Burkina Faso: Objectif Kosyam

L’élection présidentielle d’octobre 2015 sera largement ouverte. Entre les anciens compagnons de Blaise Compaoré, ceux qui lui sont restés fidèles et les Sankaristes, s’engage la bataille pour occuper le palais présidentiel de Kosyam.
Nouvelle donne, au Burkina Faso, quelques mois après le départ de Blaise Compaoré. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancien parti au pouvoir, peine à remobiliser ses troupes. Considérablement affaibli et privé de mentor, le CDP doit faire face à une saignée progressive dans ses rangs, à l’approche des échéances électorales. La scène politique reste pour le moment dominée par les partis de l’opposition que le refus de modification de l’article 37 avait unifiés. Blaise Compaoré parti, l’entente cordiale entre ces différents partis s’effrite, ce qui préfigure de chaudes empoignades en perspective.
D’autant que de nouvelles formations politiques font leur apparition, revigorées par la possibilité de prendre pied dans certaines régions du pays, face à la probable déconvenue du CDP. La plus significative reste la Nouvelle alliance du Faso (NAFA). Inspiré par Djibril Bassolé, l’ancien ministre des Affaires étrangères et fidèle de Compaoré, ce mouvement est constitué d’anciens cadres du CDP, mais aussi de l’Alliance pour la démocratie et la fédération – Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) de Gilbert Ouédraogo.
Les partis politiques qui tentent de faire vivre l’héritage politique du leader de la révolution burkinabé, Thomas Sankara, ont entrepris de mettre un terme à leurs divisions. Trois partis se réclamant de Sankara ont créé, en octobre 2014, une union dénommée « Front progressiste sankariste » (FPS).
Les candidats à la course présidentielle sont pour la plupart, déjà connus. Aucun mystère n’existait sur les candidatures de Rock Marc Christian Kaboré du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), de Zéphirin Diabré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), de Bénéwendé Stanislas Sankara pour le Front progressiste Sankariste (FPS), ou de Tahirou Barry du Parti de la renaissance nationale (Paren). On évoque de plus en plus des candidatures « kaki » avec des officiers, tous proches de Blaise Compaoré.
Il s’agit, outre Djibril Bassolé, de Jean-Baptiste Natama, ancien directeur de cabinet de la présidente de la Commission de l’Union africaine ; Yacouba Ouédraogo, ancien ministre des Sports et fondateur de Burkina nouveau, un regroupement populaire.
Les partis politiques qui tentent de faire vivre l’héritage politique du leader de la révolution burkinabé, Thomas Sankara, ont entrepris de mettre un terme à leurs divisions. Trois partis se réclamant de Sankara ont créé, en octobre 2014, une union dénommée « Front progressiste sankariste » (FPS). Regroupant l’Union pour la renaissance (UNIR-PS), la Convention nationale révolutionnaire (CNR-MS) et le Front des forces sociales (FFS), ce rassemblement fait le serment d’« être au côté du peuple burkinabé pour que l’alternative sankariste triomphe en 2015 », martèle Bénéwendé Stanislas Sankara, porté à la tête du FPS.
Saran Sérémé courtisée
Une autre coalition sankariste, l’Union révolutionnaire du Faso (Urefa) regroupe l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR), la Convergence de l’espoir (Espoir) et l’Union pour la renaissance démocratique – Mouvement sankariste (URD-MS). Des tractations sont en cours pour présenter une unique candidature « sankariste ». Stanislas Bénéwendé Sankara semble le mieux placé.
Depuis qu’elle a claqué, en septembre 2012, la porte du parti au pouvoir pour rejoindre les rangs de l’opposition, Saran Sérémé est devenue la figure féminine du Burkina Faso. Bien implanté dans plusieurs régions du pays, le Parti pour le développement et le changement (PDC) fait l’objet de convoitises, tant de ses anciens camarades du CDP que du MPP. Auréolée de son parcours (vice-présidente au parlement de la Cedeao, commissaire politique régionale adjointe du CDP et présidente du Caucus genre de l’Assemblée nationale), Saran Sérémé a décidé – pour l’instant – de parcourir les provinces en vue d’implanter le PDC et convaincre les Burkinabè qu’elle peut être un candidat crédible pour Kosyam.