TICAD8 : les Japonais veulent du concret

La JICA organise une série de 26 réunions en ligne avant la Conférence internationale de Tokyo (TICAD) qui se déroulera en Tunisie. L’occasion de revenir et d’approfondir des engagements concrets en faveur du continent.
Par Aude Darc
L’Agence de coopération japonaise (JICA) veut réfléchir à « une Afrique résiliente, inclusive et prospère », à l’approche de la TICAD8. C’est-à-dire la Conférence internationale de Tokyo, huitième du nom, se déroulera les 27 et 28 août en Tunisie. D’ici là, c’est-à-dire du 22 au 26 août, la JICAD chapeautera pas moins de 26 événements en ligne, et lancera de nouvelles actions en faveur de l’alimentation, de l’agriculture et du climat.
Kaïs Darragi, coordinateur général de la Ticad8, a confirmé que le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, sera pour la première fois en Tunisie et au Maghreb, suite à l’invitation du président de la république, Kaïs Saïed. Le responsable attend une centaine d’hommes d’affaires japonais, pour environ 50 grandes entreprises nipponnes représentées. En plus, bien sûr, de la quasi-totalité des chefs d’État africains.
Ces événements préparatoires permettront de discuter d’un large éventail de sujets, notamment l’agriculture, le changement climatique, l’éducation, l’intégration régionale, ainsi que les questions de santé et de vaccins.
Des dirigeants et des experts d’Afrique, d’organisations internationales et du Japon prendront la parole pour discuter des défis auxquels l’Afrique est actuellement confrontée et de leurs solutions. Du point de vue de la JICA, on considère cet événement « comme une occasion importante d’explorer l’orientation future de ses activités ».
La TICAD proprement dite est dirigée par le gouvernement du Japon depuis 1993 en collaboration avec les Nations unies, le PNUD, la Banque mondiale et l’Union africaine (CUA).
L’Afrique est confrontée à une crise complexe, rappelle la JICA. L’invasion russe de l’Ukraine a créé une crise énergétique et alimentaire dans les pays africains, et la stagnation économique causée par la pandémie de la Covid-19 et les effets du changement climatique sont graves. Dans ces circonstances, la JICA a coopéré avec les pays africains pour renforcer la résilience du continent dans ses efforts de « Reconstruire en mieux » après la crise. Le soutien de la JICA au développement de l’Afrique se caractérise par trois concepts : « être axé sur les personnes », « l’appropriation par l’Afrique » et « l’utilisation de l’expérience japonaise ».
Dans le domaine économique, la JICA soutient des projets visant à promouvoir la transformation structurelle de l’économie et à aider les entrepreneurs à créer des innovations. Notamment l’initiative Africa Kaizen qui permet le partage d’expériences, et le projet NINJA, une plateforme de soutien à l’entreprenariat.
Elle travaille également à la transition vers les énergies vertes comme mesure de lutte contre le changement climatique. Pour aider à lutter contre la crise alimentaire, la JICA soutient aussi la promotion de la culture du riz comme réponse aux pénuries alimentaires. En matière sociale, la JICA est engagée dans le renforcement des systèmes de santé et de la capacité de contrôle des maladies, y compris la distribution de vaccins pour lutter contre la propagation des infections au coronavirus. En outre, la JICA a décidé de lancer de nouvelles activités pour lutter contre les maladies infectieuses, les crises alimentaires et le changement climatique en Afrique.
Par exemple, la JICA participe à la construction d’un système de santé résilient et inclusif dans cinq pays : Sénégal, Ghana, Mozambique, Angola et Zambie. L’Aide japonaise appuie financièrement, par des prêts importants, des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Dans quatre pays (Kenya, Nigeria, Angola, Sierra Leone), elle soutient les programmes d’amélioration de la productivité des rizières. La JICA soutient les investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables en envoyant des experts japonais dans quatre pays : Nigeria, Angola, Namibie et Botswana.
Autant d’éléments qui permettent à Akihiko Tanaka, président de la JICA, de déclarer que « le moment est venu pour nous, en tant que communauté internationale, de nous unir pour aider l’Afrique à mieux se reconstruire après de multiples crises et à progresser vers la réalisation des ODD ». Il précise que la JICA est « fermement engagée à soutenir l’Afrique dans sa reconstruction vers un continent résilient, inclusif et prospère ».
Au cours des sessions d’événements parallèles, les différents partenaires, dont la BAD (Banque africaine de développement), d’autres organisations internationales et les pays africains discuteront de l’orientation future vers la construction d’une infrastructure socio-économique plus résiliente et inclusive en Afrique, en tenant compte des activités de la JICA à ce jour.
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@AB