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Politique Portraits

Étienne Tshisekedi, le retour

Étienne Tshisekedi,  le retour
  • Publiénovembre 4, 2014

Depuis sa mise à l’écart par Mobutu et son retour triomphal lors de l’élection présidentielle de 2011, le Líder máximo, Étienne Tshisekedi, bien qu’affaibli physiquement, est toujours aussi populaire.

« Le pouvoir est pressé de le voir partir pour rester avec une opposition qui ne devrait pas faire le poids »

Le Landernau kinois vit au rythme des bulle­tins de santé d’Étienne Tshi­sekedi (81 ans). Évacué en avion sanitaire de Kinshasa, le 16 août, l’opposant congolais est hébergé dans un appartement à Bruxelles. Il devait y rester jusqu’à la fin septembre, confie-t-on dans son entourage, « il ne peut pas rentrer à cause de soins médicaux en cours. »

Son fils, Félix Tshisekedi, chargé des relations extérieures à l’Union pour la démocratie et le pro­grès social (UDPS, principal parti d’opposition) explique que la pression était devenue trop forte : « En RD Congo, dès qu’il fait un pas à l’extérieur de sa mai­son, c’est l’émeute. Lorsqu’il se rendait en consultation à l’hôpital, il y avait des spé­culations qu’il était gravement malade. Alors on s’est dit qu’en le sortant du pays, – avec son accord, bien sûr – cela irait mieux. Il peut se reposer tranquillement, il peut aller et venir incognito jusqu’à son rétablissement complet.»

Ayant choisi de rejoindre sa famille dont la plus grande partie est exilée à Bruxelles, le Líder máximo continue d’alimenter les espoirs de tout un peuple, à commencer par ses militants. Depuis plusieurs mois, la santé de celui qui s’était proclamé « Président élu » de RD Congo, après l’élection présidentielle contestée de 2011 face à Joseph-Désiré Kabila, apparaît chancelante. Mais, pré­cise son fils, « ce n’est pas la première fois qu’il est indisponible. En 2008, 2009 et 2010, ce fut aussi le cas. Quand il est réap­paru lors du premier congrès du parti en décembre 2010, toutes les rumeurs se sont tues. Nous y sommes habitués. Nous savons qu’il va bien et qu’il reviendra bientôt, donc nous sommes sereins. »

« Étienne Tshisedeki est notre meilleur atout. Le raffût que son déplacement a fait le prouve bien », commente un militant. « Le pouvoir est pressé de le voir partir pour rester avec une opposition qui ne devrait pas faire le poids », croit savoir un autre.

Le 4 août, la coalition contre la révision constitutionnelle en vue d’ouvrir la voie à un nouveau mandat du président Kabila a réuni plusieurs de ses composantes. Une configuration qui, selon la plupart des observateurs, annonce le ralliement d’autres opposants.

La stature d’un homme d’État ?

Né à Kananga (anciennement Luluabourg) le 14 décembre 1932, Étienne Tshisekedi obtient son diplôme de docteur en droit à l’université Lovanium de Kinshasa en 1961, devenant ainsi le premier diplômé en Droit du Congo. Déjà en 1960, il est membre du collège des Commissaires généraux, le gouvernement provisoire installé par Joseph-Désiré Mobutu, en tant qu’ad-joint du commissaire à la Justice.

Les historiens Jean Mpisi, Ludo de Witte, ainsi que d’autres, l’accusent d’avoir pris part à l’extradition de plusieurs Lumumbistes vers le Sud-Kasaï sécessionniste, mettant en avant une lettre publiée dans le journal La Nation. Cette lettre à Sa Majesté l’Empereur du Sud Kasaï « le Mulopwe » à Bakwanga, datée du 23 décembre 1960, aurait été destinée à Albert Kalonji, et est, depuis 1993, date de sa publication, copiée et recopiée dans les milieux congolais, sans qu’elle soit attestée ni contestée par Tshisekedi.

Écrit par
ade

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