Pour des partenariats internationaux plus profonds

Le potentiel économique de l’Afrique peut être encore amélioré en forgeant des partenariats internationaux plus profonds et en attirant davantage d’investissements internationaux, écrit le PDG de la Standard Bank South Africa.
L’Afrique reste un modèle de croissance convaincant. Au cours des prochaines décennies, la population africaine continuera de croître rapidement et les Africains continueront d’être en meilleure santé, plus riches, mieux éduqués, plus urbanisés, plus connectés au numérique et plus productifs.
D’ici la fin du siècle, 13 des 20 plus grandes villes du monde se trouveront en Afrique, contre seulement deux aujourd’hui, et que plus d’un tiers de la population mondiale sera sur le continent.
Dans un avenir plus proche, la situation du continent semble également prometteuse. Selon la BAD, l’Afrique devrait être la deuxième région du monde à connaître la plus forte croissance après l’Asie en 2023-2024, ce qui démontre la résilience de l’économie du continent malgré les multiples chocs mondiaux auxquels elle a dû faire face.
Nous sommes convaincus que la mise en œuvre effective de la ZLECAf, grâce à l’établissement de partenariats commerciaux internationaux, apportera la prospérité à de nombreux Africains.
Standard Bank, la plus grande banque d’Afrique en termes d’actifs et le principal acteur du secteur financier dans le corridor commercial États-Unis Afrique, a une vision optimiste de l’avenir de notre continent. Nous sommes convaincus que le potentiel de l’Afrique peut être encore amélioré en forgeant des partenariats internationaux plus profonds et en attirant davantage d’investissements internationaux.
C’est le message que la Standard Bank a transmis au Corporate Council on Africa (CCA) US-Africa Business Summit, qui s’est tenu du 11 au 14 juillet 2023 à Gaborone, au Botswana. Ce sommet de quatre jours, qui avait pour thème « Accroître la valeur de l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales », a offert aux chefs d’entreprise africains des occasions passionnantes de consolider des liens plus anciens et d’en nouer de nouveaux avec le marché le plus puissant du monde.
Le gouvernement américain est également un fervent défenseur de la zone de libre-échange continentale africaine. La ZLECAf, dont 54 pays africains sont signataires, témoigne d’un engagement en faveur d’une libéralisation des échanges et, à terme, d’un marché commun africain. Le mandat général de la zone est de créer un marché continental unique avec une population d’environ 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné d’environ 3 400 milliards $.
Trois moyens d’atteindre les objectifs
La ZLECAf contribuera à la mise en place de chaînes de valeur régionales en Afrique, ce qui favorisera les investissements et la création d’emplois, réduira la grande pauvreté. Plus impressionnant encore, la ZLECAf permettrait de doubler le commerce intra-africain d’ici à 2035.
La Standard Bank soutient également fermement la ZLECAf et a trois suggestions pour s’assurer que ce plan audacieux atteigne ses objectifs.
Tout d’abord, du point de vue d’une entreprise panafricaine de services financiers, il serait extrêmement utile que la ZLECAf crée un cadre juridique qui rassurerait de la même manière les autorités nationales et les investisseurs sur la propriété des données. Le groupe Standard Bank, par exemple, aimerait souvent traiter les transactions dans le nuage, tandis que les autorités nationales préfèrent souvent que le traitement ait lieu dans leur juridiction. Ces deux préférences sont bien sûr légitimes. Naturellement, les juridictions veulent protéger leurs citoyens et conserver leur souveraineté monétaire. Un cadre juridique africain harmonisé pour le traitement en nuage pourrait permettre d’atteindre tous ces objectifs.
Notre deuxième suggestion concerne la protection des sorties de dividendes. L’engagement du protocole d’investissement de la ZLECAf en faveur du libre transfert de fonds est très utile à cet égard. Cela étant, les prochaines frontières incluraient un traitement fiscal plus transparent et prévisible, et une approche également transparente et cohérente de l’accès aux devises fortes pour les investisseurs étrangers. La récente réforme du marché des changes du Nigeria est un pas important et bienvenu dans la bonne direction.
Enfin, les contraintes les plus importantes pour le commerce africain – et le développement de l’Afrique en général – sont les graves pénuries d’infrastructures de transport et d’énergie, que les experts de la Standard Bank évaluent à plus de 3,4 milliards $. Pour combler ce déficit, il faudra une combinaison de financements publics, privés et internationaux, ainsi que des approches multiples, notamment des partenariats public-privé et une volonté d’utiliser les ressources naturelles « brunes » et transitoires de l’Afrique dans notre propre intérêt et pour soutenir notre propre développement.
Dans un avenir proche, nous nous engageons à jouer notre rôle dans la gestion et l’atténuation du changement climatique, ainsi que dans une transition juste qui nous éloigne de la dépendance à l’égard des énergies à base de carbone. Pour autant, cela doit se faire à un rythme qui ait du sens pour les Africains et qui reconnaisse notre droit à suivre notre propre voie vers le développement économique et social.
En conclusion, nous réitérons notre soutien à la ZLECAf et sommes convaincus que sa mise en œuvre effective, grâce à l’établissement de partenariats commerciaux internationaux, apportera la prospérité à de nombreux Africains. Nous sommes enthousiasmés par l’histoire fascinante de notre continent, faite d’espoir et de résilience vers un avenir meilleur.
Lungisa Fuzile est directeur général de la Standard Bank South Africa.
@AB