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Politique

Ali Bongo, favori contre 18

Ali Bongo, favori contre 18
  • Publiéjuillet 24, 2023

Les pronostics vont en faveur d’une réélection du président gabonais Ali Bongo Ondimba, lors du scrutin présidentiel à un tour du 26 août. Aucune figure de l’opposition ne semble en capacité de réunir davantage de suffrages que le sortant, sauf désistements de dernière heure.

 

Ils seront 18 candidats à défier le président sortant du Gabon, Ali Bongo Ondimba, lors des élections du 26 août 2023. Le Centre gabonais des élections (CGE) a retenu 19 candidats sur 27 postulants, soit cinq de plus qu’en 2016. Une courte campagne s’ouvre donc, même si de nombreux candidats sont à la rencontre de leurs électeurs depuis plusieurs mois. Y compris le Président lui-même, vedette d’une « tournée républicaine » aux allures de pré-campagne électorale. Ali Bongo n’est officiellement candidat, investi par son parti, que depuis le 9 juillet.

Alternance 2023 continue de protester contre les modifications du Code électoral. Notamment la décision de réduire à trois, maximum, le nombre d’observateurs dans chaque bureau de vote.

Le Président sortant fait figure de favori, dans un scrutin à un seul tour. L’émiettement des candidatures rend quasi impossible la victoire d’un opposant. La campagne électorale officielle débutera le 11 août. Le 26 août, se dérouleront également des élections législatives et municipales. Ali Bongo (et sa majorité) semble donc en mesure de bénéficier d’un troisième mandat électif, ce qui, au terme de celui-ci, l’aurait placé pour 19 ans à la tête de son pays ; le mandat présidentiel ayant été ramené à cinq ans.

En effet, Ali Bongo, 64 ans, est arrivé au pouvoir en 2009 après la mort de son père, Omar Bongo Ondimba. On se souvient que sa réélection en 2016, emportée de peu (5 500 voix), avait été le prélude à de fortes violences dans le pays, causant la mort d’au moins cinq personnes. À noter que le principal opposant d’alors, le diplomate Jean Ping (81 ans), n’est cette fois pas dans la course, considérant les élections comme étant « un simulacre » ; il a annoncé son intention de ne soutenir personne.

De son côté, l’opposition avance donc en ordre dispersé mais des désistements ou de regroupements de candidatures aux législatives ne sont pas exclus. La plateforme Alternance 2023 travaille ainsi à une candidature commune entre deux ténors de l’opposition ; Alexandre Barro Chambrier, du Rassemblement pour la Patrie et la modernité. L’homme a été ministre entre 2004 et 2012, donc sous les régimes des deux Bongo.

 

Affaire de famille

Paulette Missambo
Paulette Missambo

Autre ténor de l’opposition, Paulette Missambo est officiellement candidate ; celle qui représente l’Union nationale a également été ministre du temps d’Omar Bongo.

En revanche, le CGE a invalidé – sans en invoquer le motif –, la candidature de Jean Boniface Assélé, du Centre des libéraux réformateurs. Ce général à la retraite préparait pourtant cette candidature de longue date, ayant réussi à fédérer une dizaine de petits partis sur son nom. Les Gabonais ne pourront donc pas goûter un affrontement entre Jean Boniface Assélé et Ali Bongo, qui n’est autre que son neveu !

Ali Bongo qui aura le soutien de Charles Mba ; l’ancien ministre du Budget avait soutenu Jean Ping en 2016 avant de s’exiler en France durant sept ans. Animateur d’un cercle de réflexion particulièrement actif auprès de la diaspora, « Pour le Gabon », Charles Mba a récemment été nommé au poste de haut-commissaire auprès de la Présidence, acceptant ce qu’il qualifie de « geste d’ouverture » d’Ali Bongo.

De son côté, Alternance 2023 continue de protester contre les modifications du Code électoral. Notamment la décision de réduire à trois, maximum, le nombre d’observateurs dans chaque bureau de vote : un observateur désigné par la majorité, un par l’opposition, l’autre par des candidats indépendants. Selon la plateforme, les représentants dits « de l’opposition » seraient en réalité bien peu nombreux. De plus, le nouveau dispositif supprime la collecte, électeur par électeur, des bulletins non choisis. Un dispositif censé prévenir les fraudes et les pressions au vote, chaque candidat devait se munir de l’ensemble des bulletins pour voter.

En février 2023, un « forum de concertation », boudé par les principaux leaders de l’opposition, avait acté les modifications constitutionnelles ; une manœuvre destinée à permettre la réélection d’Ali Bongo, avait alors dénoncé l’opposition.

@NA

Écrit par
Laurent Allais

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