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Culture

Un fonds spécial pour le cinéma

Un fonds spécial pour le cinéma
  • Publiénovembre 10, 2023

Afreximbank constitue un fonds riche d’un milliard de dollars destiné à financer les industries du cinéma et de l’audiovisuel. Ces dernières présentent un fort potentiel de croissance et de création d’emplois mais souffrent encore de sous-financement.

 

En 2024, la Banque africaine d’import-export constituera un fonds cinématographique africain doté d’un milliard de dollars. Ce fonds soutiendra l’industrie cinématographique du continent, a annoncé Kanayo Awani, vice-présidente exécutive d’Afreximbank, à l’occasion de la Foire commerciale intra-africaine (IATF2023). Foire qui comprend le sommet CANEX (Creative Africa Nexus) consacré aux industries créatives.

Ce fonds superviserait le financement des films, cofinancerait avec les grands studios, financerait les cinéastes africains ainsi que les producteurs et les réalisateurs de projets cinématographiques à travers le continent.

L’industrie créative africaine a un énorme potentiel en tant que source d’emplois et de revenus pour créer l’Afrique que nous voulons : des revenus provenant du commerce intra-africain ainsi que des revenus provenant du reste du monde. 

De plus, Afreximbank a augmenté le financement qu’elle mettait à la disposition du secteur créatif de 500 millions de dollars à 1 milliard $ ; la banque du commerce dispose d’une réserve de plus de 600 millions $ dans les domaines du cinéma, de la musique, des arts visuels, de la mode et du sport.

« Le tout premier film que nous avons financé a récemment été présenté en avant-première au Festival du film de Toronto », se félicite Kanayo Awani. « La banque en a plusieurs en préparation en provenance du Nigeria, d’Afrique du Sud et du Kenya, qui devraient être diffusés sur les plateformes de streaming en 2024. »

Kanayo Awani

Kanayo Awani

 

Les industries cinématographiques et audiovisuelles en Afrique représentaient 5 milliards $ au sein du PIB du continent et emploient environ cinq millions de personnes. Elles auraient le potentiel de créer plus de 20 millions d’emplois et de générer 20 milliards $ de revenus par an. Pour autant, le secteur est confronté à plusieurs défis, notamment l’accès limité au financement et la violation des droits d’auteur en raison de la faiblesse des lois sur les droits d’auteur, des mécanismes d’application et d’un manque de sensibilisation.

Le secteur est également confronté à des lacunes en matière d’infrastructures et de technologies, à un manque de capacités et à une pénurie de professionnels qualifiés, ainsi qu’à un accès limité au marché et à une exposition internationale, ce qui fait que les produits créatifs et culturels africains ont souvent du mal à se faire connaître et à accéder aux marchés internationaux.

 

L’Afrique est un acteur clé

Boris Kodjoe
Boris Kodjoe

Au cours du CANEX2023 Boris Kodjoe, célèbre acteur ghanéen, a souligné l’influence de la créativité des Africains sur divers aspects de la vie moderne, notamment la musique, la mode, l’art, le design, la conscience sociale, les affaires, le sport, le cinéma et la télévision. Il a déclaré que l’exploitation de la créativité noire par l’Occident avait eu des effets durables et que, malgré l’admiration pour l’excellence noire, l’Afrique était toujours confrontée à des défis en matière d’image de marque en raison de la perception extérieure alimentée par la description par les médias traditionnels de la pauvreté, de la famine, des guerres civiles et de la migration sur le continent.

Voilà pourquoi, juge Boris Kodjoe, le monde avait besoin d’un contenu global culturellement spécifique et que l’Afrique était un acteur clé pour répondre à cette demande. En effet, grâce à la jeune population du continent et à sa forte connectivité, les studios, les réseaux, les promoteurs et les marques investissent dans des solutions permettant d’atteindre des publics diversifiés.

Les films et les émissions télévisées présentant une certaine diversité ont obtenu des résultats supérieurs de 30 % à ceux des autres, et l’afrobeats est en train d’envahir les ondes mondiales. D’ici à 2030, l’Afrique devrait produire jusqu’à 10 % des exportations mondiales de biens créatifs, d’une valeur d’environ 200 milliards $, soit 4 % du PIB de l’Afrique.

Toujours au cours de la manifestation, Albert M. Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de la Commission de l’Union africaine, a déclaré que le secteur créatif en Afrique connaissait une croissance rapide et contribuait de manière significative à la croissance inclusive et au développement durable des économies africaines. « Je réaffirme ma conviction que l’industrie créative africaine a un énorme potentiel en tant que source d’emplois et de revenus pour créer l’Afrique que nous voulons : des revenus provenant du commerce intra-africain ainsi que des revenus provenant du reste du monde. »

L’ambassadeur Muchanga a exhorté les nations africaines à convertir leur vaste potentiel en plans et en projets qui produisent des résultats tangibles, soulignant la nécessité d’investir également dans la protection des droits de propriété internationaux.

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En bref

Un prix CANEX de l’édition sera remis en 2024

 

La romancière Chimamanda Adichie et Narrative Landscape Press, en partenariat avec CANEX et Afreximbank, ont révélé la remise, l’an prochain, du prix CANEX de l’édition en Afrique.

Destiné à récompenser l’éditeur du meilleur ouvrage africain de fiction ou de non-fiction, le premier lauréat sera honoré lors du « WKND » de CANEX en 2024 ; ce prix annuel sera ouvert aux écrivains de tout le continent africain.

« Nous avons besoin de plus d’histoires africaines parce que les histoires sont importantes. Les histoires peuvent ôter la dignité, mais elles peuvent aussi la restaurer. Les histoires façonnent la politique et les perceptions », a justifié Chimamanda Adichie.

Chimamanda Adichie
Chimamanda Adichie

@ABanker

Écrit par
Paule Fax

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