Un fonds d’investissement pour le tourisme
Porteo SA et Centaurus vont porter le fonds DHO, doté de 500 millions d’euros. Il investira dans les projets hôteliers d’Afrique de l’Ouest, dans un premier temps, à partir de la Côte d’Ivoire.
Il s’appelle « Dalia Hospitaly » (DHO). Porté sur les fonts baptismaux le 19 janvier 2023, il est un fonds d’investissement dédié au tourisme. On le doit aux sociétés ivoirienne Porteo SA et française Centaurus. Dalia Hospitaly permettra de financer divers projets dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme en Afrique et en Europe.
L’annonce de ce fonds provient de la Conférence sur l’investissement touristique et hôtelier en Afrique (CITHA) qui se déroule à Abidjan (Côte d’Ivoire).
« En Afrique, le tourisme représente un emploi sur sept. C’est un secteur économique et social vital pour le continent, avec un fort potentiel de développement. »
À en croire ses promoteurs, ce fonds vise en premier lieu des projets structurant des économies touristiques, sur les deux continents, valorisant le potentiel de création d’emplois et de formation.
« Le fonds Dalia Hospitality vise à intervenir sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur, à la fois dans la formation, la gestion de l’exploitation, la construction et la sécurisation du foncier. Le sens de ce projet réside en cette capacité à s’engager depuis la Côte d’Ivoire dans la sous-région puis sur l’ensemble du continent », explique le PDG de Porteo, Hassan Dakhlallah.
« Nous considérons que l’alliance de nos expertises et métiers complémentaires devrait nous permettre d’offrir de nouveaux produits et services innovants adaptés aux besoins du continent. »
La gestion a été confiée à Pedro Novo, ancien directeur des activités exports de Bpifrance, qui devient associé du fonds. « Dalia Hospitality, c’est la conjugaison de plusieurs savoir-faire dans les domaines du tourisme, de l’hôtellerie et de la construction. C’est une formidable passerelle entre les deux continents et une réponse forte aux enjeux d’un secteur très dynamique », se réjouit le financier. Lequel connaît bien les contraintes du secteur. Dès ses débuts en 2001, il s’est engagé au service des entreprises du sud de la France avec une attention apportée aux professionnels du tourisme.
Quelques projets d’investissements ont déjà été recensés en Côte d’Ivoire. Ils permettraient, sur cinq ans, la création d’un millier d’emplois. Des pistes sont également recherchées chez les voisins d’Afrique de l’Ouest, Sénégal, Bénin et le Togo. Le montant moyen de l’investissement pour chacun de ces projets est d’environ 50 millions d’euros, ce qui représente une dizaine de projets, compte tenu de la taille actuelle du fonds, riche de 500 millions d’euros.
Un emploi sur sept
Quelques jours plus tôt Centaurus Hospitality avait signé un partenariat avec Euro Expansion Hôtellerie, un autre véhicule d’investissements à destination de l’Afrique dirigé par Hassan Dakhlallah. Pour financer ses ambitions africaines, la société française a vendu ses parts dans deux hôtels de luxe parisiens…
Et en juillet 2022, Cenntaurus avait annoncé son engagement dans deux projets de la gamme Maison Albar Hotels. L’un sur l’île Boulay, à proximité d’Abidjan, et l’autre sur le Plateau, le quartier des affaires de la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
« En Afrique, le tourisme représente un emploi sur sept. C’est un secteur économique et social vital pour le continent, avec un fort potentiel de développement », explique Jean-Bernard Falco, président du groupe Centaurus. « Notre ambition est de proposer une collection d’établissements de luxe à haut potentiel pour répondre aux besoins des touristes d’affaires et de loisirs internationaux ».
Au cours du CITHA, le commissaire au développement des entreprises, aux mines et à l’économie numérique de l’UEMOA, Paul Koffi Koffi, a souligné que le tourisme représente entre 7% et 10% du PIB des pays ouest-africains. Non seulement le tourisme traditionnel : à son sens, il faut aussi relancer le tourisme d’affaires. Le potentiel d’attraction touristique est « énorme », devant la levée des barrières économiques et juridiques dans la région.
De son côté, Porteo se présente comme « un acteur de référence » de la construction et des travaux publics en Côte d’Ivoire. Créé en 2012, le groupe emploie 6 000 personnes en Afrique, dont plus de 4 000 en Côte d’Ivoire, et intervient sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la construction. Le groupe a pour ambition de participer au développement d’infrastructures modernes et durables des pays africains et de devenir l’acteur de référence dans la construction routière.
@AB
