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Opinion

Les banques au service d’une économie émergente

Les banques au service d’une économie émergente
  • Publiéoctobre 21, 2019

Malgré un contexte politique difficile, les banques égyptiennes ont su faire preuve de résilience. Avec un taux de croissance réel moyen proche de 4 % au cours des trois dernières années, le secteur bancaire est considéré comme l’un des plus dynamiques du pays.

Par Dhafer Saïdane, professeur à la SKEMA Business School 

Troisième géant économique d’Afrique après le Nigeria et l’Afrique du Sud, l’Égypte dispose d’un secteur bancaire qui figure parmi les cinq meilleurs en termes de croissance et de rentabilité dans la région MENA.

L’une des principales initiatives prises pour encourager la bancarisation a été l’émission de 4,5 millions de cartes par des institutions gouvernementales et de 7 millions supplémentaires pour les retraités. Depuis lors, tous les versements de salaires s’effectuent via le système bancaire. 

Ainsi, sur l’exercice 2018, le PIB réel a progressé de 5,3 %, contre une moyenne annuelle de 4,3 % les trois années précédentes. Selon le FMI, les secteurs bancaires d’Afrique du Sud, d’Égypte et du Nigeria détiennent à eux seuls 62 % de la croissance totale des revenus africains. La Banque centrale d’Égypte prévoit d’ailleurs une croissance continue du secteur financier à moyen terme. 

En 2003, l’Égypte a réformé son système bancaire en vertu de la loi 88/2003. En 2005, le décret présidentiel n° 64 a relevé les exigences minimales de fonds propres pour les banques de 100 millions à 500 millions de livres égyptiennes (27,6 millions d’euros, 30,4 millions de dollars) pour les banques nationales et de 10 millions $ à 50 millions $ pour les succursales de banques étrangères. 

Le système bancaire égyptien comprend 38 banques classées en banques commerciales privées et banques non commerciales publiques. En 2018 elles comptent 111 184 collaborateurs et 4 155 agences pour environ 4,5 guichets pour 100 000 clients.

Des services de guichets automatiques sont proposés dans toutes les agences bancaires et dans de nombreux points de vente. L’Égypte compte plus de 11 582 distributeurs automatiques et 70 500 terminaux de paiement. En 2018, le pays comptait 15,9 millions de cartes de débit, 10,6 millions de cartes prépayées et 4,8 millions de cartes de crédit en circulation. 

Une rentabilité soutenue 

La Banque nationale d’Égypte, avec un total du bilan de plus de 86 milliards $ et la Banque Misr avec environ 50 milliards $, sont de grandes banques du secteur public qui contrôlent presque 50 % du secteur bancaire. La Commercial International Bank (CIB) est la principale banque du secteur privé.

En pratique, la grande majorité de ces banques opèrent en tant que banques commerciales, bien qu’il existe quelques banques spécialisées comme dans l’agriculture et l’immobilier.

L’Égypte figure parmi les principaux marchés émergents de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. D’après la base de données Orbis bank, la taille du secteur bancaire égyptien, exprimé en total d’actifs, dépasse les 200 milliards $. Ce qui représente plus de 30 % de celui des six pays d’Afrique du Nord réunis. 

Or, les banques d’Afrique du Nord, avec environ 600 milliards $ d’actifs, représentent presque 50 % du total de l’actif de toutes les banques du continent réunies soit environ 1 300 milliards. L’Égypte représente à elle seule presque 16 % des actifs totaux, le Maroc 13 %, l’Algérie 7 % enfin la Tunisie 2,5 %. 

En 2019, les banques égyptiennes conservent une forte croissance du crédit et une rentabilité soutenue, même si le début de la décennie a été marqué par une tendance baissière. 

Le secteur demeure prometteur quant à ses perspectives de croissance notamment en matière d’allocation du crédit. Les prêts à la banque de détail sont en hausse et représentent 19,5 % du portefeuille de prêts bancaires. La population nombreuse de l’Égypte offre de grandes possibilités de développer davantage la banque de détail et les initiatives d’inclusion financière de la Banque centrale accélèrent encore la croissance du secteur. 

Écrit par
Par Dhafer Saïdane

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