Guinée : Doumbouya caporalise l’armée et le pays

Après avoir renversé le président Alpha Condé, le président de la transition guinéenne, le colonel Mamady Doumbouya, a profondément remanié la haute hiérarchie militaire.
Par Serges David
Avec une flopée de décrets publiés le mardi 12 octobre au soir, le colonel putschiste le colonel Mamady Doumbouya continue la « décondésation » de la vie publique.
En Guinée, personne, pour l’heure, en dehors de Doumbouya, ne voit la pertinence de ces changements. Ces mises à l’écart expriment-elles une crise larvée entre les putschistes et l’ancienne hiérarchie militaire mise en place sous Alpha Condé ? La Guinée, c’est certain, n’est pas au bout du tunnel.
Mardi des piliers de l’ancien régime déchu du président Alpha Condé ont été manu militari mis à la retraite. Au total, quarante-deux (42) généraux ont été éjectés de l’état-major général et des différents corps de l’armée.
Dans le détail, le chef d’état-major des armées, le général Namory Traoré, a été brutalement remercié et remplacé par le colonel Sadiba Koulibaly qui était en poste au Centre d’entrainement commandos aux opérations de maintien de la paix à Kindia (130 km à l’est de Conakry).
La gendarmerie nationale n’est pas non plus épargnée, car le général Ibrahima Baldé, haut commandant de cette institution régalienne, a cédé, contre son gré, sa place au colonel Balla Samoura, commandant de la gendarmerie de la zone spéciale de Conakry.
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Fait étonnant et même inquiétant, le général Sékouba Konaté – ancien président de la transition militaire de 2009 à 2010 – a été mis ipso facto à la retraite forcée.
Et de façon hermétique, le colonel Mamady Doumbouya est en train de verrouiller tout le système guinéen. Il ne s’est pas contenté seulement de l’état-major et de la gendarmerie nationale, au sein des autres corps, tous les titulaires des postes et leurs adjoints au sein de l’armée de terre, de la marine, de l’armée de l’air et de l’inspection générale de l’armée, ont été tous été mis à la retraite d’office et remplacés par des jeunes officiers supérieurs inconnus.
En Guinée, personne, pour l’heure, en dehors de Doumbouya, ne voit la pertinence de ces changements. Ces mises à l’écart expriment-elles une crise larvée entre les putschistes et l’ancienne hiérarchie militaire mise en place sous Alpha Condé ? La Guinée, c’est certain, n’est pas au bout du tunnel.
@SD