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Art et Culture

En Afrique avec Éric Fottorino

  • Publiémars 31, 2015

Journaliste au quotidien Le Monde durant 25 ans, Éric Fottorino a notamment été envoyé spécial en Afrique pendant une décennie, au cours de laquelle il a écrit quelque 2 000 articles. Un regard indispensable.

À la relecture, mon intuition s’est confirmée… il restait si peu à sauver, presque rien. Mais, comme le disait mon aîné, c’est ce “ presque ” qui pouvait susciter encore un brin d’intérêt, faire se soulever une paupière, extirper du vieil hier une idée pour demain. »

Ce genre de propos donne un extraordinaire carnet de voyage de 250 pages. Des récits, des analyses, une plongée dans ces Afriques au tournant des années 1990. Oui, ces Afriques, car un des premiers enseignements de ces reportages est qu’il n’y a pas une seule Afrique, mais plusieurs, la diversité des « papiers » permet de percevoir quelques différences entre l’Afrique sahélo-saharienne, l’Afrique des savanes, celle des forêts, l’Afrique australe, l’Afrique de l’Est, celle de l’Ouest, l’Afrique francophone, celle anglophone, ou celle lusophone… Oui, une plongée dans une période compliquée pour les Afriques, marquées par la baisse des cours des matières premières, l’émergence du consensus de Washington, la conversion de régimes soviétiques aux vertus de l’économie de marché, les tentatives de coup d’État… et la fin d’une relation très particulière entre la France et l’Afrique.

Éric Fottorino revient sur les difficultés déontologiques des voyages de presse organisées par des entreprises ou ministres, ainsi que du problème des sources d’information, comme celles fournies par l’Unicef

Éric Fottorino rappelle les caractéristiques du style du Monde, n’oubliant pas de mentionner le fameux « faites chiant ! » d’Hubert Beuve-Méry, le créateur du quotidien. Mais les récits d’Éric Fottorino ne sont nullement « chiants ». Bien au contraire ! Alerte, vif, le style maintient le lecteur en éveil, et le livre se lit comme un roman… On ne le referme qu’après avoir atteint la dernière page. L’œuvre est répartie entre trois grandes parties : les reportages, les enquêtes, et les chroniques.

Les reportages portent sur sept pays : l’Éthiopie, le Mali, Madagascar, le Bénin, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Gabon. Le récit commence par la présentation de « la sécheresse de 1988 en Éthiopie ». Éric Fottorino revient sur les difficultés déontologiques des voyages de presse organisées par des entreprises ou ministres, ainsi que du problème des sources d’information, comme celles fournies par l’Unicef. En quelques pages, tout est abordé : les problèmes de gestion et de distribution de l’aide alimentaire, l’arbitrage entre le transport aérien et celui terrestre, l’écueil de la guerre entre les forces gouvernementales et les rebelles érythréens, le rôle des organisations humanitaires, le Charity Business… C’est un reportage sur les effets négatifs du régime collectiviste sur le secteur rural, la réforme agraire. Premier reportage sur un projet de développement engagé par les Italiens.

Au Mali, « les villas de la sécheresse », construites par les dignitaires du régime en 1973 avec l’argent de l’aide alimentaire, constituent un des nombreux exemples du détournement de l’aide internationale. Les exemples d’« éléphants blancs » égrènent le récit. Puis le journaliste fait le déplacement jusqu’à la mythique Tombouctou. Au-delà de la présentation de la ville, il décrit les effets du « Paris-Dakar (qui) passe et repart sans bourse délier. Trop pressé. »

Écrit par
ade

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