Des solutions citoyennes pour les villes secondaires

À l’occasion de la publication de Nouvelles Voix(es), présenté par Je m’engage pour l’Afrique, le jeune consultant en planification des transports et en mobilité urbaine, Angelin Zegha Dongmo, rappelle l’enjeu des villes secondaires.
Vous avez participé à une Résidence de trois mois organisée par l’association « Je m’engage pour l’Afrique » (JMA) pour repenser l’attractivité des villes africaines. Quelle a été votre démarche de travail ?
Elle était initialement axée autour des formations ou masterclass en développement des politiques publiques. Après quoi, nous avons mis en œuvre les outils acquis pour le développement des politiques publiques urbaines à destination de plusieurs villes africaines au Maroc, au Togo et au Bénin. Mon groupe de travail se concentrait sur la ville d’Abomey-Calavi au Bénin (lire ci-dessous).
Quels ont été les résultats ?
Nos travaux ont mis en évidence un manque de données fiables dans les villes africaines. Elles sont pourtant indispensables pour élaborer des politiques publiques répondant efficacement aux problèmes des citadins.
Les villes secondaires offrent des opportunités touristiques, économiques, agricoles et même humaines pour une région ou un pays.
Quelles sont les « solutions citoyennes » retenues ?
Notre étude de cas de la ville d’Abomey-Calavi était axée sur la thématique de la mobilité urbaine (« Se déplacer” »). Nous nous sommes rendu compte qu’il n’existe aucune base de données qui permette d’adresser efficacement la question des déplacements dans cette ville. C’est pourquoi nous avons proposé aux autorités locales de constituer une base de données urbaines de façon globale et de façon particulière pour les transports et la mobilité.
Cette base de données structurée autour d’un système d’information géographique constituera un outil d’aide à la décision pour l’amélioration des conditions de déplacements de résidents d’Abomey Calavi. Une ville attractive, c’est aussi une ville dans laquelle les personnes et les biens se déplacent aisément !
Quelles sont les opportunités de villes secondaires africaines ?
Ce sont des villes extrêmement riches en ressources ou opportunités. Elles sont parfois considérées comme des réservoirs pour les villes capitales ou principales. Pourtant, elles offrent des opportunités touristiques, économiques, agricoles et même humaines pour une région ou un pays. Dès lors, il est important que les politiques publiques soient davantage axées sur elles. Cela pourrait contribuer à désengorger les grands centres urbains et permettre le développement équilibré d’un territoire.
Que vous a apporté cette expérience avec Je m’engage pour l’Afrique ?
Avec JMA, j’ai vécu une expérience humaine forte. Ce brassage socioculturel et professionnel, tant africain qu’européen, a permis de mettre un accent sur les grandes problématiques de développement en Afrique. Je pense aussi que JMA va permettre l’émergence de jeunes leaders africains qui ont à cœur de promouvoir une autre vision de la ville africaine.
D’après un compte-rendu de JMA
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Encadré
De cité-dortoir à ville dynamique
Avec une population de 600 000 habitants et une croissance démographique continue, Abomey-Calavi émerge comme un foyer de dynamisme économique et de diversité culturelle, analyse l’ouvrage présenté par JMA.
La ville présente toutefois un visage de « cité-dortoir », en raison de sa proximité avec Cotonou. Se posent alors des défis de transports et des opportunités d’aménagements en faveur d’une meilleure qualité de vie pour ses habitants. Le Bénin est d’ailleurs engagé dans un vaste programme d’amélioration de son réseau routier, baptisé Asphaltage, de nature à faciliter le développement social et économique des villes.

Parallèlement, il faut activer les bassins d’emplois : une Zone économique spéciale, située à proximité d’Abomey-Calavi, pourrait attirer de nombreux emplois, y compris dans des industries qui n’existent pas encore dans la région, comme la transformation des noix de cajou ou le textile. Un enjeu majeur dans une ville où les jeunes diplômés peinent à trouver un emploi et où il reste difficile de créer sa propre entreprise.
Pour en savoir plus :
https://magazinedelafrique.com/african-business/lenjeu-des-villes-secondaires/
@AB