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Politique

Denis Mukwege candidat à la Présidence de la RD Congo

Denis Mukwege candidat à la Présidence de la RD Congo
  • Publiéoctobre 2, 2023

Le célèbre médecin s’est montré très offensif lors de sa déclaration de candidature, se présentant comme « un citoyen indigné, révolté » qui veut marquer « une véritable rupture ». Il lui faudra s’imposer, en quelques semaines, face à des vieux routards de la politique.

 

Cette fois, c’est officiel. Le Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, est candidat à la présidence de la RD Congo. « L’homme qui répare les femmes » a officialisé sa candidature le 2 octobre 2023, lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Plusieurs personnalités de la société civile poussaient à la candidature du Prix Nobel 2018, lequel, sans jamais quitter le débat public ni craindre de s’opposer au pouvoir en place, n’est jamais entré dans le jeu politicien. Voici deux semaines, diverses associations de femmes, de syndicats, d’élus locaux, ont remis un chèque de 100 000 dollars au Dr Mukwege, dans son hôpital de Bukavu. Cette somme représente la caution nécessaire pour déposer sa candidature.

Selon son entourage, le docteur-candidat présentera un programme organisé autour de douze piliers. Le premier serait la paix et la sécurité, dans un pays qui connaît la guerre à l’Est.

« Je connais toute la souffrance que notre population vit au quotidien, avait alors déclaré Denis Mukwege. « Que cette population soit capable de cotiser 100 000 dollars pour moi, cela veut dire simplement que vous n’allez plus reculer. Vous êtes déterminés à être un peuple libre, vous voulez être indépendants. Quand le peuple décide de prendre le pouvoir, aucun système ne peut s’opposer. »

Cette candidature intervient d’ailleurs deux jours avant la clôture des inscriptions devant la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le scrutin est prévu le 20 décembre 2023. La campagne électorale sera donc très courte, pour un pays de 2,34 millions de km carrés.

Ses soutiens, qui l’avaient déjà poussé à se présenter dans le passé, étaient donc devenus plus insistants. Et l’intéressé a confirmé devant la presse : « Notre pays va mal, je ne vais pas attendre 2028. Je ne le fais pas par intérêt, ni pour le pouvoir, mais pour sauver ma patrie. Demain ce sera trop tard, j’y vais maintenant. »

 

Près de vingt autres candidatures

Et le nouveau candidat de se faire très dur. Il a dénoncé « les rapaces qui font main basse sur les richesses de la RD Congo », accusant l’administration au pouvoir de « préparer la fraude » au lieu de « préparer un bilan ». Il estime que la Constitution « est foulée sous le regard complaisant de celui qui est censé en être le garant ». Dans ces conditions, sa candidature représente une « véritable rupture ».

Médecin gynécologue, Denis Mukwege, 68 ans, travaille depuis une trentaine d’années auprès des victimes de violences sexuelles à Bukavu, à l’est du Congo. Il y opère principalement les femmes et les enfants ayant subi des mutilations génitales

Selon son entourage, le docteur-candidat présentera un programme organisé autour de douze piliers. Le premier serait la paix et la sécurité, dans un pays qui connaît la guerre à l’Est. Il s’agit d’éviter l’éclatement du pays, au gré des revendications des groupes armés. Le deuxième pilier serait relatif à la justice et à l’état de Droit. Un domaine d’intervention récurrent du médecin, qui réclame depuis toujours la fin de l’impunité contre les auteurs de violences.

Avant de prononcer son discours de candidature, Denis Mukwege a d’ailleurs fait observer une minute de silence pour toutes les victimes des conflits au Congo. « Je suis un citoyen indigné, révolté », a-t-il justifié.

Le populaire médecin du Congo ne sera pas le seul à prétendre au fauteuil occupé par Félix Tshisekedi, ils sont une vingtaine sur les rangs. À commencer, bien sûr, par le président sortant. Moïse Katumbi est la personnalité de l’opposition la plus connue dans le pays. Avec Martin Fayulu – candidat qui s’estime toujours, non sans quelques raisons, le vainqueur du scrutin de 2018. Il avait annoncé un temps que son parti boycotterait le scrutin, a finalement fait acte de candidature, le 30 septembre. Pourtant, sans attendre de décision officielle la part du leader du parti ECiDé, l’un de ses membres influents, Ados Ndombasi, a annoncé qu’il se ralliait à Denis Mukwege. Un candidat surprise de la société civile pourrait également se présenter, à moins qu’il ne laisse le champ libre au Prix Nobel.

De son côté, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, est toujours candidat, bien qu’empêtré dans un procès pour détournement de fonds. « Moi, je n’ai pas beaucoup de promesses à faire, ayant été Premier ministre, chef du gouvernement, j’ai fait beaucoup de choses qui restent dans la mémoire des Congolais. J’ai stabilisé le cadre macro-économique, le taux de change est resté stable pendant près de huit ans », a déclaré Matata Ponyo à la sortie du bureau de la CENI, la semaine passée. Il est d’ailleurs le premier à avoir formellement déposé son dossier.

@NA

Écrit par
Laurent Allais

1 Commentaire

  • Afin que la RDCongo puisse enfin démarrer et se développer il est impératif de en place, de toute urgence, une fonction publique forte avec à la tête de ses administrations des personnalités bien formées, bien payées et bien contrôlées.

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