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Lamourdia Thiombiano assure

Lamourdia Thiombiano assure
  • Publiéoctobre 22, 2014

Représentant de la FAO, Lamourdia Thiombiano considère que l’agriculture, en Afrique, devrait susciter davantage l’intérêt des banquiers et des assureurs. En dépit des risques, identifiés, le secteur est rentable.

Êtes-vous satisfait du niveau de financement de l’agriculture en Afrique par rapport aux engagements pris par les États africains, en 2003, à Maputo ?

La déclaration de Maputo, dans laquelle les chefs d’États et de gouvernements africains s’engageaient à consacrer 10 % de leur budget national à l’agriculture, concerne tous les pays africains. Aujourd’hui, plus de dix ans après, force est de constater que seulement neuf pays sur 54 ont atteint cet objectif.

Ce qui veut dire qu’il reste encore beaucoup d’efforts à faire. D’autant que ces investissements, les 10 %, s’ils servent à faciliter les processus administratifs dans les ministères, n’ont pas le même impact que l’appui qu’ils pourraient apporter aux paysans par le biais de crédits à l’achat d’intrants, par exemple. La qualité des allocations de fonds que les États africains accordent compte, donc, aussi beaucoup… C’est la raison pour laquelle l’Union africaine (UA) et le Nepad suivent de près les performances des agriculteurs dans des pays comme le Burkina Faso ou le Tchad.

Pourquoi le secteur agricole est-il si faiblement financé, en Afrique ?

Les pays doivent faire face à un nombre important de priorités en même temps : santé, éducation, etc. La FAO est justement là pour assister les États à se doter des instruments devant leur permettre de faire du secteur agricole leur priorité! Ce qui passe, d’abord, par des plans d’investissements, puis par une gestion politique adéquate et, enfin, par une meilleure allocation des ressources. En effet, il est nécessaire d’harmoniser toutes les politiques agricoles, souvent hétérogènes, en Afrique. Nous avons donc un travail de toilettage, d’harmonisation, à réaliser entre les politiques de la pêche et de l’élevage, notamment, afin de les rendre plus cohérentes avec celles relatives aux productions végétales et à la conservation des ressources naturelles. Toutefois, c’est dans la manière dont les États allouent des ressources que l’impact de l’agriculture pourra mieux se faire sentir au niveau macroéconomique. Le secteur agricole occupe 60 % à 70 % de la population en Afrique. Pourtant, son impact sur l’économie n’est pas bien perçu par les responsables.

Comment expliquez-vous que les banques et le secteur privé soient aussi réticents à y investir ?

L’agriculture est considérée comme un domaine à risque à cause, notamment, des changements climatiques. S’il n’y a pas de pluie, il n’y aura pas de récolte ! Or, le travail des banques est de minimiser les risques. On comprend donc que ces incertitudes rendent ce secteur moins attrayant pour les investisseurs privés.

De surcroît, il n’y a pas de bénéfices immédiats compte tenu du calendrier saisonnier des cultures dans la plupart des pays africains. Et, surtout, les bénéfices éventuels dépendent de la bonne organisation des marchés, des capacités de transformation ainsi que du transport. C’est cette chaîne de valeur que la plupart des banques n’arrivent pas à intégrer dans leur portefeuille d’investissement à l’exception de quelques banques agricoles dans certains pays africains.

Écrit par
ade

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