Nicolas Normand, l’ancien ambassadeur de France au Mali, est sévère à tort ou à raison avec Paris. Pour lui, la France a ajouté un désordre au désordre existant déjà au Mali avec l’Opération Serval.
Par Serges David
A la question de savoir « pourquoi dites-vous que la France a manqué l’occasion, en 2013, de neutraliser, de désarmer tous les groupes armés du nord du Mali ? Pourquoi dites-vous qu’elle a ajouté du désordre au désordre ? », Nicolas Normand, l’ancien ambassadeur de France au Mali, répondant au journaliste de RFI, a été on ne peut plus critique, rompant ainsi avec le langage diplomatique.
« Ce groupe, on est allé le chercher et on lui a donné la ville de Kidal. Et ensuite, ultérieurement, il y a eu les accords d’Alger, qui mettent sur une sorte de piédestal ces séparatistes, à égalité en quelque sorte avec l’Etat. Cela, c’est une erreur importante« , dixit Nicolas Normand
«Sur le principe, l’opération Serval de janvier 2013 était une excellente opération. C’est-à-dire qu’il fallait empêcher les différents groupes jihadistes réunis de déferler vers le Sud et éventuellement vers Bamako. Le problème, c’est que la France a cru ensuite distinguer des bons et des mauvais groupes armés ».
Le décor ainsi planté Normand enfonce le clou : « Certains étaient perçus comme politiques et d’autres étaient perçus comme terroristes. Et l’armée française est allée rechercher ce groupe – c’était le MNLA à l’époque – ces séparatistes touaregs, d’une tribu particulière qui était minoritaire au sein même des Touaregs, les Ifoghas. Ce groupe, on est allé le chercher et on lui a donné la ville de Kidal. Et ensuite, ultérieurement, il y a eu les accords d’Alger, qui mettent sur une sorte de piédestal ces séparatistes, à égalité en quelque sorte avec l’Etat. Cela, c’est une erreur importante ». Dont acte.
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