Cinq designers africains présenteront leurs créations le 7 juillet à Paris ; ils bénéficieront de formations et de mentorats afin de développer leur marque à l’international. Le promoteur Share Africa veut ainsi faire connaître un art qu’il juge encore méconnu du grand public.
La plateforme de dénicheurs de talents Share Africa crée un nouvel événement afin de mettre en valeur les créateurs africains de la mode. Au bout d’un processus de sélection de plusieurs mois, Africa Fashion Up (AFUP) a sélectionné cinq jeunes talents qui représentent différentes régions d’Afrique et de la diaspora. Il s’agit de la troisième édition de cet événement, qui a déjà mis à l’honneur des créateurs issus de 18 pays africains.
« Leurs créations audacieuses ainsi que leurs compétences » ont séduit un jury prestigieux. Les candidats retenus suivront une semaine de formation à Paris, qui se terminera par un grand défilé le 7 juillet au Musée du quai Branly – Jacques Chirac.
« Nous mettons un point d’honneur à accroître la visibilité des créateurs africains et, grâce à nos partenaires de longue date, à révéler leur inventivité, la qualité de leurs créations et leur potentiel. »
Les promoteurs de l’événement considèrent que la mode africaine contemporaine est encore méconnue du grand public. Pourtant, poursuivent-ils, elle bénéficie d’un rayonnement croissant qui se révèle dans la reprise de ses codes par des marques occidentales mais aussi dans l’émergence de plusieurs marques africaines à l’échelle internationale.
En réunissant la création africaine à Paris, Africa Fashion Up souhaite devenir la vitrine de cette nouvelle mode, portée par une génération de stylistes décomplexés. « Ces derniers rivalisent par la qualité et la beauté de leurs créations avec les stylistes du monde entier ; encore faut-il qu’ils puissent se faire connaître. »
Les créateurs sélectionnés ont ensuite été présentés, le 1er juin, aux Galeries Lafayette Haussmann, lors d’un cocktail de lancement en présence de Vincent Sénécat, directeur du magasin, et d’Anna Bossman, ambassadeur du Ghana en France.
Les cinq designers retenus sont : Aristide Loua (Côte d’Ivoire) ; Shamyra Moodley Afrique du Sud ; Yonael Marga (Éthiopie) ; Jafaru Larry (Ghana) ; Taju Ibrahim (Nigeria).

Une semaine avant le défilé, plusieurs grandes maisons de couture ouvriront leurs portes aux lauréats qui participeront à des master-classes et visiteront des lieux emblématiques de la haute couture parisienne. En outre, ils recevront une formation en gestion et en commerce international d’HEC Paris et seront soutenus par Balenciaga dans le cadre d’un programme de mentorat de quatre mois.
Une exigence sociétale

Ils auront donc l’occasion de présenter leurs pièces au public dans les jardins du Musée du quai Branly – Jacques Chirac, le 7 juillet. Un défilé exceptionnel, conçu par Junior Fritz Jacquet, alternera mode et spectacle en présence d’éminents invités.

L’annonce du grand gagnant, qui recevra le prix « Designer Africa Fashion Up 2023 », clôturera cette séquence. « Le leadership créatif étant l’une des missions de Balenciaga, promouvoir la créativité et soutenir les talents à travers le monde est important pour nous. Le partenariat avec Share Africa – Africa Fashion Up donne à Balenciaga l’opportunité d’accompagner des créateurs basés en Afrique et issus de la diaspora africaine dans le développement de leur marque. Cet engagement illustre les valeurs de notre marque en favorisant la diversification et l’inclusion au sein de l’industrie de la mode et de la société dans son ensemble », commente Cédric Charbit, PDG de Balenciaga.

« Africa Fashion Up est au carrefour de la mode africaine et nous sommes ravis de pouvoir apporter cette initiative au plus grand nombre cette année ! Le lieu choisi pour le défilé symbolise son ouverture et son originalité. Nous mettons un point d’honneur à accroître la visibilité des créateurs africains et, grâce à nos partenaires de longue date, à révéler leur inventivité, la qualité de leurs créations et leur potentiel », se félicite Valérie Ka, cheville ouvrière d’Africa Fashion Up.

Les dimensions sociales et environnementales ne sont pas oubliées dans le processus de sélection. Par exemple, première lauréate, Emmy Kasbit (Nigeria) avait séduit par ses costumes structurés et ses pièces sartoriales. Tous soigneusement créés avec les textiles Akwete, un textile artisanal tissé à la main, confectionné par son équipe de femmes dans le cadre de son programme d’autonomisation des femmes. Dans la droite lignée de la mission attribuée à la marque, qui consiste à renforcer l’autonomie des femmes et de la communauté locale, elle s’est associée à la Fondation Adara pour produire un tissu en coton d’origine locale.
@NA