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Politique

La France promet une relation équilibrée et responsable avec l’Afrique

La France promet une relation équilibrée et responsable avec l’Afrique
  • Publiémars 1, 2023

Le président français effectue une tournée en Afrique centrale, du Gabon à la RD Congo en passant par l’Angola et le Congo Brazzaville. L’occasion pour Emmanuel Macron de mettre en actes les promesses d’un rapport nouveau avec l’Afrique, fait de partenariats et de recherche des intérêts mutuels.

 

Emmanuel Macron entame sa tournée africaine par Libreville, pour assister au Sommet One Forest sur la biodiversité des forêts. Un événement voulu par le président français et son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba à l’automne 2022.

Cette tournée le conduira en Angola, au Congo, pour s’achever à Kinshasa (RD Congo), le 5 mars 2023. L’occasion pour le chef de l’État de redorer le blason de la France, écorné par l’échec de la mission Barkhane au Sahel et le départ des troupes françaises au Mali et au Burkina Faso. « Le moment est venu de faire un choix sur les rapports que nous voulons entretenir », a déclaré Emmanuel Macron à la veille de son départ.

Emmanuel Macron a annoncé le vote par le Parlement français, dans les prochaines semaines, d’une loi-cadre destinée à la restitution de nouvelles œuvres d’art aux pays africains qui le demandent.

Certains « choix » sont d’ailleurs actés : la France enverra moins d’effectifs militaires en Afrique, privilégiera la cogestion des différents dispositifs, et privilégiera également la formation des troupes africaines. Il promet une « transformation » des bases militaires en Afrique, marquée par « une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains ».

Clairement, Emmanuel Macron veut à la fois se soustraire de l’image de « néocolonialisme » qui colle à la peau de la diplomatie française, et marquer la différence avec la logique de « prédation » – dixit le Président français – d’autres puissances ; entendre la Chine et la Russie. Attention, prévient-il toutefois, la réorganisation des bases militaires n’a pas vocation à devenir un retrait ou un désengagement. Certaines troupes seront redéployées là où les pays africains le demandent – comme le Niger – ou ne s’y opposent pas – la base de Djibouti, par exemple, n’est en rien concernée par la « transformation élyséenne », au détriment sans doute de la présence au Sénégal, en Côte d’Ivoire, et au Gabon. Trois pays où la France compterait 1 700 soldats. Pas question pour autant d’abandonner la lutte contre le djihadisme, mais la France ne souhaite plus rester en première ligne. Abandonnée qu’elle fut, il est vrai, par ses partenaires européens au Sahel, ces dernières années.

 

La France défend ses intérêts

Au-delà de ces questions militaires, Emmanuel Macron veut convaincre que la France rejette « la grille de lecture du passé » et que l’Afrique n’est pas « un pré carré » où l’on vient dire aux habitants ce qui est bon pour eux. Bref, le président français souhaite « une relation équilibrée, réciproque et responsable » avec les pays africains. En Afrique, la France a des intérêts et des devoirs. Sur ces points, il sera attendu. Par exemple, en Angola, Emmanuel Macron parlera sans doute d’intérêts pétroliers, tandis que dans les deux Congo, on attend soit qu’il prenne ses distances, soit au contraire qu’il affirme son soutien, au les chefs d’État en place à Brazzaville et Kinshasa. Dans les deux cas, l’image risque de primer sur le fonds des discours ou les décisions éventuellement prises, redoutent les observateurs de la vie politique africaine.

Au Gabon, le président français tente de ne parler que d’environnement, de biodiversité, afin de ne pas donner l’impression de soutenir le président Ali Bongo, tandis que le Congo va entamer une campagne électorale.

Le passage par l’Angola veut également montrer que la France ne se préoccupe pas que des pays francophones. À Luanda, le président français signera, le 3 mars, un partenariat de développement de la filière agricole.

« La France vient défendre ses intérêts en Afrique, mais dans le respect des intérêts des pays africains dans lesquels elle se déploie », a déclaré le chef de l’État selon qui « cela va mieux en le disant ».

La tournée en Afrique fera également une large place au volet culturel.

Sur ce point, Emmanuel Macron a déjà annoncé le vote d’une « loi-cadre » destinée à la restitution de nouvelles œuvres d’art « aux pays africains qui le demandent ». La ministre française de la Culture devrait proposer « dans les prochaines semaines » l’inscription d’un projet de loi au Parlement. Le texte devrait encadrer « la méthodologie et les critères » pour procéder à ces restitutions. Le chef de l’État espère entraîner les autres pays européens dans cette démarche.

@NA

 

Écrit par
Laurent Allais

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