CPA : Des idées, des actions, une ambition…

Selon Jules-Armand Aniambossou, un an après les engagements présidentiels de Ouagadougou, de nombreux chantiers ont été lancés. Le coordinateur du Conseil présidentiel pour l’Afrique les détaille pour NewAfrican.
Priorité à l’éducation. À Dakar, en février 2018, le président de la République a annoncé la multiplication par dix de la contribution de la France au Partenariat mondial pour l’éducation qui atteindra 200 millions d’euros pour la période 2018-2020.
La France a aussi augmenté son effort bilatéral sur l’éducation : 100 millions d’euros de subventions additionnelles de l’AFD seront consacrés à l’éducation de base avec un réinvestissement dans la formation des maîtres et l’accès des jeunes filles à l’école. À Niamey, le président a lancé, en décembre 2017, un projet de 15 millions d’euros pour la scolarisation des petites filles.
Enseignement supérieur. Développer des pôles d’excellence en Afrique. En février 2018, le président a lancé à Dakar, un projet de campus d’enseignement supérieur franco-sénégalais, en partenariat avec plusieurs établissements français dont le Conservatoire national des arts et des métiers et l’Institut Mines Telecom. Ce campus franco-sénégalais devrait être pleinement opérationnel dès la rentrée 2019.
Un hub franco-ivoirien a été inauguré, le 18 octobre 2018, pour promouvoir et développer une offre d’enseignement supérieur franco-ivoirienne pour permettre aux étudiants ivoiriens d’obtenir des diplômes universitaires français en Côte d’Ivoire et de trouver, sur place, une formation adaptée à leurs besoins. En tout, 56 partenariats entre universités française et ivoirienne sont actifs aujourd’hui (dont un avec l’école Polytechnique). Notre objectif est de doubler l’ensemble des partenariats universitaires en Afrique.
Facilitations des mobilités. Emmanuel Macron a annoncé des possibilités élargies d’accéder au territoire national en faveur des étudiants africains ayant obtenu un diplôme d’enseignement supérieur français. Les étudiants africains diplômés de l’enseignement supérieur en France font l’objet depuis cinq mois d’un dispositif de facilitation de leurs venues en France.
De jeunes talents dans le domaine de la création d’entreprise, de la recherche, de l’innovation, des sciences, de la culture et du sport. Une stratégie ambitieuse et des moyens conséquents pour le numérique, le président de la République a annoncé au salon Vivatech à Paris, le 24 mai 2018, 65 millions d’euros pour accompagner le développement de projets d’innovation numérique sur le continent africain. Avec la plateforme «Digital Africa», les start-up et entrepreneurs africains peuvent désormais trouver les ressources et les contacts nécessaires au développement de leurs projets.
Appui aux PME africaines. Le développement du secteur privé africain, en particulier des PME, doit permettre de lutter contre la pauvreté et de dynamiser durablement le marché du travail. À terme, et comme le souhaite un nombre croissant de dirigeants africains, il doit permettre de limiter l’Aide publique au développement des pays de l’OCDE et permettre de créer de nouveaux courants d’affaires plus équilibrés, entre les entreprises françaises et africaines.
La culture n’est pas oubliée Pour accompagner les PME africaines, la France octroiera sur la période 2018-2022 plus de 2,5 milliards d’euros : 1 milliard d’euros en fonds propres (investissement au capital des entreprises) pour accompagner les entreprises pour lesquelles les carences des marchés financiers sont les plus criantes.
Là où nos partenaires financent majoritairement des entreprises de taille intermédiaire (ETI) ou des grands groupes, l’effort français cible les start-up et les PME ainsi que les zones fragiles. – Quelque 1,5 milliard d’euros pour faciliter l’accès au crédit (soutien en prêts et garanties).
La France, à travers le groupe AFD, dispose d’un des plus importants volumes de portefeuille directement exposé au risque de crédit des PME africaines (6 000 entreprises devraient en bénéficier d’ici 2022, soit un doublement par rapport à la période précédente). – Saison des Cultures Africa 2020. Annoncée à Ouagadougou puis confirmée à Lagos le 3 juillet dernier par le président de la République, en présence de Youssou N’Dour et d’Angélique Kidjo, la saison des cultures africaines « Africa 2020 » se déroulera de juin à décembre 2020 sur tout le territoire français, y compris les départements et les territoires d’Outre-mer.
Pour la première fois, une équipe africaine, dirigée par N’Goné Fall, architecte et commissaire d’exposition sera en charge de l’organisation d’une saison de grande ampleur, avec l’appui de l’Institut Français. L’événement est conçu comme une « invitation à regarder et comprendre le monde d’un point de vue africain», selon les mots de N’Goné Fall.
Restitutions du patrimoine culturel africain. Près de 90 % du patrimoine africain se trouve en dehors du continent africain. C’est pour remédier à cette situation que le Président de la République a souhaité que « d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique » et a demandé à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy de rédiger un rapport pour formuler des recommandations destinées à permettre ces restitutions.
Les auteurs ont remis au président, le 23 novembre 2018, leur Rapport sur la restitution du patrimoine africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle ». En cohérence avec la démarche engagée, et sur proposition du musée du Quai Branly-Jacques Chirac et du ministère de la Culture, le Président a décidé de restituer sans tarder 26 oeuvres réclamées par le Bénin. Francophonie.
Comme l’a déclaré le président Macron, l’« Afrique est également le continent où se joue l’avenir de la Francophonie et, dans une large mesure, celui de notre langue, de notre influence culturelle ». C’est la raison pour laquelle le Président a apporté le soutien de la France à la candidature de Louise Mushikiwabo, endossée par l’Union africaine, au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, à l’occasion du Sommet d’Erevan le 12 octobre dernier.
Le Sport, vecteur de développement. À l’occasion de la visite de George Weah, président du Liberia, le 21 janvier 2018, et en présence de Kilian Mbappe et de Didier Drogba, le président de la République a annoncé la création de la plateforme de transformation par le sport, dotée d’un fonds de 15 millions d’euros et pilotée par l’AFD, avec l’aide de la Banque mondiale, pour financer des projets d’infrastructures sportives et accompagner les anciens grands sportifs désireux d’investir en Afrique.
Lors de la visite du président au Nigeria, le 3 juillet à Lagos, un partenariat a été signé entre l’AFD et la NBA qui mobilisent chacun 6 millions de dollars sur cinq ans en subventions pour promouvoir la cohésion sociale à travers la pratique du basket-ball.
L’objectif est de combiner la pratique sportive avec des activités éducatives pour sensibiliser les jeunes aux questions de développement durable, d’éducation, de santé, de citoyenneté, d’égalité des sexes et d’entrepreneuriat. La poursuite, l’amplification et le succès de tous ces chantiers ouverts, dépendent de l’engagement des Africains eux-mêmes.
ENCADRE
Membres du CPA
Jules-Armand Aniambossou

Diplômé de l’ENA (École Nationale d’administration) et de l’École nationale supérieure des Mines de Douai, ancien directeur général Afrique et Outre-mer du groupe Duval et ancien ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Bénin en France, il coordonne l’action du CPA depuis sa création en août 2017.
Jean-Marc Adjovi-Boco

Agé de 55 ans, cet ancien footballeur professionnel et capitaine de l’équipe nationale du Bénin est en charge, au sein du CPA, des enjeux du sport comme moteur de développement, de création d’emploi et d’éducation.
Diane Binder

Cette française de 38 ans s’est impliquée, depuis quinze ans, dans l’étude de l’impact du secteur privé dans le développement en Afrique et en Méditerranée, notamment à la Caisse des Dépôts, au Ministère des Affaires étrangères, à l’AFD, et à la Banque mondiale. Aujourd’hui directrice adjointe du développement international du groupe Suez, elle travaille pour le CPA sur les questions liées au développement des infrastructures et à la gestion durable des villes.
Liz Gomis

Journaliste radio, réalisatrice et productrice, engagée auprès de l’Unicef dans la formation des
jeunes Burkinabè aux métiers du journalisme, cette Franco-sénégalaise de 37 ans s’occupe, au
CPA, de tous les sujets concernant la culture et la jeunesse.
Jérémy Hajdenberg

Directeur adjoint Investissements du groupe Investisseurs et Partenaires (I&P), ce français de 44 ans spécialisé dans la microfinance est en charge des questions liées à l’entrepreneuriat, les PME et l’accès au financement.
Yvonne Mburu

Titulaire d’un doctorat d’immunologie de l’Université de Pittsburgh et d’une licence de biologie et de chimie de l’université York de Toronto, cette Kenyane de 37 ans a pour mission de faire remonter auprès de la tête de l’État les attentes des acteurs africains de la santé et de la science.
Vanessa Moungar

Franco-Tchadienne âgée de 34 ans, directrice du département genre, femmes et société civile à la BAD (Banque africaine de développement) cofondatrice d’AV Consulting, une agence de conseil qui appuie les PME en Afrique et au Moyen-Orient, elle est chargée de renforcer les liens avec la société civile et de relayer ses attentes auprès du président de la République.
Karim Sy

Franco-libano-malien, âgé de 47 ans, entrepreneur dans le secteur de l’Économie numérique et fondateur du réseau de coworking Jokkolabs spécialisé dans l’innovation collaborative et la recherche, il est en charge des questions liées à l’entrepreneuriat, le digital et l’innovation.
Sarah Toumi

Entrepreneur social dans la protection de l’environnement et le développement durable, et fondatrice d’Acacias for all, qui lutte contre la pauvreté, la désertification et l’inégalité des genres en Tunisie, elle porte, au sein du CPA, les enjeux liés à l’agriculture et à l’environnement.