Roman : Jours tranquilles à Tripoli
Dans Jours tranquilles à Tripoli, Maryline Dumas et Mathieu Galtier, journalistes indépendants ayant vécu à Tripoli de 2012 à 2015, avant de continuer à couvrir la Libye à partir de Tunis, présentent une vision de l’intérieur de ses convulsions à travers un carnet de bord vivant, coloré, subtil et mouvant. Une mosaïque de scènes plus ou moins tranquilles de la vie quotidienne et de portraits contrastés.
Le spectre de Mouammar Kadhafi rôde encore dans la capitale libyenne où se croisent militaires, chefs de tribus, et migrants subsahariens impatients de rejoindre l’Europe. Pourtant, le livre de Dumas et Galtier raconte aussi avec bienveillance, sensibilité et même humour – car les Libyens savent aussi être drôles, malgré la situation de crise actuelle –, l’envers du pays : des êtres humains émouvants, des familles ordinaires qui se débattent dans un quotidien fragile et compliqué sans trop comprendre ce qui leur arrive, désarroi et lassitude mêlés.
Les chroniques de Maryline Dumas et Mathieu Galtier racontent au plus près un peuple et un pays
Des gens qui tentent de survivre au chaos. Les auteurs découvrent le pays au lendemain de la chute de Kadhafi, après quarante-deux années de règne, au moment où les esprits sont encore grisés par les espoirs nés de la révolution qui venait d’avoir lieu. Puis, tout s’est gâté et les espoirs sont envolés. Jours tranquilles à Tripoli raconte, au fil du temps les joies, les doutes et les tourments d’un peuple livré à lui-même en même temps qu’aux intérêts des pays étrangers.
Chaque région, chaque ville a désormais ses propres règles. Territoires morcelés, gouvernements parallèles, rivalités tribales, milices qui s’affrontent, Daesh et les convoitises suscitées par l’or noir, avec en toile de fond la déliquescence politique et sécuritaire, rendent la vie pour le moins difficile.
Bien sûr, il y a la violence : les affrontements armés, la guerre, la révolution, les représailles imprègnent les discussions, les espérances pour l’avenir. On se baigne à la plage ou dans une piscine et on voit passer les roquettes dans le ciel. Mais on rencontre aussi des Libyens assoiffés de paix qui veulent simplement vivre, sortir les soirs de week-end, s’amuser, fumer la chicha ; voire boire de l’alcool, pour certains. Les chroniques de Maryline Dumas et Mathieu Galtier racontent au plus près un peuple et un pays.