Tunis retrouve son joyau
Au cœur de Tunis, le Bardo a rouvert ses portes au grand public, après deux ans de fermeture. Célèbre pour ses collections de mosaïques rares, le Musée national avait été fermé pour des travaux de réaménagement.
Le Bardo est logé dans un ancien palais beylical du XIXe siècle, qui a fait l’objet, tout comme lui, d’une longue restauration. Le Musé national se situe à proximité de l’Assemblée des représentants du peuple, au cœur de Tunis. C’est après le gel des activités de l’ARP, décidé par le président tunisien Kaïs Saïed en juillet 2021, que le Bardo avait fermé ses portes au grand public. Il a rouvert ses portes le 14 septembre 2023.
Le réaménagement a permis d’agrandir plusieurs espaces d’exposition, de réorganiser les collections et de présenter de nouvelles œuvres. L’ensemble totalise 20 000 m2. Certaines pièces qui étaient mal exposées ont été restaurées et placées dans un emplacement plus stratégique pour mettre en valeur leur importance muséale et historique.
Lors d’une présentation à la presse et aux diplomates en poste à Tunis, le 13 septembre, la directrice du Musée depuis 218, Fatma Naït Yghil (photo ci-contre), s’est dite « fière du travail effectué ». Le Musée date de1888, et sa dernière période de rénovation et d’extension date des années 2009 à 2012.
En tant que ministre de la Culture, Hayet Ketat Guermezi a salué « des travaux de protection et de consolidation du monument historique et des pièces muséographiques, des interventions qui visent l’amélioration de la qualité d’exposition et de la mise en valeur de nombreuses pièces maîtresses du musée ».
Elle a précisé que « contrairement à ce qui a été dit », le Musée avait « continué de fonctionner et ses employées travaillaient en permanence afin de terminer la restauration qui se faisait d’une manière assez minutieuse et par conséquent nécessitait plus du temps afin de préserver la grande valeur de ses œuvres ».
Parmi les œuvres ajoutées, figure la grande mosaïque du grand hall, lequel abrite également la plaque commémorative à la mémoire des victimes de l’attentat du 18 mars 2015. Une statue en marbre de la déesse de la paix, la Concorde, est installée à côté de la stèle funéraire des victimes de l’attentat, revendiqué par le groupe État islamique, et qui avait fait 22 morts. Pour Fatma Naït Yghil, cette statue représente « un message de paix et de tolérance ».
Des unités de la Protection civile et de la police sont désormais déployées « pour assurer la sécurité » des visiteurs, a ajouté la ministre.
Les visiteurs peuvent désormais admirer plusieurs pièces géantes antiques en mosaïque, parmi lesquelles le dieu Neptune sur un char ou le héros Hercule et Omphale. De nouveaux départements ont été ajoutés aux collections, dont un consacré aux manuscrits islamiques. Le public peut ainsi admirer le Coran bleu, un parchemin unique en son genre, datant des cinq premiers siècles de l’Hégire, transcrit en lettres d’or. Il admire également les citernes de l’ancien palais beylical, désormais partie intégrante du Musée. Ainsi que l’exposition de poteries de Sejnane, un artisanat classé au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2018.
L’ouverture du Musée a été accueillie avec enthousiasme par des dizaines de visiteurs tunisiens et des touristes du monde entier. Une heure seulement après cette réouverture tant attendue, déjà plus d’une centaine de personnes arpentaient les allées de ce lieu emblématique, rapporte la presse tunisienne.
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En bref
Des recettes touristiques record
Depuis le début de l’année, la Tunisie a accueilli 6,232 millions de non-résidents, en augmentation de 62,4% par rapport à la même période de l’année précédente, selon des statistiques arrêtées au 10 septembre.
Avec une augmentation de 23% par rapport à 2022 et 11,7% par rapport à 2019, les Français viennent en tête de liste des visiteurs européens, suivis par les Allemands (+66%). Les marchés italien (+26%) et suisse (+36%) suivent. On note une forte amélioration des flux de touristes américains (+37%) et canadiens (+23%) par rapport à 2022. La plus importante augmentation a été réalisée par les Algériens, cinq fois plus nombreux en un an.
@NA
