Blaise Compaoré, un aller-retour au Burkina-Faso

L’ancien président du Burkina-Faso, pourtant sous le coup d’une condamnation à la prison à vie pour sa participation à la chute de Thomas Sankara, en 1983, est revenu à Ouagadougou. Il repartirait vers la Côte d’Ivoire dès dimanche.
Par Laurent Allais
En milieu d’après-midi, ce 7 juillet, Blaise Compaoré, a fait son retour à Ouagadougou. Sitôt atterri sur une base aérienne, l’ancien président burkinabé est monté dans un hélicoptère qui l’a conduit à la Présidence. Cette « visite », longuement préparée entre les dirigeants ivoiriens et burkinabè, entre dans le cadre du processus de réconciliation nationale.
Pourtant, Blaise Compaoré a été condamné, en avril 2022, à la prison à vie dans le cadre du « procès Sankara » qui a dégagé les responsabilités dans la chute et la mort de Thomas Sankara, en 1983. Les associations de juristes internationaux, qui s’étaient mobilisés pour que justice soit rendue à Thomas Sankara, ainsi que les défenseurs des droits de l’homme, demandent que les conclusions du procès soient respectées, c’est-à-dire que Blaise Compaoré soit conduit en détention.
Ce ne sera probablement pas le cas. La junte au pouvoir, soucieuse de ne pas s’attirer les foudres de la CEDEAO, a organisé une réunion de « Réconciliation » entre les anciens chefs d’État. Elle a proposé à la Côte d’Ivoire de reprendre contact avec Blaise Compaoré, avant, dans un second temps, de proposer à ce dernier de participer à la fameuse réunion.
Peu après son arrivée à Accra pour le sommet de la CEDEAO, le week-end dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara a reçu un émissaire de Ouagadougou, le ministre d’État chargé de la Réconciliation, Yéro Boly. Ce dernier l’a l’informé de la tenue prochaine de cette rencontre des anciens chefs d’État et de l’avancée du processus de réconciliation. Ainsi que de la libération presque totale de l’ancien président Roch Christian Marc Kaboré, jusque-là assigné à résidence.
Semble-t-il, les choses se sont accélérées les jours suivant, la Côte d’Ivoire envoyant des émissaires à Ouagadougou. Très vraisemblablement, Alassane Ouattara a reçu des garanties selon lesquels Blaise Compaoré ne serait pas arrêté et pourrait revenir en Côte d’Ivoire.
@NA