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Environnement

Climat : le lourd tribut de l’Afrique

Climat : le lourd tribut de l’Afrique
  • Publiéseptembre 13, 2022

L’Afrique perd entre 5 et 15 points de croissance de son PIB par habitant en raison du changement climatique. La Banque africaine de développement presse les pays occidentaux de tenir leurs engagements financiers, devant le criant déficit de financement.

 

 

Le continent prépare activement la prochaine « Conférence des parties », dite COP27, qui se tiendra à Charm el-Cheikh du 7 au 18 novembre 202. Toujours en Égypte, au Caire cette fois, vient de s’achever un Forum pour la coopération internationale, sur le rôle des pays africains dans la détermination de l’agenda climatique.

À cette occasion, Kevin Urama, économiste en chef et vice-président de la BAD (Banque africaine de développement) a rappelé que l’Afrique perd entre 5 et 15 points de croissance de son PIB par habitant en raison du changement climatique et de ses effets connexes. C’est pourquoi le continent a besoin d’environ 1 600 milliards de dollars, d’ici à 2030, pour respecter les engagements pris par chaque pays lors de l’accord de Paris. Aussi la BAD exhorte-t-elle une nouvelle fois les pays développés à combler le « déficit de financement climatique ».

Pour lutter contre le changement climatique, « on ne peut pas compter uniquement sur le gouvernement ni sur le secteur privé ; il faut plutôt miser sur l’intégration entre le gouvernement, la société civile et le secteur privé », juge Yasmine Fouad, ministre égyptienne de l’Environnement.

Collectivement, les pays africains n’ont reçu que 18,3 milliards $ de financement climatique entre 2016 et 2019, calcule Kevin Urama. « Il en résulte un déficit de financement climatique approchant 1 300 milliards $ par an : de 2020 à 2030. »

 « Ces montants traduisent la réalité de la crise. Le changement climatique affecte gravement l’Afrique, alors que le continent ne contribue aux émissions mondiales qu’à hauteur de 3 %, a souligné l’économiste en chef de la BAD. Selon qui la communauté internationale doit respecter son engagement de fournir 100 milliards $ pour aider les pays en développement et les économies africaines à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter. « Investir dans l’adaptation au changement climatique dans le contexte d’un développement durable est le meilleur moyen de faire face aux impacts du changement climatique. ». Dans ce contexte, « le gaz doit demeurer une composante du plan du continent dans le cadre de la transition progressive vers une énergie propre », juge l’économiste.

 

Les cinq piliers de la stratégie égyptienne

Depuis de nombreuses années, plusieurs pays ont réussi à se détacher du charbon et ont utilisé le gaz comme moyen de transition vers une énergie plus propre. Et l’Afrique dispose d’un fort potentiel en matière d’opportunités d’investissements verts que le secteur privé, y compris les banques, pourrait exploiter.

Au cours de cette réunion, la ministre égyptienne de l’Environnement, Yasmine Fouad, a présenté la Stratégie nationale d’alignement de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique de son pays. Stratégie qui repose sur cinq piliers clés.

 « Le premier pilier est axé sur la manière dont nous pouvons adopter une trajectoire à faible émission de gaz à effet de serre, qui se concentre sur les secteurs liés au transport renouvelable, au gaz, à l’industrie et aux déchets », a expliqué Yasmine Fouad. « Le deuxième pilier concerne l’adaptation et la meilleure façon de rendre les communautés plus résilientes. Les troisième et quatrième sont axés sur la protection des zones côtières et sur l’amélioration de l’accessibilité et de la disponibilité de l’eau. La dernière porte sur la nécessité de développer des concoctions plus intelligentes et intégrées, et c’est bien là le stéréotype d’une stratégie climatique. »

Au plan stratégique, pour lutter contre le changement climatique, « on ne peut pas compter uniquement sur le gouvernement ni sur le secteur privé ; il faut plutôt miser sur l’intégration entre le gouvernement, la société civile et le secteur privé », a conclu Yasmine Fouad.

L'un des panels du Forum sur la coopération internationale, septembre 2022

L’un des panels du Forum sur la coopération internationale, septembre 2022

 

En Bref

L’Égypte accueillera les assemblées de la BAD, en mai 2023

Le gouvernement de la République arabe d’Égypte et le Groupe de la Banque africaine de développement ont signé, le 12 septembre 2022, un protocole d’accord pour accueillir les prochaines Assemblées annuelles de la BAD.

Ces Assemblées, qui englobent la 58e assemblée annuelle de la BAD et la 49e Assemblée du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la banque, se tiendront du 22 au 26 mai 2023, à Charm el-Cheikh.

Les Assemblées annuelles, qui constituent l’événement statutaire le plus important du Groupe de la Banque, sont l’occasion, pour ses Conseils des gouverneurs et sa direction, de passer en revue les activités de l’institution au cours de l’année écoulée. Les Assemblées de 2023 seront aussi l’occasion de faire le point sur la réponse de l’Afrique à la menace croissante que fait peser le changement climatique et sur l’impact de la situation en Ukraine sur la sécurité alimentaire de l’Afrique et ses ressources naturelles sous-exploitées.

@AB

 

Écrit par
Aude Darc

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