Maroc : Contrat Vinci/Andritz pour une station
Le Maroc poursuit le développement de ses énergies renouvelables. Un contrat vient d’être attribué pour un nouveau projet, le deuxième seulement de ce type dans le Royaume.
Par Gérard Choisnet
Afin d’améliorer les conditions techniques et économiques de fonctionnement des moyens de production et du réseau de transport, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a entamé un programme d’identification de sites, d’étude et de réalisation de Stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) en vue de leur insertion dans son réseau.
Le projet STEP d’Abdelmoumen, situé sur l’oued Issen à environ 70 km au Nord-Est de la ville d’Agadir dans la province de Taroudant, s’inscrit dans ce cadre. Cette deuxième STEP du Maroc viendra renforcer la première, celle existante d’Afourer (460 MW, 407 GWh produits en 2016).
Selon l’ONEE, ce projet permettra principalement : d’optimiser l’exploitation des moyens de production ; de participer à la satisfaction de la demande en électricité du pays en période de pointe ; de participer au stockage de l’énergie renouvelable, objet du Programme national solaire (2000 MW) et éolien (2000 MW) à l’horizon 2020, et en particulier celle d’origine éolienne, et de valoriser cette énergie propre via un placement optimal ; d’atténuer l’impact de l’intermittence des moyens de production éoliens et solaires avec les possibilités de stockage qu’offre l’utilisation d’une STEP ; et d’améliorer la stabilité du réseau électrique de transport d’énergie du sud.
Ce projet permettra également de développer la région sur le plan social et économique, de réduire les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, et de préserver les ressources en eau puisque la STEP fonctionne en circuit fermé et n’en consomme pratiquement pas.
VINCI Construction, mandataire d’un consortium comprenant également l’entreprise d’électromécanique Andritz Hydro, a annoncé le 9 janvier l’attribution par l’ONEE du contrat de réalisation de la STEP d’Abdelmoumen.
D’un montant de 284 millions d’euros, ce projet, consistant à stocker l’énergie sous forme hydraulique, s’inscrit dans le plan de développement et d’intégration des énergies renouvelables au Maroc. Il comprend les études d’exécution, la réalisation du génie civil, la fourniture de matériel et des équipements de transfert, le montage, les essais et la mise en service de la station.
L’eau stockée dans un bassin en altitude sera libérée via une conduite de transfert (conduite forcée et galeries) de 3 km sur un dénivelé naturel d’environ 550 mètres vers un bassin situé en aval. Une usine hydroélectrique de 350 MW sera installée entre les deux bassins le long de la conduite. Cette usine réversible permettra, en mode turbinage, la production d’énergie et en mode pompage la remontée de l’eau du bassin aval vers le bassin en altitude pour produire ainsi de l’énergie renouvelable à la demande.
Le changement de cycle (pompage / turbinage) pourra se faire jusqu’à 20 fois par jour en fonction des surplus ou besoins d’énergie du réseau électrique marocain. Les performances du projet sont les suivantes, selon l’ONEE : puissance en turbinage 2 x 175 MW ; puissance en pompage 2 x 160 MW ; production turbinage annuelle 616 GWh ; consommation pompage annuelle 812 GWh.