Appuis aux métiers de la culture

Doté de 26 millions d’euros, un nouveau dispositif décentralisé contribue à la multiplication des opportunités de financement et à une répartition plus équilibrée de l’aide financière à la culture, au sein des régions ACP.
Par Marie-Anne Lubin
Le Programme ACP-UE Culture est une initiative conjointe de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation des états d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Oeacp). La crise sanitaire ne l’a pas empêché de tenir les promesses émises à la fin 2019.
À savoir de financer un nouveau mécanisme régional pour renforcer la compétitivité des industries culturelles et créatives dans les pays ACP. Doté en décembre 2020 d’une enveloppe de 26 millions d’euros, ce dispositif décentralisé contribue à la multiplication des opportunités de financement et à une répartition plus équilibrée de l’aide financière entre les régions.
Des œuvres de fiction comme Président Baba, de Chloé Aïcha Boro, Katanga Roi Soleil, de Dani Kouyate (Burkina Faso) ont bénéficié de ce soutien. Ainsi que des documentaires coproduits par le Mali, le Togo, la Centrafrique, etc.
Cette action préfigure l’installation de « guichets » régionaux, un par région ACP, qui seront chargés de faciliter la collecte des revenus dans les secteurs de la culture et de la création. Ces structures faciliteront la création d’emplois ainsi qu’une meilleure accessibilité, reconnaissance et valorisation des artistes et de leurs œuvres, y compris à l’international.
Une fois l’an, ces guichets régionaux répondront aux besoins des professionnels de la culture, de manière ciblée, en publiant des appels à projets. Un dispositif d’accompagnement et d’assistance permettra de garantir le succès de leurs projets.
Selon ses promoteurs, ce mécanisme décentralisé favorisera une meilleure répartition des appuis financiers entre les six régions ACP, la multiplication des opportunités de financement pour les opérateurs culturels, une meilleure structuration des filières culturelles au niveau régional et une plus grande proximité avec les opérateurs de terrain.
Par exemple, l’Afrique de l’Ouest reçoit une subvention de 6,2 millions d’euros, gérée en partie par le centre culturel Kôre, au Mali. L’Afrique centrale reçoit 4,2 millions d’euros, qui iront notamment à l’Institut national des arts de la RD Congo, ainsi qu’au bureau de la Communauté des États d’Afrique centrale, au Gabon.
Une nouvelle plateforme de formation
Depuis un an, environ 1,8 million d’euros ont été octroyés à des pays du Sud par le programme ACP-UE Culture, dans le domaine de la coproduction audiovisuelle.
Ces sommes ont soutenu une cinquantaine de projets de séries, documentaires et fictions cinématographiques. Ils sont venus, au travers de trois fonds spécifiques, en complément des financements octroyés par des fonds de coproduction existants.
Ce premier mécanisme a octroyé des aides pour un montant total de 5,85 millions d’euros qui viennent renforcer les appuis financiers de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) et de son partenaire le Fonds de soutien à l’industrie cinématographique de Côte d’Ivoire (Fonsic), notamment.
Au cours du premier trimestre 2021, un dernier appel à proposition d’un montant de 4,15 millions d’euros permettra de sélectionner de nouveaux fonds de production audiovisuelle actifs dans les pays ACP, ce qui complétera le mécanisme d’appui déjà engagé.
Des œuvres de fiction comme Président Baba, de Chloé Aïcha Boro, Katanga Roi Soleil, de Dani Kouyate (Burkina Faso) ont bénéficié de ce soutien. Ainsi que des documentaires coproduits par le Mali, le Togo, la Centrafrique, etc.
Par ailleurs, quatre entreprises françaises se sont associées pour lancer une plateforme de formation en Afrique, révèle l’agence Ecofin. Le projet vise à proposer des formations en mode hybride dans les métiers des industries culturelles et créatives, notamment en entrepreneuriat culturel et dans l’audiovisuel.
Les partenaires du projet sont Teach on Mars, une plateforme de formation digitale pour les entreprises, Summview, une plateforme spécialisée dans le développement d’applications et de services mobiles, le transport de flux TV et l’hébergement.
Ainsi que WebForce3, un réseau d’écoles de l’économie sociale et solidaire en France et à l’international qui propose des formations courtes et intensives aux métiers du numérique, et LAFAAAC qui édite et produit des parcours de formations mixtes dans les métiers de la culture.
Dans son déploiement, la plateforme sera testée dans le cadre d’un pilote au Nigeria. Ultérieurement, le projet sera déployé dans toute l’Afrique et dans d’autres pays en développement. Il prévoit l’introduction de nouvelles thématiques de formation dans les domaines de l’agriculture, de la santé, du numérique et du tourisme.
D’après le consortium, cette plateforme vise un double objectif : favoriser l’employabilité des jeunes et promouvoir l’expertise française en matière de formation en Afrique.
ML