe siècle », a déclaré Evguéni Terekhine, ambassadeur de Russie en Éthiopie, après une réunion préparatoire du Forum, le 12 juillet 2023 à Addis-Abeba (photo ci-dessous).

De nombreux dossiers économiques seront sur la table : l’agriculture, l’enseignement, les ressources énergétiques et la numérisation de l’économie ; ce dernier point semble particulièrement intéresser la partie russe.

Les organisateurs, Roscongress, décrivent le sommet comme l’« événement de plus haut niveau et de plus grande envergure dans les relations entre la Russie et l’Afrique », dans le but d’instaurer un « nouveau niveau de partenariat mutuellement bénéfique » entre la Russie et le continent.

L’« objectif de cet événement est de promouvoir les efforts visant à renforcer la coopération globale et égale entre la Russie et les nations africaines dans tous les domaines de la société, y compris la politique, la sécurité, les relations économiques, la science et la technologie, ainsi que les sphères culturelles et humanitaires », précisent les organisateurs.

 

La prudence l’emporte

Le contexte est néanmoins particulier, alors que la crise ukrainienne – qui avait entraîné le report du sommet, en 2022 – perdure. Sur ce point, un sondage de l’IFOP semble montrer que les Africains penchent plutôt du côté de l’Ukraine. Une majorité des personnes interrogées par l’institut dans six pays –dont le Sénégal –, estime que l’invasion russe de l’Ukraine est contraire aux principes du droit international, que les forces russes devaient se retirer d’Ukraine et que la Russie est coupable de crimes de guerre.

 

Cela dit, les Africains se montrent prudents : il ne s’est trouvé aucune majorité, dans chaque pays sauf en Afrique du Sud (51%), pour valider la proposition : « Mon propre gouvernement devrait se préoccuper de l’occupation par la Russie de certaines parties de l’Ukraine et insister sur le retrait des forces russes. » Ils sont 37% au Sénégal à approuver cette proposition, et 48% à la rejeter…

Pas question toutefois de soutenir la Russie pour le prétexte que « nous dépendons des importations de céréales et d’engrais venant de ce pays ». Une moitié des Sénégalais rejette cette proposition et 67% des Ghanéens, par exemple. Dans l’ensemble, « les Africains expriment le sentiment que leur continent devrait rester non aligné ou neutre dans ce conflit », conclut Ipsos. À noter que les Nigérians considèrent, en (courte) majorité, que les Africains devraient soutenir l’Ukraine et ne pas adopter une attitude de neutralité.

De larges majorités ont reconnu que la guerre n’était pas dans l’intérêt de l’Afrique, car elle avait des effets néfastes sur l’approvisionnement alimentaire et les coûts de l’énergie. Et une large majorité a également convenu qu’« ayant vécu le colonialisme, les conflits et les occupations forcées, nous ne devrions soutenir aucun pays dans ses tentatives d’annexer illégalement des parties d’un autre pays sans en subir les conséquences ».

La plupart des Africains ont adopté une position neutre lorsqu’on leur a demandé si leur propre gouvernement devait soutenir la Russie ou l’Ukraine. La majorité des personnes interrogées soutiennent que le résultat idéal se situerait à mi-chemin entre les deux extrêmes. Il est important de noter qu’une plus grande proportion de personnes dans les six pays juge que le soutien à l’Ukraine plutôt qu’à la Russie était dans le meilleur intérêt de leur pays.

 

Étude réalisée aléatoirement au téléphone par Ipsos auprès de personnes de plus de 18 ans sensibilisées aux affaires mondiales et à l’actualité, du 31 mai au 23 juin 2023.

@NA

Écrit par
Laurent Allais

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