L’Afrique manque d’infrastructures de sécurité numérique

L’économie numérique florissante du continent regorge d’opportunités de croissance, mais présente également des défis à relever pour que les avantages de la technologie soient pleinement exploités.
L’un des défis les plus importants auxquels l’Afrique est confrontée est le manque d’infrastructures de sécurité numérique.
Alors que de nombreux pays africains se concentrent sur la construction de réseaux électriques et internet fiables pour développer leurs écosystèmes de start-up, la cybersécurité n’est souvent pas considérée comme la priorité qu’elle mérite.
Environ 90 % des entreprises africaines fonctionnent sans protocoles de cybersécurité en place, ce qui les rend vulnérables aux cybermenaces, telles que le piratage, le phishing et les attaques de logiciels malveillants.
Les conséquences économiques de l’insécurité numérique sont déjà considérables. On estime qu’elle coûte chaque année 570 millions de dollars à l’Afrique du Sud, 500 millions de dollars au Nigeria et 36 millions de dollars au Kenya.
En outre, des enquêtes menées auprès de PDG en Afrique ont révélé que les entreprises sont plus réticentes que les particuliers à adopter et à utiliser l’internet pour le commerce électronique par crainte d’une sécurité insuffisante des données – un secteur qui devrait atteindre 180 milliards de dollars par an d’ici 2025.
Le manque de sécurité numérique en Afrique n’est pas seulement un problème pour les entreprises existantes, mais aussi pour les start-up. Avec l’utilisation croissante des technologies numériques dans des domaines tels que la santé et l’éducation, la sécurité des données personnelles est devenue primordiale.
Si, par exemple, une start-up facilitant la communication entre les pharmacies et les compagnies d’assurances devait subir une violation de données, les informations personnelles de ses clients seraient à haut risque, ce qui pourrait conduire à un vol d’identité et à d’autres formes de cybercriminalité.
Quelles sont donc les mesures à prendre ?
Tout d’abord, les gouvernements doivent investir dans des stratégies de cybersécurité, notamment en établissant des cadres réglementaires et en mettant davantage l’accent sur l’éducation à la cybersécurité, afin de garantir que la prochaine génération dispose des connaissances et des compétences nécessaires pour faire face aux cybermenaces.
Une lente prise de conscience contre les cyberattaques
Ensuite, les entreprises technologiques doivent développer des solutions spécifiquement adaptées aux besoins des entreprises africaines. Une récente réussite, la start-up sud-africaine Sendmarc, qui a levé 7 millions de dollars la semaine dernière, a montré que l’intérêt des investisseurs est considérable.
Le potentiel de l’économie numérique en Afrique est énorme, mais les choses peuvent mal tourner si la sécurité numérique ne reçoit pas l’attention qu’elle mérite.
– Leo Komminoth, reporter, Tech54
@AB