x
Close
Entretien

Forte hausse de la demande de VPN

Forte hausse de la demande de VPN
  • Publiéaoût 10, 2023

Simon Migliano, du site d’évaluation Top10VPN.com, débat de l’efficacité des VPN contre les coupures de l’Internet en Afrique et du potentiel des services abordables destinés à répondre à une demande croissante.

 

Alors que le Sénégal connaît sa deuxième fermeture d’Internet en moins de deux mois, les réseaux privés virtuels (VPN) apparaissent comme des outils efficaces pour contourner les restrictions imposées par les gouvernements sur les plateformes de médias sociaux. Toutefois lorsque les gouvernements africains prennent la décision radicale de fermer complètement l’Internet, comme en Mauritanie en mars 2023, les VPN deviennent inefficaces.

On trouve déjà un bon nombre de services VPN de haute qualité et abordables disponibles pour les internautes africains sur un marché très concurrentiel, mais pour l’utilisateur moyen, même payer 2 dollars par mois est trop cher.

Simon Migliano, responsable de la recherche chez Top10VPN.com, un site indépendant d’évaluation des VPN, détaille pour African Business de l’efficacité des VPN dans la lutte contre les fermetures d’Internet dans la région, des défis potentiels auxquels sont confrontées les entreprises qui mettent en œuvre des VPN à grande échelle, et des principales tendances observées en Afrique subsaharienne dans ce domaine.

 

Quelle est l’efficacité des VPN dans la lutte contre les coupures du net par certains gouvernements d’Afrique subsaharienne ?

Les VPN sont très efficaces pour contourner les restrictions imposées à certaines plateformes de médias sociaux, comme Facebook ou WhatsApp. Un VPN crée une connexion cryptée à l’Internet via un serveur distant, ce qui lui permet de contourner la censure.

Dans certains pays, comme l’Iran et la Turquie, nous avons récemment constaté une augmentation des tentatives visant à réduire l’efficacité des VPN en bloquant l’accès aux domaines internet exploités par les services VPN. Heureusement pour les habitants de la région, cette pratique n’est pas encore courante en Afrique subsaharienne.

Lorsqu’un gouvernement prend la décision de couper l’Internet, qu’il s’agisse de l’accès à l’Internet mobile ou de l’accès au fixe à haut débit, les VPN ne sont plus efficaces, car ils ont besoin d’une connexion active pour fonctionner.

 

Les VPN peuvent-ils être mis en œuvre à grande échelle pour chaque ordinateur, du point de vue d’une entreprise ?

Une entreprise qui souhaite s’assurer que son accès à l’Internet au sens large est ininterrompu dispose de trois options principales.

L’option la moins chère et la plus simple consiste à installer un VPN grand public sur chaque appareil. Un VPN grand public de bonne qualité peut coûter aussi peu que 2 dollars par mois et être installé sur plusieurs appareils. Les inconvénients potentiels sont que l’entreprise serait vulnérable à tout problème affectant le fournisseur de VPN, s’il était bloqué ou si ses serveurs étaient surchargés lors d’une fermeture importante.

Un outil de mesure des coupures d’Internet

Si une entreprise dispose déjà d’un VPN d’entreprise pour fournir à ses employés un accès à distance à ses réseaux d’entreprise, il est possible de le configurer pour qu’il permette également l’accès aux contenus bloqués.

La solution la plus robuste consisterait pour une entreprise à créer son propre VPN en louant des serveurs en dehors de son pays d’origine, puis en acheminant l’ensemble de son trafic internet via des tunnels cryptés vers ces serveurs. Les résultats peuvent être très rapides et stables, mais cette approche nécessite une certaine expertise en matière de réseaux et des coûts potentiellement plus élevés.

 

Si les coupures du net augmentent encore, les sociétés de VPN pourraient-elles entrer sur le marché et offrir des services de haute qualité et abordables aux Africains ?

On trouve déjà un bon nombre de services VPN de haute qualité et abordables disponibles pour les internautes africains sur un marché très concurrentiel.

Le problème est que pour l’utilisateur moyen, même payer 2 dollars par mois est trop cher alors qu’il existe des dizaines de services gratuits qui semblent faire la même chose. Malheureusement, le modèle commercial de la grande majorité des services VPN gratuits repose sur la vente de données d’utilisateurs souvent très complètes. La plupart des VPN gratuits ont des propriétaires très opaques, et un grand nombre d’entre eux ont des propriétaires chinois. Cela pose un risque substantiel pour la vie privée, même dans le meilleur des cas, mais ce risque est considérablement amplifié pour les utilisateurs de VPN dans des situations dangereuses et volatiles, comme c’est le cas actuellement au Sénégal.

 

Quelles sont les principales tendances VPN que vous avez observées en Afrique subsaharienne cette année ?

C’est en Afrique subsaharienne que la demande de VPN a le plus augmentée cette année. Au Sénégal et en Éthiopie, la tendance a été quelque peu similaire, en ce sens qu’après un pic initial considérable, la demande de VPN a certes diminué, mais elle est restée nettement plus élevée qu’elle ne l’était avant l’imposition des restrictions à l’utilisation du réseau.

Cela suggère un impact plus durable sur le marché des VPN dans ces pays. Bien sûr, en Éthiopie, l’accès à Facebook et YouTube reste limité plusieurs mois après la fermeture initiale, tandis qu’au Sénégal, les restrictions sont plus récentes.

La Guinée, où la demande de VPN est généralement très faible, n’a pas suivi cette tendance. La demande de VPN a atteint son apogée après avoir augmenté pendant plusieurs jours, puis a diminué au cours d’une période similaire pour revenir à la ligne de base.

 

Simon Migliano est auteur, journaliste et responsable de la recherché chez Top10VPN.com.Simon Migliano est auteur, journaliste et responsable de la recherche chez Top10VPN.com.

 

 

Les coupures d’Internet au Sénégal menacent les entreprises

@AB

 

Écrit par
Léo Komminoth

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *