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African Business Industrie

Une performance logistique à améliorer

Une performance logistique à améliorer
  • Publiémai 8, 2023

L’Afrique n’est pas le continent le plus brillant à l’Indice de performance logistique de la Banque mondiale, qui mesure la vitesse et la fiabilité de circulation des marchandises. Afrique du Sud, Botswana, Égypte, Bénin, se distinguent toutefois.

 

La Banque mondiale publie le classement 2023 de l’indice de performance logistique, qui mesure la capacité des pays à assurer une circulation internationale des marchandises dans des délais rapides et avec fiabilité. La septième édition de Connecting to Compete, le rapport qui présente l’indice de performance logistique, est publiée après trois années de perturbations sans précédent des chaînes d’approvisionnement pendant la pandémie de Covid-19, au cours desquelles les délais de livraison se sont démesurément allongés.

Les entreprises et les consommateurs du monde entier ont constaté que les marchandises n’arrivaient pas à temps, en raison de perturbations dans les mouvements des navires et du fait que les expéditions restaient plus longtemps que d’habitude dans les centres et les points d’accès.

Couvrant 139 pays, l’indice mesure la facilité avec laquelle il est possible d’établir des connexions fiables entre les chaînes d’approvisionnement ainsi que les facteurs structurels qui le permettent, tels que la qualité des services logistiques, les infrastructures commerciales et de transport, et les contrôles aux frontières. Six sujets d’étude sont analysés : les douanes ; les infrastructures ; la simplicité de l’organisation des expéditions ;  la qualité des services et compétences logistiques ; la ponctualité ; la traçabilité.

L’Afrique est représentée par l’Afrique du Sud (19e) Botwana et l’Égypte (57e rang ex-aequo) ; Bénin et Namibie (66e) ; Rwanda (73e) Djibouti (79e) ; Congo, Guinée-Bissau, Mali, Nigeria (88e) ; Algérie Centrafrique ; RD Congo, Ghana, Guinée, Maurice, Togo, Zimbabwe (97e). On observe donc, dans le cas africain, une certaine dé-corrélation entre la richesse d’un pays et sa performance logistique. On s’étonnera aussi de l’absence dans le classement d’un pays comme le Maroc. Le Royaume, qui se présente comme un « hub logistique » au nord de l’Afrique a dégringolé au classement à la fin des années 2018 et ne parvient pas, pour l’heure à répondre aux attentes des enquêteurs. Simple problème de méthodologie ?

L’Afrique du Sud – qui obtient la même note globale que le Royaume-Uni – brille notamment en matière d’envois internationaux. L’Égypte brille en matière d’organisation et de rapidité d’exécution mais doit encore améliorer ses compétences logistiques.

 

La numérisation améliore les performances

« La logistique est la pierre angulaire du commerce international, et le commerce est quant à lui un puissant moteur de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté », explique Mona Haddad (Banque mondiale). « L’indice de performance logistique aide les pays en développement à recenser les domaines dans lesquels des améliorations peuvent être apportées pour stimuler la compétitivité. » 

En moyenne, sur l’ensemble des axes commerciaux potentiels, 44 jours s’écoulent entre le moment où un conteneur entre dans le port du pays exportateur et celui où il quitte le port de destination, avec un écart type de 10,5 jours. Pendant 60 % de ce temps le conteneur est chargé sur un navire. Selon le rapport 2023, la numérisation de bout en bout des chaînes d’approvisionnement, en particulier dans les économies émergentes, permet à ces pays de réduire jusqu’à 70 % les délais des opérations portuaires par rapport à ceux des économies développées.

On observe une hausse de la demande en faveur de chaînes logistiques « vertes », 75 % des expéditeurs de marchandises privilégiant désormais des options respectueuses de l’environnement pour leurs exportations vers les pays à revenu élevé. « Si la majeure partie du temps est consacrée à l’expédition, les retards les plus importants se produisent dans les ports maritimes, les aéroports et les installations multimodales. Par conséquent, les politiques portant sur ces installations peuvent contribuer à améliorer la fiabilité », souligne Christina Wiederer (BM), coautrice du rapport. Ces mesures consistent notamment à améliorer les processus de dédouanement, investir dans les infrastructures, recourir aux technologies numériques et promouvoir des chaînes logistiques durables sur le plan environnemental en se tournant vers des modes de transport de marchandises à moindre intensité de carbone et des solutions d’entreposage plus économes en énergie.

Entre autres enseignements, le rapport constate que le volume du commerce électronique a explosé au cours de la dernière décennie. D’ici à 2030, le commerce électronique transfrontalier de marchandises devrait atteindre une valeur de 1 000 à 2 000 milliards de dollars, contre 300 milliards actuellement, ce qui entraînera des changements substantiels dans les chaînes d’approvisionnement. Le commerce électronique représentait 30 % du PIB mondial en 2019, son rôle et son importance dans le développement économique ne peuvent donc pas être négligés.

 

Gestion fine des stocks

La majeure partie du commerce électronique transfrontalier dépend des services de colis postaux fournis par les membres de l’Union postale universelle ou par les réseaux des opérateurs mondiaux de services express (par exemple, DHL, FedEx et UPS).

Au cours de la crise récente, les entreprises et les consommateurs du monde entier ont constaté que les marchandises n’arrivaient pas à temps, en raison de perturbations dans les mouvements des navires et du fait que les expéditions restaient plus longtemps que d’habitude dans les centres et les points d’accès. Dans un environnement où les stocks sont faibles, des délais de livraison trop longs peuvent se traduire par des difficultés humaines, comme dans le cas de la pénurie de lait maternisé aux États-Unis ou d’engrais en Afrique subsaharienne.

@AB

Écrit par
Aude Darc

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