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Quantifier et combattre les attaques contre l’éducation

Quantifier et combattre les attaques contre l’éducation
  • Publiéseptembre 12, 2022

Un nouvel outil, TRACE, permet de mieux connaître les attaques contre l’éducation, un fléau qui touche particulièrement l’Afrique subsaharienne. Et qu’entendent combattre de nombreux dirigeants africains, dont Nana Akufo-Addo, le président du Ghana.

 

À quelques jours du sommet « Transformer l’Éducation », qui réunira de nombreux dirigeants de la planète, le 19 septembre, Nana Akufo-Addo, a lancé un appel à la mobilisation contre les attaques contre l’éducation, en Afrique de l’Ouest. Le président du Ghana a assisté, avec d’autres personnalités réunies par l’Unesco à Paris, au lancement du portail TRACE (Track Attacks on Education).

Ce nouvel outil est le fruit de la Fondation Education Above All (EAA) ; Il utilise la technologie humanitaire pour générer des données « fiables et opportunes » sur les attaques contre l’éducation, à partager librement. Les activistes, les décideurs politiques, les journalistes, ainsi que les travailleurs humanitaires et les communautés locales pourront utiliser l’outil pour mieux comprendre les défis dans la protection d’accès à l’éducation de qualité en zones de conflit.

« Les données sur les violations graves permettent au Secrétaire général des Nations unies, chaque année, d’inscrire ou non sur la liste des parties responsables d’attaques contre des écoles et de prendre les mesures qui s’imposent »

Il s’agit d’un portail public et facile à utiliser qui collecte, visualise et fournit une analyse organisée des données sur les attaques contre l’éducation. TRACE aide à rendre disponibles des données de qualité sous une forme facile à utiliser pour engager la responsabilité des auteurs d’attaques, défendre la protection de l’éducation et répondre aux attaques promptement.

« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour pouvoir engager la responsabilité de ceux qui commettent des attaques contre l’éducation. Lorsque des criminels attaquent des écoles, ils attaquent le cœur même d’une communauté et sa culture, en détruisant et l’avenir des enfants », a déclaré la présidente de l’EAA et la défenseure des objectifs de développement durable, Sheikha Moza bint Nasser.

Selon la Coalition Mondiale pour Protéger l’Education Contre les Attaques (GCPEA) – dont l’EAA est un membre fondateur – il y a eu plus de 5 000 attaques documentées contre l’éducation entre 2020 et 2021, avec plus de 9 000 étudiants et éducateurs enlevés, arrêtés, blessés ou tué. La RD Congo, le Mali et l’État de Palestine ont été les pays les plus touchés, tandis que le Burkina Faso, la Colombie, l’Éthiopie, le Myanmar et le Nigeria ont également connu une augmentation. L’utilisation militaire des écoles et des universités a plus que doublé.

 

Prendre les mesures qui s’imposent

Intervenant auprès de l’Unesco, Nana Akufo-Addo a cité Nelson Mandela et sa définition de l’éducation comme l’« arme la plus puissante que nous puissions utiliser pour changer le monde ». Pour le président du Ghana, « nous ne pouvons pas éliminer la pauvreté si les citoyens ne sont pas éduqués ; si nous n’agissons pas maintenant, environ la moitié de la population actuelle du monde n’aura pas les compétences dont elle a besoin ».

Si le président du Ghana a fait état de quelques spécificités propres à l’Afrique de l’Ouest, il a expliqué que la réponse devait être mondiale. Il a appelé à renforcer le plaidoyer pour l’action afin de susciter la volonté politique. Tel sera le sens du rendez-vous du 19 septembre. Il a appelé à renforcer l’engagement politique, notamment par la création de coalitions régionales. L’objectif est de transformer les bonnes intentions en action. Tout cela ne serait rien sans financement a reconnu Nana Akufo-Addo, qui appelle les parties à soutenir divers canaux de financement et à faire de l’éducation une priorité nationale.

De son côté, Virginia Gamba, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, a renforcé le message selon lequel « les politiciens doivent faire correspondre les principes politiques à l’action ». Elle a appelé les nations à mettre en œuvre la résolution 2601 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en 2021, qui réaffirme le droit à l’éducation et appelle les États à fournir une protection. Revenant sur le rôle de TRACE, elle commente : « La collecte de données permettant d’éclairer l’élaboration des politiques est fondamentale… les données sur les violations graves permettent au Secrétaire général, chaque année, d’inscrire ou non sur la liste des parties responsables d’attaques contre des écoles et de prendre les mesures qui s’imposent ».

@NA

 

Écrit par
Aude Darc

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