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Analyse et Opinion

Les champions de la durabilité

Les champions de la durabilité
  • Publiénovembre 16, 2023

Derrière l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Ouganda réalisent de bonnes performances dans les principaux domaines environnementaux, indique une étude d’impact. Qui souligne les efforts du Maroc en matière d’investissements et de gouvernance.

 

L’Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Arabie saoudite fournissent le plus d’efforts pour lutter contre le changement climatique au Moyen-Orient et en Afrique, selon un nouveau rapport comparatif sur les politiques, investissements et mesures des autorités publiques et des entreprises.

Publié le 16 novembre 2023, le rapport Middle East and Africa Environmental Sustainability Scorecard est une photographie détaillée de la performance des pays en matière de durabilité environnementale, de politiques gouvernementales et de pratiques d’entreprise en Afrique et au Moyen-Orient.

Les pays à revenu élevé font davantage pour gérer les déchets de manière durable. Les pays moins riches font davantage pour limiter la consommation.

Le rapport conclut que les 17 pays à l’étude « arrivent relativement tardivement dans le développement durable mondial, mais représentent en même temps des régions qui renforcent rapidement leurs stratégies, programmes et investissements de durabilité ».

Le rapport a été réalisé par la société genevoise Horizon Group pour le compte d’Agility, une société mondiale de services de la chaîne d’approvisionnement basée au Koweït.

L’Afrique du Sud fait partie des leaders dans quatre des six catégories phares. Le pays termine à la deuxième place dans la catégorie énergie et transport durable ; la cinquième dans la transition énergétique ; la deuxième dans les écosystèmes environnementaux ; et se classe également deuxième sous le critère de la « circularité », qui mesure l’utilisation des ressources et la gestion des déchets. Parmi les pays africains, l’Afrique du Sud se classe troisième dans les investissements et les technologies écologiques, derrière le Maroc et l’Égypte.

Retraitement de déchets plastiques.

 

Parmi les facteurs qui soutiennent la performance de l’Afrique du Sud figurent : une stratégie industrielle nationale en matière de biocarburants ; un code formel de gouvernance d’entreprise ; des exigences de déclaration ESG et des normes de transparence et de responsabilité pour les entreprises cotées au Johannesburg Stock Exchange ; un partenariat de transition énergétique avec la Banque mondiale visant à déclasser une centrale au charbon et remplacer l’approvisionnement en électricité par des énergies renouvelables et des batteries ; et des mesures pour protéger l’habitat et réduire la pollution.

 

L’Afrique domine la transition énergétique

L’Égypte se classe troisième au général. Elle termine cinquième dans les investissements et technologies écologiques ; septième dans les infrastructures et transports durables ; cinquième dans la gouvernance et le reporting ; troisième dans les écosystèmes environnementaux ; et est la championne en Afrique de l’économie circulaire.

Le programme de sécurité alimentaire et de déplacements en Afrique lancé par l’Égypte ont contribué à son classement, au côté de sa participation dans le programme de crédit carbone dirigé par le Qatar.

Autres pays les plus performants en Afrique : le Maroc est troisième dans les investissements et les technologies écologiques, et troisième dans la gouvernance et le reporting. Sous les critères des infrastructures et les transports durables, le Rwanda (cinquième) et le Kenya (sixième) figurent en bonnes places.

Les pays africains dominent la catégorie transition énergétique, s’appuyant principalement sur leurs efforts dans les transports écologiques et la conservation énergétique. Ouganda, Nigeria, Rwanda, Kenya, Afrique du Sud, Ghana, Tanzanie, Mozambique, Côte d’Ivoire, Égypte et Maroc occupent les places 1 à 11 dans la transition énergétique.

Pour évaluer les pratiques et progrès des entreprises, Horizon a interrogé 647 dirigeants d’entreprise dans 17 pays. La société de conseils en a tiré quelques conclusions clefs. Notamment, elle estime que les entreprises ne prêtent pas attention au processus COP. En effet, 82% des entreprises africaines et 49 % des entreprises du Moyen-Orient n’ont pas connaissance de la COP onusienne qui aide les pays à renforcer et mesurer les efforts de lutte contre le changement climatique. Peu d’entreprises utilisent la COP pour fixer leurs objectifs de durabilité.

Et pourtant, « le changement climatique nuit aux entreprises », souligne le rapport. En effet, 97% des entreprises reconnaissent que leur activité a été affectée par le changement climatique, et 49 % disent que le changement climatique a provoqué des « dégâts importants » ou a un impact « significatif et croissant ».

 

De coûteux investissements

De manière générale, « les gouvernements mènent la marche et les entreprises tentent de les rattraper », en matière d’action climatique, aussi bien au Moyen-Orient qu’en Afrique. 

C’est pourquoi « une approche personnalisée s’impose », juge ce rapport. Chaque pays à ses propres priorités en termes de durabilité en fonction des revenus, des forces économiques, de la dépendance énergétique et d’autres facteurs. Les pays du Golfe à revenu élevé et producteurs d’énergie investissent généralement davantage dans les infrastructures et les écosystèmes durables. Les économies africaines réalisent leurs meilleures performances dans la conservation et la consommation énergétiques.

C’est que les investissements écologiques sont coûteux ; les pays à revenu élevé et intermédiaire sont ceux qui investissent le plus : Qatar, Émirats, Maroc et Arabie saoudite. 

Couverture du rapportDe son côté, l’Afrique se concentre sur les transports écologiques. Les pays africains terminent en tête du classement dans la transition des transports vers les carburants non fossiles. Les pays du Golfe producteurs d’hydrocarbures se concentrent davantage sur les bâtiments écologiques. Pour les pays du Golfe, la transition vers une énergie plus propre est compliquée par des priorités nationales à forte intensité énergétique : le désir de stimuler la fabrication et le besoin en eau dessalée.

Dernier point essentiel : « La gestion des déchets et la consommation sont corrélées à la richesse. » En effet, les pays à revenu élevé font davantage pour gérer les déchets de manière durable. Les pays moins riches font davantage pour limiter la consommation. Au général, l’Égypte, l’Afrique du Sud, Bahreïn et les Émirats sont les plus performants dans la circularité ; ce, en réduisant les déchets, en promouvant le recyclage et la production durable, et en diminuant la consommation.

Horizon souligne que son intention était d’aller « au-delà des caractéristiques sélectives du Moyen-Orient, qui est dépendant des combustibles fossiles, et présente d’importantes émissions de gaz à effet de serre par habitant, alors que les pays africains sont moins émetteurs de gaz à effet de serre mais prennent relativement moins de mesures pour l’environnement ».

 

PF, via agence APO

@AB

Écrit par
Paule Fax

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