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Opinion

Les pays développés doivent financer l’infrastructure verte

Les pays développés doivent financer l’infrastructure verte
  • Publiéaoût 4, 2023

Le développement de l’énergie verte est une priorité absolue pour l’Afrique, mais malgré les rendements élevés qu’il offre, l’investissement dans l’infrastructure verte de l’Afrique n’attire pas suffisamment de fonds de la part des investisseurs privés.

 

La capacité de l’Afrique à répondre à ses besoins quasi illimités en matière d’infrastructures nécessite un programme coordonné de grande envergure.

Près de la moitié des pays du continent sont confrontés à un grave problème d’endettement, avec des risques élevés de défaillance de l’État, un service de la dette écrasant et des événements climatiques extrêmes qui amplifient ces problèmes de manière exponentielle.

L’accent mis sur les investissements dans des infrastructures respectueuses du climat et sur l’utilisation de nouvelles technologies pour aider le continent à accélérer sa transition vers le zéro émission est tout à fait bienvenu.

La priorité est donc de mettre en place de nouvelles infrastructures vertes, qui sont essentielles pour améliorer la résistance au climat et stimuler la croissance, car les pays qui donnent la priorité à la croissance verte génèrent une plus grande croissance globale en étant mieux à même de faire face aux chocs climatiques.

Pourtant, outre le fait qu’ils souffrent de manière disproportionnée du blanchiment d’argent et de la contrebande illicite de métaux précieux et de minerais, les pays africains ont mobilisé la part la plus faible du financement privé pour le climat dans le monde : bien que leurs besoins soient les plus importants, ils reçoivent le moins d’aide, selon la Banque africaine de développement.

Et ce, bien que les investissements dans les infrastructures des secteurs à faible émission de carbone et résilients au changement climatique en Afrique offrent des rendements très élevés pour le financement privé de la lutte contre le changement climatique.

De nombreuses options de financement climatique sont proposées : obligations sociales, obligations et prêts verts, obligations de durabilité et obligations et prêts liés à la durabilité, tarification du carbone, échanges dette-climat et financement mixte. Pourtant, la part de l’Afrique dans le financement vert a été pitoyablement faible, généralement inférieure à 0,5 %.

Une exception notable est l’initiative de la Grande Muraille Verte qui prévoit de bénéficier à la région du Sahel en finançant la séquestration du carbone par la plantation d’arbres, la restauration de paysages dégradés et la revitalisation de milliers de communautés.

 

L’énergie verte est une priorité absolue

Lancée en 2007 par l’Union africaine, elle serait la plus grande structure vivante de la planète, s’étendant sur 8 000 km à travers 22 pays africains.

Le projet Desert to Power de la Banque africaine de développement présente également un énorme potentiel, notamment en ce qui concerne l’exploitation du vaste potentiel d’énergie solaire du Sahara.

Un autre objectif est de faire de l’Afrique un fournisseur mondial d’hydrogène vert, avec des projets d’hydrogène à grande échelle prévus en Afrique du Sud, en Égypte, en Mauritanie, au Maroc, en Namibie et au Niger.

Étant donné les vastes ressources du continent en minéraux verts essentiels – tels que le cobalt, le cuivre, le lithium, le nickel, le graphite et le manganèse –, les investissements dans les infrastructures africaines peuvent également rapporter gros en favorisant des formes d’énergie plus vertes pour les véhicules, qu’il s’agisse de batteries électriques ou d’hydrogène.

Alors que 600 millions d’Africains, soit 43 % du continent, n’ont pas accès à l’électricité et que moins d’un Africain sur cinq est raccordé à un réseau énergétique national, l’investissement dans les infrastructures d’énergie verte est une priorité absolue.

En mai 2013, les chefs d’État africains ont signé un engagement en faveur d’un plan de développement sur 50 ans pour le continent, comprenant un réseau intégré de trains à grande vitesse, le projet de barrage du Grand Inga, en RD du Congo, un marché unique du transport aérien africain et une infrastructure terrestre intra-africaine à large bande.

Cette dernière est nécessaire de toute urgence, car la disponibilité de l’internet mobile en Afrique est bien inférieure à celle des autres régions.

Pour contribuer à répondre à ces besoins, la société Africa50 se positionne comme un investisseur de premier plan dans le domaine des infrastructures en mobilisant des fonds privés – et avec tous les gouvernements africains comme actionnaires, elle est bien placée pour faire une énorme différence. L’accent mis sur les investissements dans des infrastructures respectueuses du climat et sur l’utilisation de nouvelles technologies pour aider le continent à accélérer sa transition vers le zéro émission est tout à fait bienvenu.

Mais ce qui reste clair, c’est que le monde développé doit financer les infrastructures vertes dont le continent africain a désespérément besoin et sans lesquelles les pays en développement ne pourront pas lutter contre leurs propres urgences climatiques.

 

 

 

 

 

 

Lord Peter Hain est un ancien ministre britannique et militant anti-apartheid. Il est le président d’IC Intelligence.

 

@AB

 

Écrit par
Lord Peter Hain

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