Performance agricole du Sénégal : Données et argumentaires

La production de pomme de terre par exemple est ainsi passée de 15 000 tonnes en 2013 à 140 000 tonnes en 2018 faisant passer notre pays d’une dépendance totale des importations pour la pomme de terre de consommation à une couverture des besoins du marché national, avec un gel des importations, pour une durée de 8 mois en 2018.
La valeur de cette production estimée est donc passée de 4 milliards en 2013 à 37 milliards en 2018. Le gel des importations est de 8 mois pour l’oignon et de 7,5 mois pour la carotte.
Les exportations de fruits et légumes sont passées de 9343 tonnes en 2000 à un niveau exceptionnel de 122 148 tonnes en 2018. Elles ont connu un accroissement de 13,05% en 2018 par rapport à l’année 2017. Les exportations du Sénégal d’oignon vert de radis de tomate cerise, de mangue et de haricot vert sont très prisées au niveau du marché international.
Les efforts des structures d’encadrement (Direction de l’horticulture, projets et programmes de développement, organisations de producteurs et d’exportateurs), allant dans le sens d’une meilleure organisation des opérateurs horticoles, ainsi des interventions des services de contrôle phytosanitaire justifient ce résultat exceptionnel.
Évolution de la filière rizicole
Compte tenu des incertitudes du marché international du riz, des stratégies spécifiques adaptées aux potentialités de chaque zone rizicole ont été mises en œuvre pour atteindre une autosuffisance en riz avec une production totale de 1 600 000 T de paddy. Le coût de mise en œuvre de cet objectif riz du PRACAS était chiffré à 424,7 milliards de F.CFA.
Le Riz pluvial :
En 2013, la moyenne d’emblavure dans la zone SODAGRI était de 80 000 ha par an et le rendement observé de 1 tonne par hectare.
Avec la mise en place d’une riziculture performante et durable, la production dans le bassin de l’Anambe de 3000 tonnes de semences certifiées et en fournissant un matériel adéquat, l’Etat a permis aux producteurs encadrés par la SODAGRI de réaliser en 2018 des rendements moyens de 3 tonnes par hectare et d’obtenir une production de 300 000 tonnes.
Le total général de la production de riz pluvial toutes zones est de 653 371 tonnes.
Le riz irrigué
Pour la Vallée du Fleuve, la production totale effective des délégations de Dagana, de Podor, de Matam et de Bakel, pour l’année 2017, se chiffrait à 425 427 tonnes de Paddy pour 67 572 ha d’emblavure. Le total de la production en pluvial en 2018 est de 479 000 tonnes.
Certaines contraintes liées à la généralisation de la double culture, à la gestion des infrastructures concédées aux Organisations Paysannes et aux aspects sociaux, techniques et financiers liés à la gestion du foncier, n’ont pas permis d’atteindre l’objectif fixé.
Notons que des résultats concrets sont obtenus dans le domaine de la maîtrise des techniques culturales et dans celui de l’adoption de variétés à haut rendement et adaptées aux conditions agro climatiques.
Perspectives
Pour les prochaines années, les autorités supérieures de l’Etat du Sénégal mettent tout en œuvre pour que dans les différents bassins de production, il existe une multiplication et une diversification des acteurs où, des intervenants du secteur public, la petite exploitation familiale, les groupements et coopératives agricoles et les investisseurs privés travaillent dans un partenariat transparent juste, réaliste et sécurisé par des règles et conventions.
C’est pourquoi, la formation et l’accompagnement des communautés d’agriculteurs et d’éleveurs dans l’adoption des pratiques de gestion durable des terres et de l’eau, par l’implantation de champs de démonstration, par la prise en compte de la dimension écologique dans les affectations et la mise en valeur des terres et par une gestion de la durabilité environnementale constituent des actions prioritaires dans les nouveaux programmes de mise en valeur agricole.