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Macky Sall : Auspices favorables pour le second mandat

Macky Sall : Auspices favorables pour le second mandat
  • Publiéavril 16, 2019

La réélection de Macky Sall apportera la continuité dont le Sénégal a tant besoin et, si ce pays d’Afrique sait éviter « la malédiction des ressources », il devrait continuer d’affi­cher une forte croissance économique. N

ENCADRE

Un projet structurant mais coûteux

Au coeur des ambitions de Macky Sall, figure la ville nouvelle de Diamniado, qui comprend une université, des maisons d’habitation à prix modérés, un centre industriel, des loisirs, et un aéroport d’un coût de 575 millions $.

Pourtant, des inquiétudes s’expriment concernant le coût estimé de ce projet, estimé à 2 milliards de dollars. La dette publique du Sénégal en 2018 avoisine déjà 49 % du PIB, selon la Banque mondiale.

Katrien Smuts, économiste et experte sénégalaise à la NKC African Economics, considère que le dépassement de budget du projet pourrait ralentir les ambitions du pays en matière d’émergence. « Si le gouvernement devient incapable de maintenir des niveaux de dépenses aussi élevés, prend du retard dans le remboursement de sa dette et ne stimule pas une participation accrue du secteur privé, le Sénégal aura du mal à atteindre le statut de pays à revenu moyen d’ici à 2035. »

Le pays est certes remonté, ces dernières années, au classement Doing Business de la Banque mondiale, mais demeure à un modeste 141e rang. Une amélioration du climat des affaires demeure essentielle à la croissance des infrastructures, tandis que l’électricité, les transports, et l’accès du secteur privé aux financements, nécessitent des réformes ambitieuses.

Des encouragements fiscaux sont également nécessaires pour attirer davantage d’investisseurs, selon Katrien Smuts. « Les procédures fiscales devraient également devenir plus efficaces et les taxes devraient être moins élevées dans certaines zones, telles que les zones économiques spéciales, afin de stimuler les investissements », considère l’économiste.

Will McBain

Des ambitions dans l’énergie

Alors que la production de gaz devrait commencer dès 2021 et que le pétrole devrait suivre en 2022, le Sénégal espère recevoir plus de 30 milliards $ – soit trois fois son stock de dette publique en 2018 – au cours des trente prochaines années, selon les chiffres de la compagnie publique Petrosen.

Dans sa planification, l’État prévoit des recettes pétrolières et gazières futures de manière à les faire correspondre aux dépenses publiques immédiates, le produit devant être investi dans un fonds souverain.

Prudent, le FMI prévoit que les revenus tirés du pétrole et du gaz ne pourraient rapporter que 1,5 % du PIB en moyenne au cours de la période de production 2022-2043. « Ma plus grande préoccupation », déclare Elimane Haby Kane, fondatrice du groupe de réflexion panafricain LEGS-Africa, «est la crainte d’une désillusion populaire dans cinq ans, s’il s’avère que le résultat est très loin des attentes suscitées par la récente découverte de pétrole et de gaz ».

En effet, le Sénégal a une population jeune avec un âge médian de 18,4 ans, et la réponse de Macky Sall à leurs attentes sera cruciale.

Will McBain

Écrit par
Rafiq Raji

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