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Une bouffée d’oxygène pour le Burkina Faso

Une bouffée d’oxygène pour le Burkina Faso
  • Publiéjuillet 7, 2023

Le FMI accorde un programme de Droits de tirage spéciaux au Burkina Faso, afin de financer ses réformes et son programme économique. De quoi valider le pronostic d’une croissance soutenue et surtout d’un fort ralentissement de l’inflation, en 2023.

 

À l’approche de la réunion de la CEDEAO, le 9 juillet 2023, au cours de laquelle l’institution ouest-africaine se penchera sur la « transition » démocratique du Burkina Faso, – comme sur celle du Mali et du Tchad –, le gouvernement peut se targuer de l’accord conclu avec le FMI. En effet, l’institution a décidé d’appuyer sa politique et ses réformes économiques, par un nouveau programme de quatre ans au titre de la FEC (Facilité élargie de crédit), à hauteur de 305 millions de dollars.

Le Faso va renforcer le contrôle des engagements en matière de dépenses publiques remédier aux difficultés structurelles dans le secteur de l’énergie, améliorer l’efficacité des investissements publics et améliorer l’intégrité financière.

Le Fonds salue « le solide programme de réformes » prévu par les autorités, susceptible de « rétablir la stabilité macroéconomique, de préserver la viabilité de la dette tout en protégeant les populations les plus vulnérables ». Le Burkina Faso « jette les bases d’une croissance forte, tout en dégageant un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires », résume l’institution. L’accord reste toutefois soumis à des assurances de financement suffisantes de la part des partenaires pour le développement du Burkina Faso.

Pour surmonter les difficultés auxquelles se heurte le pays, les autorités du Burkina Faso s’engagent dans un vaste programme de réformes économiques, qui s’appuie sur le Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD).

Les principales réformes visent à réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici à 2027, tout en assurant la protection des populations les plus vulnérables et en créant une marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses prioritaires. La stratégie budgétaire repose sur des mesures visant à accroître les ressources intérieures et rationaliser les dépenses publiques. Les autorités s’engagent aussi à améliorer la protection sociale, notamment par la mise en place d’un programme national de transferts monétaires ciblés en faveur des ménages les plus vulnérables.

Enfin, les autorités restent mobilisées pour faire face à la crise d’insécurité alimentaire, notamment par la vente de denrées alimentaires et d’intrants agricoles à des prix subventionnés, la distribution gratuite de nourriture pour lutter contre la malnutrition aiguë, ainsi que par des transferts monétaires conditionnels et inconditionnels aux populations touchées.

 

Des autorités déterminées

Des réformes structurelles seront lancées pour soutenir la stratégie budgétaire et assurer la pérennité de la consolidation. Ces mesures consistent notamment à améliorer l’efficacité des entreprises publiques du secteur de l’énergie, à veiller à ce que la croissance de la masse salariale soit en adéquation avec les ressources budgétaires, et à poursuivre les réformes visant à mieux assurer le respect par les contribuables de leurs obligations fiscales et à accélérer le recouvrement des arriérés d’impôts. Elles permettront de dégager un espace budgétaire pour les mesures de soutien à la croissance et les dépenses sociales.

Les autorités entendent également améliorer la transparence budgétaire, notamment s’agissant de la publication des rapports d’exécution du budget. Elles sont « déterminées », juge le FMI, à trouver un juste équilibre entre les dépenses de sécurité, les dépenses pour le développement et les dépenses sociales.

Ainsi, le Faso va-t-il renforcer le contrôle des engagements en matière de dépenses publiques (notamment en rendant publics les audits sur les dépenses engagées pour faire face à la crise de l’insécurité alimentaire), remédier aux difficultés structurelles dans le secteur de l’énergie, améliorer l’efficacité des investissements publics et redoubler d’efforts pour résoudre les problèmes d’intégrité financière.

Sur la question alimentaire, le FMI avait déjà accordé 81 millions de dollars, en mars, au pays. Estimant alors que l’« insécurité alimentaire au Burkina Faso s’est considérablement accentuée en raison de la détérioration de la situation sécuritaire, qui a entraîné le déplacement d’environ 2 millions de personnes ».

Le Burkina a enregistré une croissance de 2,5 % en 2022, mais sa population doit faire avec une inflation de 14,1 %. La hausse du PIB devrait progresser de 4,5 % en 2023, tandis que l’inflation devrait revenir à 4,9 %, selon les dernières prévisions du FMI.

@AB

Écrit par
Aude Darc

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