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Agriculture

Tchad : Modernisation et industrialisation de l’élevage

Tchad : Modernisation et industrialisation de l’élevage
  • Publiémars 19, 2019

Le Tchad dispose d’énormes potentialités dans le secteur de l’élevage, qui restent encore sous-exploitées. Avec l’appui de ses partenaires, le gouvernement a entrepris un ambitieux plan de modernisation et d’industrialisation pour en tirer un maximum de dividendes.

N’Djaména, Geoffroy Touroumbaye

Le cheptel tchadien comprend plus de 93,8 millions de têtes de bétail, toutes espèces confondues (bovins, ovins, caprins, camelins, porcins et équins) et 34,6 millions de volailles, selon les résultats définitifs du recensement général de l’élevage publié en 2018.

Pour la production laitière, les seules estimations disponibles sont celles de la FAO (Nations unies) selon lesquelles la disponibilité en lait par personne par an serait de 26,1 kg (la moyenne africaine est de 26,8 kg).

« L’élevage est un sous-secteur clé de notre économie nationale. C’est l’une des mamelles de notre économie », déclare Gayang Souaré, ministre de l’Élevage et des productions animales.

L’importance de ce cheptel se traduit par des flux annuels de revenus estimés à 140 milliards de F.CFA (213,4 millions d’euros), selon les dernières données publiées par la FAO et le gouvernement.

Le nouveau Centre régional de santé animale pour l’Afrique centrale facilitera la gouvernance vétérinaire en matière de calendrier vaccinal, de système d’alerte rapide afin d’améliorer la surveillance épidémiologique dans la sous-région.

Le capital bétail représente plus de 3 000 milliards de F.CFA (4,57 milliards d’euros) dont 51 % d’apport des bovins, 29 % pour les camelins, 10 % pour les ovins et caprins, 6 % pour les équins et asins et 4 % pour la volaille.

L’élevage a également un impact notable sur la balance commerciale : hors secteur pétrolier, il constitue la première contribution au PIB du Tchad et sa part dans les exportations varie de 30 % à 50 %, selon des estimations plus récentes.

Il contribue à hauteur de 37 % du PIB agricole, soit 14 % à 20 % du PIB national. Aussi, sa contribution à l’amélioration de la production agricole (culture attelée) à la gestion de la fertilité des sols (fumure organique) est fortement appréciée.

Sur le plan social, l’élevage occupe 40 % de la population active et fait vivre plus de 70 % de la population rurale en procurant une source de revenus à la frange la plus défavorisée au point de vue productions végétales (zones saharienne et sahélienne), contribuant ainsi de fait à la réduction de la pauvreté.

Une année de chantiers

Cependant, l’élevage reste majoritairement traditionnel au Tchad, c’est-à-dire basé sur l’exploitation presque exclusive des ressources alimentaires naturelles et sur une pluviométrie inégalement répartie.

La commercialisation du bétail sur pied au Tchad est souvent pratiquée de manière traditionnelle, vers des pays voisins et de la sous-région. Enfin, les activités de traitement, de transformation et de conditionnement des produits de l’élevage sont encore peu développées, mais également peu, voire pas suivies.

Pour tirer profit de l’énorme potentiel de son cheptel, le gouvernement a adopté et mis en œuvre la deuxième phase du Plan national de développement de l’élevage, qui couvre la période 2018-2021.

« L’année 2019 sera une année de chantiers, notamment pour les infrastructures pastorales. Nous allons poursuivre le processus d’industrialisation et de modernisation de ce sous-secteur en construisant les trois complexes industriels d’exploitation des ressources animales », promet Gayang Souara.

Il s’agit des abattoirs de Moundou, la capitale économique, au sud du pays, des complexes industriels d’exploitation des ruminants de Djarmaya, de la zone industrielle située à une soixantaine de kilomètres au nord de N’Djaména, et du complexe laitier de Mandalia, à 80 km au sud de la capitale, couplés avec trois fermes multidisciplinaires intégrées à Mara, Tilo, et Miandoum.

« Dans le même temps, nous allons également relancer le processus de la mise en œuvre du complexe industriel agricole de Koundoul, dans la périphérie sud de N’Djaména. Ces quatre complexes seront suffisamment générateurs d’emplois, de richesses additionnelles et de valeur ajoutée », ajoute le ministre.

Dans la modernisation de son élevage, le Tchad bénéficie des appuis constants de ses partenaires techniques et financiers qui financent plusieurs projets : la BAD, à travers le Projet d’infrastructures rurales, pastorales et de transhumance (PIRPT, 2012-2017) ; la Banque mondiale, avec le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS Tchad 2015-2021) et l’Union européenne (11e FED) et l’Agence française de développement avec le Programme d’appui structurant de développement pastoral (PASTOR 2015 -2021).

Le PRAPS vise à améliorer l’accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs et capacités à répondre à temps et de façon efficace, en cas de crises pastorales ou d’urgence dans douze régions du Nord.

Écrit par
Geoffroy Touroumbaye

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